CINDERELLA

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Lundi ma journée de travail se passe sans encombre. Je suis plus que rodée sur mon job de jeune fille au pair, à tel point que Jeff et Kelly m'ont rajouté des tâches ménagère à faire sur le planning.

Ah oui, j'ai oublié de vous dire, depuis peu j'ai un planning avec les tâches ménagères que je dois effectuer. Tous les jours quelque chose à faire. Une heure par ci, une heure par là. LOL! MDR XPTDR ++ !!! Comme si je n'avais que ça à faire. Ils me prennent sérieusement pour la femme de ménage. J'observe ce fameux planning et me rend vite compte que je peux regrouper tout ce qu'ils me demandent sur trois jours seulement au lieu de cinq. Ils ne pensent tout de même pas que je vais faire leur ménage chaque jour de la semaine ?

Plus j'avance dans le temps et plus je m'interroge. Me serais-je trompée ? Sur le contrat il y est pourtant bien spécifié « jeune fille au pair » et non pas « Cinderella ».

Je suis bien organisée, par conséquent on se permet de m'en rajouter. Cette blague !

Voyant mes modifications sur le planning, ils se sont permis d'ajouter un jour supplémentaire où je dois passer la serpillière. Ouiiii, mais bien sur ! J'allais vous le proposer justement !

Je crois qu'ils n'ont pas bien compris. Si je me prends la tête pour regrouper mes heures de ménages en trois jours au lieu de cinq, c'est pour me donner plus de temps libre et pouvoir ainsi passer plus de temps pour jouer avec Mathias. Mais non, eux ils profitent de la situation et en abusent encore et encore, uniquement pour passer la serpillière qui plus est.

La derrière fois que j'ai passé la serpillière, à peine les enfants étaient rentrés de l'école qu'ils ont eu la bonne idée de salir le sol avec leur goûter. Quand je leur en ai fait la remarque, Kelly m'a tout de suite dit que ce n'était pas grave et qu'un sol c'était fait pour être salie. Ah bon ? Un sol s'est fait pour être salie ? Pourquoi personne ne m'en a jamais tenu informé, en tout cas, mon père ne nous a pas appris ça. Mais dans ce cas la j'aurais une petite question : à quoi bon continuer à me casser le cu... à nettoyer ce puta... de sol, si il est fait pour être salie ? Et de plus, pourquoi me demander de passer la serpillière deux fois dans la semaine ? Ça se voit que ce n'est pas elle qui se tape tout le ménage.

Les gens sont d'une logique imparable. Nettoyer pour mieux salir ensuite. Un nouveau concept dont je n'avais pas connaissance jusqu'à lors.

J'entame tout juste ma troisième semaine et j'en ai déjà marre. Non pas des enfants ou de la vie en Australie, mais tous simplement d'être prise pour la bonne à tout faire. Je veux bien en faire plus que ce qui est spécifié sur mon contrat, mais encore faut il ne pas non plus abuser de la situation.

Je préfère ne rien dire. Je n'ai à l'évidence pas d'autre choix et quoi qu'il en soit, je n'ai plus que cinq mois et demi à tenir. « Figer in the nose » comme on dit. Je ne suis pas le genre de personne à me laisser abattre pour si peu.

À la fin de ma journée, je vais dans ma chambre pour me détendre devant mon ordi. Un petit tour sur Facebook s'impose. Ça faisait longtemps. Mise à jour de mon album photo « Australie », check des différents statuts Facebook de mon entourage, quelques likes et c'est bon. Ahhh !! Ça fait du bien, de cette manière j'ai l'impression d'être avec et ça a pour effet de m'enlever ma déprime passagère.

J'en profite également pour envoyer des messages à mes parents pour programmer les prochains Skype. Toute une organisation pour réussir à skyper avec mes parents. Avec les 9 heures de décalages horaire qui nous séparent, cela complique légèrement les choses. Très généralement, je Skype avec eux tôt le matin, sur le coup des 6h pour moi, ce qui fait pour eux ... 15h environ (enfin je crois).

J'ai hâte de les voir, surtout en ce moment. L'éloignement commence à se faire ressentir et mes proches me manquent. Pas si facile que ça finalement de se lancer seule à l'autre bout de la planète. J'ai fait la fière avant de partir mais j'aurais peut être pas du. « Non mais ça va aller, ma famille et mes amies vont pas me manquer à ce point là, c'est pas comme si je partais pour toujours » et moi qui pensais être invincible et être au top du courage, la preuve en direct que non. On ne se construit pas une âme d'aventurière en une journée et il n'y a pas de courage sans peur comme on dit.

Récit d'une apprentie aventurière au pays d'OzWhere stories live. Discover now