Sender - Livre 1 [TERMINE]

Chapitre 4

"Quoi ?!" murmura Noa.

Dans cette situation, les seuls mots qui vous viendrez à l'esprit serait " C'est une blague." Seulement ce n'en était pas une. La suite, croyez moi, vous ne voulez pas la connaître. Il est encore temps de laisser ces enfants et de continuer une activitée tout à fait plaisante. Je suis Evan Tamber et la suite de l'histoire que je dois vous raconter est bien pire que le début. N'oubliez pas, ce livre est du poison. Vous pouvez encore fermer les pages de ce livre et votre cœur à cette sombre histoire. Ce que Noa avait entendu de la part de Gaëlle lui paraissait impossible, comme il me paraît impossible que vous soyez toujours là, à lire ces lignes.

"C'est impossible, enfin je veux dire qu'il NE peut pas être la. Cela n'aurait aucun sens. Même au niveau administratif, il n'est pas professeur. Et je ne te parle même pas au niveau judiciaire." se justifia Noa devant l'air de reproche de Gaëlle.

Elle devait se tromper. Comment l'administration laisserait passer un présumé meurtrier ?

"Tu penses que je mens ? demanda Gaëlle, déçue par le refus de son amie.

- Bien sûr que non."

Ses paroles résonnèrent dans la classe silencieuse. Tous les regards étaient posés contre elle.

"Eh Bien, merci mademoiselle Rey pour cette aparté, ma foi, intéressante. intervient Strhan. Maintenant, si vous voulez bien laisser Mademoiselle Sender travailler en paix.

- Je ne la dérangeais pas. répondit Noa.

- C'est un ordre. Un ordre direct." reprit Strhan le regard vicieux.

Noa ouvrit la bouche mais fut interrompue par le regard insistant d'Alice et de Raphaël. Elle rassembla ses affaires, qu'elle mit rapidement dans son sac. La colère guidait ses gestes.

"Je pense que le couloir sera un bon endroit pour vous." lui ordonna à nouveau le professeur.

Noa lui jeta un regard de défi même si dans sa poitrine, son cœur battait à un rythme bien trop rapide. Elle quitta finalement la salle, claquant la porte au passage. Elle devait se calmer, se calmer et réfléchir.
Et si Gaëlle avait bien raison ? Si c'était bien l'homme qui avait brûlé leur maison ? Il fallait se penser logique. Noa regarda autour d'elle. Elle était à nouveau perdue. Était elle entrain de rêver ou de vivre ? Seule dans le couloir, les yeux dans le vague, elle écoutait la voix presque éteinte de son nouveau professeur.

Était elle restée là, à l'écouter durant des minutes, des heures, des jours, des mois ou des années ? Quelle heure était il ? N'était elle pas restée dans ce couloir depuis déjà cinq ans ? Son portable vibra, la ramenant à la réalité. Ce n'était qu'une simple notification de Facebook. Elle soupira. Elle n'allait pas rester là, à attendre que le cours se termine. Sac sur les épaules, elle quitta le couloir, déambulant dans les rues et ses pensées.

La fin de la matinée de Noa fut calme. Au contraire des Sender, qui, coincés dans leur salle de classe, ne cessaient de se jeter des regards affolants. Ils étaient pris au piège et Noa venait de se faire expulser.
Comme pour tous les lycéens, ce fut la sonnerie qui les sauvèrent. Ils furent d'ailleurs les premiers à quitter la classe, suivit de près par Alice qui ne voulait pas les perdre. Il serait dommage qu'il ne parvienne pas à leur prochain cours. Elle les rejoignit rapidement, lançant d'un ton joyeux.

"Vous ne le trouvez pas bizarre ce prof ?

- Si. répondit Raphaël d'une voix tendue.

- Tout le monde l'adore déjà, juste parce qu'il est beau. C'est pitoyable. Si Noa aurait vu cela… soupira Alice. D'ailleurs en parlant de lui, où est il ?"