La Quête d'Arya tome 2 : Arbores Elementum [EN CORRECTION]

2 : Je trouve par hasard une source recherchée depuis des siècles

Le ralenti.

Un monde où la pesanteur est bannie.

Le calme. Le calme infini.

Le silence.

L'eau.

Je n'ai plus la force de me battre pour ma vie. Mes blessures me font souffrir... et puis, autant mourir noyée dans un étang que finir empalée sur une fourche. Mon nez rejette une dernière bulle d'oxygène. C'est assez agréable, je dois reconnaître... mes poumons sont en feu mais je m'en contrefiche, comme disait le précepteur. Le précepteur. Gloria. Le palais. Père. Mère. Skye. Aelia. Des souvenirs quasi oubliés me reviennent en mémoire. Est-ce cela mourir ? Mes paupières papillonnent. Mon dos s'enfonce lourdement contre le fond de l'eau. Mes yeux se ferment. C'est la fin. Je le sais.

Soudain, je me sens... happée brutalement comme si... comme si une force invisible tenait à me maintenir en vie. Je remonte très rapidement à la surface. Mon buste reprend brutalement contact avec l'air. Mon esprit est maintenant très déboussolé. Que faire ? Ah oui... d'abord, respirer et ensuite réfléchir. Retracer le fil des événements.
Je suis arrivée meurtrie à cette source argentée. Je me suis penchée et je suis tombée. Je me noyais tranquillement quand je suis remontée toute seule à l'air libre. Combien de fois ai-je échappé à la mort ? Je ne sais plus. Ça en devient presque... gênant. Comme dans les innombrables romans à l'eau de rose que lisait Gloria (si si, je vous assure, Gloria a déjà lu des livres) où l'héroïne carrément stéréotypée qui vit dans le luxe devrait mourir au moins quinze fois dans le livre. À la différence, moi, je ne suis pas stéréotypée.

Oui, bon, bref. Je m'évade. Tout ça pour vous dire que non, je ne suis pas morte. Pas encore. Cette eau a quelque chose de magique. Une seconde.
Elle ne brillait pas, avant ? Je cours à la source.
    - Mais non... non non non... je n'ai pas halluciné... dis-je pour moi-même.
    La belle couleur est partie à moins que...  elle n'est pas dans l'eau. Mais sur mes membres, oui ! C'est... incroyable ! Émerveillée, je regarde ma peau d'argent. Qui clignote, s'illumine... et l'eau retrouve son éclat. Mes bras aussi, si je puis dire. Mais ils ne sont pas tout à fait comme avant... Avant, ils étaient brûlés, égratignés, écorchés et ensanglantés. Désormais, ils sont tout propres et tout neufs !

Mais bon... je ne crois pas que ce soit une source très banale donc je farfouille dans ma besace et m'enpare du fameux traité d'ethnologie. Je l'ouvre à la partie "TURQUOISE", dans la sous-partie "contes et légendes de Turquoise". Ensuite, au sommaire (vous l'aurez compris, c'est un gros livre) je choisis le titre le plus plausible : La Légende de l'Onde Fabuleuse. Ah, ça commence à devenir intéressant !