3 : Je lis un conte de bon cœur même s'il faut avouer qu'il est un peu cliché

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Il était une fois...

Non ! Pitié ! Pas "il était une fois" ! J'ai lu des dizaines de contes et ils commençaient tous par "Il était une fois" ! Bon, ça va pour cette fois mais je prie pour que l'histoire ne se termine pas par "et ils vécurent heureux et eurent de beaux enfants" !
Bref. Reprenons.

Il était une fois un prince de Turquoise qui coulait des jours heureux avec sa famille. Ils possédaient plus d'argent qu'il n'en fallait pour un roi.

Mais bien sûr ! Riche, beau et intelligent ! Pourquoi pas modeste, tant qu'on y est...

Son château ne manquait pas de faire des jaloux. La moitié de la forêt lui appartenait, là où il y avait bien sûr du gibier en abondance.

Ah ben oui évidemment. Il n'aurait quand même pas racheté le bout de forêt avec les arbres noirs et griffus.

Pourtant, un jour, les choses se gâtèrent.

Bah oui mon gars ! La vraie vie, ça veut aussi dire : embrouilles !

Il arriva que le prince fut en âge de se marier. Les plus belles jeunes filles se pressaient autour de lui en se demandant laquelle serait l'Élue.

Mais oui ! Et les plus intelligentes alors ?

Elles l'aimaient grâce à son physique avantageux mais surtout pour sa fortune.

Cette lecture est vraiment très dérangeante. Allez, j'arrête de commenter mais c'est juste pour vous, hein...

Mais le prince ne les voyait point. Elles étaient toutes ravissantes mais son cœur ne battait que pour... Thylane, le déesse de la Santé. Elle seule occupait son esprit. Le prince se mit à lui adresser des prières incessantes. Il sacrifia le tiers de sa fortune en offrandes, dans l'espoir de séduire sa belle. Aussi saugrenu que cela puisse paraître, le cœur de la déesse fondit. Elle renonça à ses pouvoirs et à ses privilèges de déesse pour le rejoindre. Ils se marièrent et eurent...

Je saute des pages.

Or, la Première Invasion éclata. Le prince partit au combat complètement ruiné car il comblait sa bien-aimée de cadeaux. Il combattit et mourut. Thylane, réduite à l'état de simple mortelle alla s'ôter la vie dans un lointain étang. Libérée par la mort, son âme de guérisseuse s'écoula dans l'eau. La reine découvrit le corps de la déesse et baptisa la source Onde Fabuleuse, qui fut rayée des cartes à sa demande. On ne la trouva plus jamais.
(Ce conte a été simplifié pour les personnes aussi cultivées que la forêt vierge et obscure d'Adoradeä)

Ha, ha, ha. Je n'ai pas tout à fait compris la vanne sur les personnes cultivées mais cet humour ne me plait pas du tout. Il provient bien de chez mon père, ce bouquin... je le referme, le range dans mon sac. Puis je murmure une prière pour la déesse Thylane. On ne sait jamais : peut-être qu'elle s'est réincarnée en un animal quelconque.
Je déroule une toile, je me roule en boule dessus. Je ferme les yeux pour une petite heure de sommeil reposant.

Au matin, l'Onde Fabuleuse n'a plus rien de fabuleux. L'eau est claire, certes mais pas brillante. J'en touche le fond de mes doigts. Une couche de vase émet des bulles qui remontent à la surface et me chatouillent les ongles. Puis une voix semblable à un bruissement de vent se fait entendre.
- Ma source se dévoile seulement à ceux qui méritent de la voir. Tu peux faire de grandes choses, jeune Elfe...

La Quête d'Arya tome 2 : Arbores Elementum [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant