Chapitre 2

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Le choc fut brutal, beaucoup plus brutal que je l'avais imaginé. Je grognai.

Mes griffes dépiéçaient son corps de marbre et lui me ruait de coups. A chaque coup, j'avais l'impression qu'on m'enfonçait un bélier dans le corps.

Je savais que j'allais devoir sacrifier une partie de mon corps pour gagner. Mais j'y étais prête et cela depuis le début de la course poursuite.

J'exposai alors mon corps pour détourner son attention. Je subis le coup en plein flan mais en contrepartie je lui mordis l'épaule.

Il me rua de coups puissants afin que je le lâche, mais je tins bon et lui déchirai l'épaule et la clavicule. J'enfonçai mes griffes dans sa gorge et la réduisis en charpie.

C'était fini.

Je me laissai tomber brutalement sur le sol, vidée de toutes énergies.

La première image qui me vint à mon réveil fut rouge sur blanc.

Des ruisseaux et une flaque rouge sur fond blanc.

Je tournai ma tête vers le ciel et c'était beau. Imaginez vous d'immenses arbres recouverts d'un voile blanc.

J'aurais au moins la chance de mourir dans un endroit magnifique. Un vague sourire s'invita sur mon visage qui se transforma vite en grimace. J'allais mourir avec une haleine de vampire. Cela me brûlait la gorge. Puis plus rien.

Quand je me suis réveillée pour la seconde fois, je pus enfin me lever douloureusement. Mon corps avait dû éliminer le venin de ces monstres.

Je regardai tout autour de moi. C'était un véritable champ de bataille d'êtres surnaturels.

- " Nettoie petite!! Ne laisse jamais de traces derrière toi. Tu pourrais compromettre notre existence auprès des humains. "

Ces phrases Carl me les avaient rabâchées des dizaines de fois jusqu'à ce qu'elles soient imprégnées en moi. C'était comme s'il était là avec moi me conseillant dans mes tâches.

Pour faire disparaître un vampire, il y a deux manières. Soit le brûler soit lui enfoncer un pieu dans le coeur. Face à mon environnement, j'optai pour la seconde méthode.

Je me transformai alors en humaine et atterris à quatre pattes nues dans la neige. Avec une lenteur désespérante je pris un bâton et l'enfonçai dans le coeur des deux vampires. Une chose de faite. Et la seule. Je comptais sur la neige pour nettoyer les traces et le sang. De toute façon, je n'avais même pas assez de force pour le faire.

Je commençai à m'éloigner de cet endroit. J'y étais restée bien trop longtemps. Je supposais que je me trouvais à environ deux cents km du motel où je résidais. Heureusement que la course poursuite ne s'était pas déroulée en ligne droite, 500 km en mon état aurait été impossible à parcourir. A vrai dire étant en territoire inconnu je les aurais parcourus plutôt que me jeter dans les bras des vampires ou si vous préférez dans la gueule du Loup comme disent les humains.

Nous avons au moins un point commun avec les vampires: c'est que nous côtoyons tous les deux les humains depuis des siècles même si c'est pour des raisons différentes.

Depuis des décennies, les vampires surveillent les villes, de plus en plus de villes pour en faire leurs gardes mangers et il devient très dangereux de s'approcher de ces villes.

Ce fut un véritable périple de rejoindre mon motel. La neige me permis de me désaltérer et de soulager ma douleur mais je ne vis et sentis pas une seule vie à l'horizon.

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A l'entrée de la ville, je prends mon apparence d'humaine et j'attrape les habits que j'avais cachés dans un sac. Ils sont trempés. Je fais fis de cela et enfile le jean. Il me colle à la peau. Le sweat gris c'est pas mieux, il est froid. Je rabats la capuche sur ma tête. Je marche vite, autant que je mes jambes me le permettent. J'ai arrêté de boiter dans la forêt. Heureusement que je guéris vite.

Mon regard est fixé sur le trottoirs. Je fais abstraction des regards indiscrets voir carrément scrutateur.

J'arrive où je loge. J'entre, attrape les clés de ma chambre et m'y dépêche. A la vue des friandises qui traînent sur la table de chevet, mon ventre gronde. Je les avale en deux bouchées.

Je me laisse tomber sur mon lit. La fatigue se fait sentir de suite. Je la repoussais mais maintenant que la pression est retombée, elle se fait sentir. Je me laisse aller et m'endors en pensant à mes proches que j'allais bientôt revoir.

SacrificesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant