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Il est plus de vingt-deux heures, le vingt-trois décembre, veille de mon anniversaire et de la veille de Noël. Je suis assise à mon bureau, plongée dans l'élaboration d'une collection de Noël qui ne verra sûrement jamais le jour. Je dessine des robes princières, parsemées de fleurs, de neige et de touche de rouge. Je mélange mon boulot à ma passion et dans le fond, je suis assez contente du résultat. En bruit de fond, j'écoute le vieille album d'un groupe français que je connais grâce à ma mère, qui est française.

Depuis mon plus jeune âge, elle m'a inculquée la culture française et sa langue et aujourd'hui je peux dire, sans prétention que je suis bilingue. J'ai passé tous les étés jusqu'à mes huit ans, dans le sud de la France chez mes grands-parents maternel. Ma mère me dit même souvent que j'ai été conçu en France. Bon, ça c'est un détail que je ne voulais pas savoir, mais elle pense que c'est pour ça que j'aime autant ce pays, sa langue et surtout sa mode.

Je connais toutes les collections de Yves Saint Laurent, de Dior, de Chanel par cœur. J'ai même rencontré un jour Jean-Paul Gautier a qui j'avais fais signé à l'époque un gribouillis mais qui pour moi était la clé de mon destin. Je le garde d'ailleurs toujours dans ma pochette à dessin, bien rangé. J'y tiens comme la prunelle de mes yeux.

Alors que je suis entrain de finaliser une robe, mon téléphone se met à sonner, me faisant sursauter. J'y jette un rapide coup d'œil quand je me rend compte que c'est Harry. Je pince les lèvres. Je n'ai presque pas reçu de nouvelles de lui, hormis un ou deux messages me demandant comment je vais. Il n'a pas répondu à mon message de la dernière fois, et ça m'a un peu refroidi. Je ne lui demande pas de m'avouer ses sentiments comme dans une comédie romantique, juste une réponse. Même un « OK » m'aurait suffit. Enfin bon, la faiblesse en moi me pousse à répondre et lorsque j'entends sa voix grave, je reprend mon souffle.

-Salut choupette.
-Salut.
-Tu peux venir m'ouvrir ? Je suis en bas de chez toi.

Sans attendre je me lève et vais à ma fenêtre. Je l'aperçois, appuyé contre un arbre en face de chez moi, une main dans la poche et seulement éclairé par un réverbère. Je me mord la lèvre. Il est beau. Même dans l'ombre et emmitouflé dans un énorme manteau.

-Louise ?
-Oui, oui pardon, j'arrive. Mais pas de bruit okay ?
-Promis. A tout de suite.

Je n'attend même pas qu'il raccroche et après avoir enfilé une veste de jogging à mon frère qui traîne pour je ne sais quelle raison dans ma chambre, je dévale les escaliers. Quand j'ouvre la porte, il est là, son incroyable sourire scotché au visage. Il retire la capuche de sur sa tête et quand je vois ses cheveux je ne peux m'empêcher de sourire. Si d'habitude, ils sont bouclés, ce soir ils sont carrément frisés et partent dans tous les sens.

Je plaque une main sur ma bouche, pour retenir un gloussement et il se renfrogne.

-Tais toi. Dit-il en chuchotant.

Discrètement, après être entré, il referme la porte doucement et me suit jusqu'à ma chambre.

À peine la porte verrouillée, je me retrouve plaquée contre son corps. Ses mains agrippent mon dos et ses lèvres dévorent les miennes. Je me détends entre ses bras et répond à son baiser sauvage. Rapidement, la veste de mon frère se retrouve à nos pieds ainsi que le manteau de Harry et ses chaussures. J'ai chaud, beaucoup trop chaud.

Est-ce que c'est toujours comme ça ? La passion et l'envie quand on aime quelqu'un ? Entre deux baisers Harry en profite pour enlever son pull et son tee-shirt. Je marque une pause, pour observer son torse. Même si je le connais, j'ai l'impression de le découvrir encore une fois. Je passe mes ongles sur ses tatouages et il frissonne. Je dessine les contours du papillon qui trône au centre de son estomac, faisant contracter son abdomen.

Ink || H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant