Sender - Livre 1 [TERMINE]

Chapitre 3

Souvent les moments que vous pensez anodins, sont les plus importants. Savourez chaque seconde de votre vie, faites ce qui vous plait, n'ayez pas peur d'oser, même si ce n'est pour rien faire, n'écoutez plus les pessimistes, allez vers les optimistes. Mais puisque vous êtes là, j'imagine que vous n'écouterez aucun de mes conseils.

La journée qui suivit fut anodine pour la plupart des lycéens, même désastreuse pour certains et fabuleuse pour d'autres. C'était le cas pour les orphelins Sender. Raphaël et Gaëlle n'avait pas connu de si bonne journée depuis plusieurs jours. Leur journée, ils l'avaient passé avec Alice, Noa et Marco. Chaque seconde passait avec eux étaient pour les Sender une découverte plaisante. L'ironie de Marco, l'humour étrange d'Alice et l'irrespect de Noa, mais faisaient oublier leurs malheurs.

Ils se trouvaient dans le parc à proximités de leur lycée, enveloppés par la fumée de la clope de Marco, du poison au bout des doigts, il écoutait les autres, silencieux.

"Vous êtes prêt pour le contrôle de français ? demanda d'un coup Noa.

- Quand ? demanda Marco.

- Demain. soupira Alice.

- Il y a un contrôle ? s'étonna Marco.

- Bravo champion. ria Alice.

- Ce n'est pas de ma faute si les paroles des professeurs n'atteignent pas mon oreille." mentit Marco.

Raphaël et Gaëlle se lancèrent un regard amusé, tandis que Alice et Noa desesperaient.

"Ça explique pas mal de choses. ria Raphaël.

- Mais c'est large, je vais réviser ce soir. répondit le concerné.

- Je te trouves un peu trop confiant. sourit Gaëlle.

- Il est toujours." répondit Noa a la place de Marco.

C'est vrai que Marco débordait d'une grande confiance en lui. Et à juste titre si vous voulez mon avis. Mais pour une fois, il avait tort. Ce soir il ne révisera pas, comme tous les autres. Non, ce soir il sera coincé derrière son écran de fumée, à améliorer ses programmes qu'il avait créé il y a bien longtemps.

Quant au Sender ce sera la seconde nuit qu'ils passeront séparés. Les yeux fixés à nouveau sur le plafond, se transformant en un univers aux mille et une questions sans réponses.

Assise sur son lit, le regard fixé sur le cadran de son réveil, écoutant les sons sourds des voitures, sa respiration lui était étrangère dans le silence nocturne. Insomnie, elle en avait l'habitude. Les volets grands ouverts, Alice observait le ciel derrière la barrière invisible de la vie.

Seule sur son canapé, Noa écoutait les cris puissants des voisins. Une dispute dans une famille qui avait l'air si sur. Était ce la faute du fils, ou bien, celle du père ? Fille adoptée, elle n'avait de sa véritable famille que des noms, des morts et des souvenirs douloureux. Rien de plus, rien de moins.

Vous vous demandez sûrement pourquoi raconter tout cela ? Pourquoi s'éterniser sur des sujets peu intéressants ?
Au contraire, c'est souvent la nuit où les choses sont les plus intéressantes, certain repensent à leur journée, tandis que d'autre se prépare à accomplir leur plan.

Il était minuit passé, lorsque Liesel Fraud atteignit enfin sa maison. Elle habitait en périphérie de la ville, loin de tout le monde, "perdue dans le trou du cul du monde" comme dirait certain. Mais cette nuit là elle n'était pas seule à rouler dans cette campagne désolée de monde. Derrière elle, phare éteint, se trouvait une voiture conduite par un homme d'une quarantaine d'année accompagné de passager. Ils étaient les seuls voitures à des kilomètres à la ronde.