Chapitre 2

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Enfin, j'ai pu me doucher et me changer, finalement le match a dû être arrêté suite à la bagarre que j'ai provoqué avec Rahkeid. C'est avec une poche de glace et mon cul assis sur un banc en face de mon casier que je me remémore tous les bons moments que j'ai passé avec cette équipe, tout le chemin qu'on a fait ensemble pour devenir la meilleure. Je ne me l'avouerai surement jamais mais ces gars-là vont me manquer, j'espère réellement qu'ils vont réussir à gagner le championnat même si je ne suis plus là -ça va être dur-. Le coach avec ses entraînements dignes des guerriers spartiates ainsi que ces vestiaires vont sans doute me manquer, beaucoup plus que je ne l'aurais cru.

Ah, les vestiaires... Cet endroit qui sent la transpiration et l'humidité à des kilomètres, les casiers tellement pourris que pour les ouvrir on est obligé de mettre un coup dans la porte pour qu'elle s'ouvre. En plus, tu as tellement d'espace entre chaque casier, que tu as du mal à passer à deux. Il faut dire qu'entre chaque rangée de casier tu dois avoir deux mètres mais en pleins milieu tu as une ligne de banc. Au sol tout l'équipement et les tenues trainent, la boue recouvre le carrelage qui est censé être blanc.

Sans m'en rendre compte Hiro, l'un de mes coéquipiers se trouve à mes côtés et me sort de ma rêverie.

"Jolie coup pour ton départ Nat", me dit-il.

"Euh ouai.." Ok, en y repensant je n'aurais peut-être pas dù péter les plombs comme ça... Mais il m'a cherché ! je n'ai pas à m'en vouloir... Enfin, je crois ! Sa voix interrompt encore mes pensées.

"Ca va ta main?" me demande t-il subitement.

"A peu près ouai, j'ai connu mieux.."

"Aller viens on va tous chez Shin."

Bon sang, les soirées chez Shin, c'est toujours le top, bon il est toujours remplaçant car il revient de convalescence. Ce gars est vraiment sympa, mais malheureusement, je vais devoir décliner l'invitation. Non pas que ça ne m'intéresse pas, mais j'ai déjà quelque chose de prévu.

"Je peux pas... non, j'ai des cartons qui m'attendent..."

"J'y crois pas que tu déménages pas DisneyWorld !"

"Orlando, je te l'ai déjà dit, je vais à Orlando"

"Je passerai bien te voir, mais le problème c'est que j'ai plus huit ans."

Il trouve toujours le moyen de me faire rire ce con.

"On dirait pas", dis-je en rigolant

"On se verra peut-être à Daytona pendant les vacances de pâques."

"Ouai bien sûr.."

"Qui est-ce qui te tireras de la merde Nat ?"

C'est vrai, qu'en y réfléchissant, il a toujours était là lorsque j'avais le moindre problème, il m'a sorti plusieurs fois des pires situations. Mais, une fois à Orlando, qui sera présent pour m'aider ? Si, on y réfléchi, la question ne se pose même pas, personne ne sera là pour me sortir de la merde. Je souffle le trop plein d'air dans mes poumons, me colle un sourire pour garder la face et m'exprime pour essayer de me persuader moi-même.

"Et toi qui est-ce qui t'y mettras ?"

On se regarde, d'un air complice, avant de se mettre à rire tous les deux comme des idiots, pour finir par se faire une dernière accolade avant de sortir du vestiaire et de prendre chacun une route différente. Lui part en direction de chez Shin, tandis que moi je prends la direction de chez moi, pour terminer mes cartons.

Il est tard, lorsque je rentre chez moi, il doit être aux alentours de vingt-deux heures. Depuis la porte d'entrée, j'ai une vue dégagé sur le salon et un peu sur la cuisine, c'est d'ailleurs là que j'aperçois ma mère. Je retire mes chaussures et m'avance vers elle, pendant que je parcours la distance qui nous sépare, je regarde dans les pièces voisines, histoires de voir si Roméo ne serait pas prêt pour me bondir dessus comme à son habitude. Mais à priori ce dernier ne doit pas être dans les parages, fort heureusement pour moi et ma main douloureuse. J'arrive assez vite dans la cuisine et je me rends compte qu'en fait mon frère était entrain de manger, ma mère ne m'adresse pas un seul regard. Bon, on dirait qu'il a dû se passer quelques choses, peut-être va-t-elle m'en parler plus tard, en attendant moi j'ai super faim. Je regarde ce que mange Romeo et me rends vite compte qu'il s'agit de plats déjà préparé, comme depuis une semaine, j'en peux plus de manger des trucs immangeables.

"Quoi de neuf champion ?" dis-je en ébouriffant les cheveux de mon frère.

"La bouffe du soir..."

Je remarque assez vite le regard pesant de ma mère sur moi, je relève alors les yeux dans sa direction et je vois très clairement qu'elle a quelque chose à me reprocher. Je souffle à cette pensée, qu'est-ce qu'elle va me dire encore ? Super soirée en perspective ...

"Je peux savoir ce que tu as à ton arcade ? Et merde ..."

"C'est un sport de contact maman, c'est logique que je reçoive des coups... "Je ne me démonte pas, mon explication est plausible ...

"Ton entraîneur m'a appelé Natsu, il m'a dit que tu t'étais battu. Encore une fois.. "souffla-t-elle. Re merde ...

"Tu veux pas savoir pourquoi ? "Ni vue ni connue, j'essaie de retourner la situation a mon avantage ...

"Je te préviens une fois en Floride, on en parle plus d'accord ?" Aucun risque ...

"Alors on en parle plus parce que je jouerai pas !"

Le ton ne cesse de grimper et la tension avec par la même occasion, mon coeur recommence à danser dans ma poitrine, il a pris des cours de lambada ce con ou quoi ? Ma mère se dépêche de prendre ses affaires ainsi que son sac, ce soir elle travail -encore- ...

"Je suis en retard, aide Romeo à préparer ses cartons. Faut commencer par le garage dès demain matin, d'accord ?"

"Je sais faire mes cartons tout seul, maman." grogne mon petit frère.

"Tu vois il sait faire ses cartons maman !" 

"Ou sont mes clés ? Tout doit être prêt pour les déménageurs demain, bon sang où sont mes clés ?"

"Attends, je crois que je les ai vus... Voilà ici maman !"

"Merci, à demain. "Dit-elle en embrassant le front de mon frère. Et moi, c'est pour les chiens ...

Bien évidemment, elle ne peut s'empêcher de m'envoyer à la face un " tu obéis Natsu" juste avant de franchir la porte, elle m'énerve quand elle fait ça. Je m'installe à table et commence à manger ce qu'il se trouve devant moi, une fois fini, je débarrasse la table pendant que Roméo commence à faire ses cartons. Je le rejoins après quelques minutes et ensemble nous mettons ses derniers cartons dans le garage, une fois cela fait il est temps pour nous d'aller nous coucher, une grosse journée nous attends demain. Dans la joie et la bonne humeur ...

Never AloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant