Chapitre 19 : discussion à coeur ouvert

99 5 2
                                    

Aurora descend voir son chef.

- Je croyais qu'il y avait du monde dans la boutique. Tu parlais tout seul ?

- Non, j'étais au téléphone

- Un client ?

- Non, perso

- Ah d'accord.

- Si tu veux tu peux partir plus tôt ce soir

- C'est gentil mais je n'ai pas forcément envie de me retrouver seule avec ma tante à la maison.

- Et Saúl ?

- Euh non, je n'ai pas envie de le voir

- Il s'est passé quelque chose entre vous ? J'ai l'impression que vous êtes distants depuis ce matin.

- Justement, nous ne sommes plus ensemble. L'étions-nous vraiment ? Il s'attache beaucoup trop vite alors que je ne voulais que m'amuser.

- Bizarrement, j'ai du mal à te croire. Tu étais peut-être comme ça mais avant de venir à Madrid. Puis-je te faire une confidence ?

- Oui bien sûr, tu es mon chef mais je sais surtout que je peux compter sur toi

- Je suis touché mais effectivement c'est la réalité, tu peux compter sur moi. Je voulais te dire que depuis que tu avais rencontré Saúl, je te trouvais différente, plus heureuse et justement votre relation n'avait rien à voir avec un coup d'un soir

- Tu te trompes, c'est pas vrai.

La jeune fille essaya de cacher sa tristesse mais cela ne marchait pas devant son chef.

- Tu sais, tu as le droit de tomber amoureuse, tu as le droit d'avoir des sentiments pour quelqu'un

- Mais pas pour un joueur de football, qui ne va que jouer avec moi , comme je sais si bien le faire avec les autres... en somme, je suis juste en train de faire ce que les autres me font et je n'aime pas ça.

- Pourquoi tu n'appellerais pas Saúl pour lui dire que tu veux le voir ? Ca te ferait du bien de lui parler. Et puis je sais que tu tiens beaucoup à lui, beaucoup plus que tu ne veuilles te l'avouer.

- Tu as raison, mais voudra-t-il de moi ? Je l'ai jeté comme une merde alors qu'il voulait juste s'occuper de moi...

- Mais je suis sûr qu'il voudra te parler, il t'aime, il tient beaucoup à toi.

- Comment tu sais tout cela ?

- Je le vois, il avait l'air tout triste quand il est descendu ce matin

- Mais c'est normal je venais de lui dire qu'entre nous c'était fini

- Pourquoi Aurora ? Il veut te soutenir

- Mais à chaque fois que je le vois, il parle de mon agression. Je ne veux pas repenser à cette agression à chaque fois que je le vois. Et quand ça deviendra sérieux entre nous, comment vais-je faire ?

- Ma chère Aurora, tout cela il faut que tu en parles à Saúl. Ne l'exclue pas ta vie comme ça. ne le laisse pas en dehors de tes problèmes, il est là pour toi.

- Mais il est... Non rien

- Que voulais-tu dire ? Il n'est pas arrivé à temps ?

- Non je n'ai rien dit

- Tu voulais le dire c'est bien ça ? Aurora dis-moi est-ce qu'il t'est arrivé quelque chose de plus grave ?

- Je ne veux pas en parler. Et si à chaque fois que tu me vois, tu vas me faire parler de cela, eh bien dans ce cas, je pose ma démission !

- Aurora ! tu ne peux pas fuir toutes les personnes qui veulent t'aider..

- Si je le peux, je suis même la spécialiste ! Je le fais depuis que je suis toute petite. Personne ne peut comprendre ce que je ressens. Je suis sûre que personne ne sait que ça se passe mal à la maison en France, que je ne me sens pas bien dans ce pays. Que j'ai envie plus que tout de rester ici mais personne ne comprend cela ! personne et à chaque fois qu'on s'intéresse à mes problèmes c'est pour les utiliser contre moi quelques temps plus tard

- Aurora, je suis sincèrement triste de tout ce que tu me racontes. Je ne le savais pas. En même temps comment savoir cela, tu fais tout pour te montrer forte que tu y arrives toute seule. On sait que tu es quelqu'un de fort mais ma chérie, par moment il faut accepter que d'autres personnes peuvent t'aider. Tout le monde n'est pas comme les gens que tu décris en France. Saul ne veut que ton bien. Donne-lui une chance.

- Merci pour tout. Je vais y réfléchir

- Tu ne démissionnes pas hein ?

- Non t'en fais pas, je ne peux pas te laisser comme ça dans la merde !

- Ah merci de tenir à moi !

- Viens, on va aller déjeuner ! ce n'est pas une proposition mais un ordre !

- A vos ordres chef !

Les 2 mois de la dernière chance [Saúl Ñiguez] EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant