Sacrifices

Chapitre 1

Deux étoiles filantes et une bête noire prises dans une course folle contre la montre. Moi la bête. Eux les étoiles n'attendant plus que la nuit pour briller de leur éclat.

Noir       Blanc
Noir       Blanc
Et tout cela donnerait du Rouge, du Rouge sang.

Dans le silence imposé par la neige blanche, je perce et marque la poudreuse de tâches noires... qui s'en vont lavées, effacées sous ce voile... de deuil.

Mes pas frappaient le sol avec virulence. Et la distance entre eux et moi s'amenuisaient.

Mais le temps filait aussi vite et la nuit approchait à pas de loups. Oh non! Je n'avais pas hâte que la nuit tombe. Que le noir, ma couleur, domine. Car ils prenaient tout. Tout. Le Noir comme le Blanc et même le Rouge.

J'y étais presque. Proches nous étions... de la fin.

Il fallait que je les élimine avant la tombée de la nuit car face à mes adversaires, elle signerait la mienne de chute. 

Je me décalai une énième fois pour éviter de justesse un arbre, l'allure à laquelle je me forçais de tenir n'étant pas très compatible au sol mouillé.

Et là je sus que c'était le moment d'agir. Un tronc d'arbre s'était abattu sur mon chemin. Il fallait que je saisisse l'occasion.

Je sautai sans ralentir dessus et d'un bond puissant plaquai un de mes adversaires.

Dans la seconde même, je lui plantai mes crocs dans sa gorge et la déchiquetai sans lui laisser le temps de réagir.

-" Et de un. " murmurais-je d'une voix rauque.

C'était les premiers mots que je prononçais depuis plus de deux jours. Deux jours que je les traquais et une nuit épouvantable où j'étais passée de chasseur à proie.

Une odeur nauséabonde vint rapidement chatouiller mon museau. Son compagnon était dans les parages.

Je me redressai vivement sur mes pattes et cherchai dans la direction de l'odeur sa silhouette. Où était-il ?

Je poussai un effroyable hurlement dans sa direction du moins celle que je supposais. Où était-il vraiment ?

Je n'aimais pas être en position de faiblesse surtout face à ces monstres diaboliques. Je pris alors la tête de son compagnon dans ma gueule et la lançai dans sa direction.

Je les aperçus. Ses yeux rouges me fixaient avec haine et folie. J'en eus des frissons.

On commença à se dévisager attendant le moment propice où l'autre baisserait sa garde pour l'abattre. Il avait compris que j'étais un adversaire de taille capable d'égaliser avec sa race, même dans un 1 contre 1. Le combat serait rude.

Ses yeux noircirent et il se mit à sourire d'un sourire magnifique qui me procura un frisson. Je ne pouvais nier qu'il était d'une beauté effroyable qui pouvait charmer n'importe quel humain.

Pendant ce face à face, j'observais le territoire et humais l'air pour vérifier que l'on était bien seuls.

Toujours à l'aguet comme Carl me l'avait appris. Ne jamais sous estimez son adversaire et face à un vampire ne jamais offrir son dos. C'était la mort assurée. Il suffisait qu'il t'entoure de ses bras pour te briser les côtes.

Soudain il se mis à foncer à toute vitesse sur moi. Je fis de même me préparant à un choc brutal. Il fallait que je plante mes crocs et le décapite. Je n'avais qu'une chance. Tout allait se jouer dans cette rencontre brutale.

Trois mètres nous séparaient maintenant.

Je retroussais mes babines dévoilant un rangée de crocs aiguisés.

Mais il n'y eut pas de choc. Je n'eus pas le temps de faire quoi que se soit.

Avec agilité, mon adversaire sauta en l'air et effectua une roue d'une main sur mon dos.
Sa main, mon dos! Les deux associés!

Je rugis et me retournai brusquement. Le coup arriva trop vite. Je fus propulsée contre un arbre. Une vive douleur m'assaillit.

Encore une fois il se déplaça à toute vitesse vers moi. Je roulai sur le côté griffant le vide comme une acharnée. Le temps de me remettre sur pattes que je fus de nouveau propulsée sur le sol.

Il se mit à tourner autour de moi comme un cyclone. Je sautai dans tous les sens sur place. Non!! Je ne pouvais pas finir ainsi. Le tourbillon s'arrêta une seconde. Où était-il ? Mon instinct me souffla en haut dans les arbres. Je me retournai dans un dernier élan de puissance et d'un coup de patte griffai tout son torse.

Le temps se figea un court instant lui contemplant sa plaie béante et moi ressentant des douleurs atroces conséquences de mes deux vols planés.

Je commençai à foncer sur lui. Il fit de même. Que ferait-il cette fois? J'étais sur mes gardes. Allait-il de nouveau sauter ou alors feinter ou bien juste me percuter? Si l'on se percutait allais-je tenir le coup avec mes os en compote?