Prologue

1.2K 58 8
                                    

Nous voilà au début du printemps, à l'année prochaine hiver chéri. Tu vas me manquer, avec ton manteau blanc...

Encore quinze minutes, et c'est parti...

Cette douce et agréable sensation de la neige tombant sur ma peau, les flocons de neiges qui s'échouent sur mon visage. Les enfants, qui s'amusent à faire des bonhommes de neige les observer faire une bataille en transformant la poudreuse en boule. La neige, cet élément que j'aime tant, qui peut être si douce, glisser entre les doigts comme de l'eau et devenir une arme en la compactant et en la projetant.

Plus qu'une petite dizaine de minutes avant que ça commence...

La fameuse bataille de boule de neige, qu'est-ce que j'ai pu en faire avec l'allumette, nous faisions exprès de compresser cette masse blanche que nous avions entre les mains pour les transformer en projectiles, légèrement douloureux. Lui n'aime pas l'hiver, mais il faisait l'effort de sortir pour profiter, avec moi. Alors je faisais le même effort mais à l'inverse de lui pour l'été. Jouer au basket en plein été est loin d'être une partie de plaisir. Tous mes souvenirs de notre enfance, notre adolescence me reviennent à l'esprit, c'était une bonne époque, sans problèmes, sans contraintes.

Dans moins de cinq minutes et je pourrais te voir à l'oeuvre... enfin.

Quand on s'est rencontré, nous étions des gamins, on a toujours aimé se battre l'un contre l'autre mais ça, c'était avant que l'on déménage avec mes parents, pour venir, ici. Ça ne m'a rien apporté de bon. Me voilà, aujourd'hui, relié ou plutôt branché à toutes sortes de machines, leurs bipes est insupportables.

Mon téléphone en main, je scrute le petit écran en essayant de contrôler mon rythme cardiaque.

Mon regard se pose encore une fois sur le décompte qui affiche que je dois encore patienter trente petites secondes... c'est l'instant le plus long de toute mon existence.

Si j'en suis là, en ce moment, c'est parce que je n'ai pas voulu écouter Gildarts, j'ai voulu jouer au grand, a en faire qu'à ma tête, j'en paie les conséquences aux centuples. J'aurai du l'écouter, mais non, j'ai pris la décision de monter dans cette stupide voiture sous l'influence de Sting.

Avec Nat, on se préparait pour participer au Beatdown depuis plusieurs mois maintenant. Mon entêtement a tout gâché.

Le Beatdown est une compétition inspiré du MMA, en gros ce sont des combats d'arts martiaux, mixtes. Hormis le fait que ce soit une compétition clandestine sur des tatamis et que le MMA se pratique dans " La cage". Voilà comment on surnomme l'endroit où s'affronte les véritables pratiquants.

Cet octogone d'environ neuf mètres cinquante de diagonale, surélevé à un mètre vingt du sol. Il est clôturé par des piliers recouverts de protections en plastique et reliés entre eux par un grillage qui doit faire un mètre soixante-seize de haut. C'est dans cet endroit, qu'on s'épanouit, c'est ici même, que nous pouvons assouvir notre soif de sang et l'on peut se déchainer, sans aucune retenue. Pour certain, c'est de la barbarie, pour nous c'est un sport comme un autre, un exutoire peut-être.

On le sait tous, une fois la porte de la cage refermée, il est impossible de faire machine arrière.

Me dire, que j'étais sur le point d'y participer pour la première fois et avec Nat de surcroît, me procure une sensation d'échec. J'ai tout gâché. Moi, Grey Fullbuster j'étais prêt et entraîné par l'un des meilleurs dans ce domaine Guildarts Clive, jusqu'à ce combat face à Sting. Ce sale enfoiré, m'a fait descendre de mon petit nuage en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il a brisé mes chances de réaliser la promesse que j'ai faite à Nat' lorsqu'il a rejoint le même dojo que moi.

Le résultat de ce combat, plusieurs côtes et mon nez de cassés, ainsi qu'une commotion cérébrale, on peut dire qu'il ne m'a pas loupé. D'autant plus qu'à cause de ça, Nat' en a fait une histoire personnelle, c'est vrai que lorsque j'y repense l'allumette avait décidé de ne pas participer alors qu'on avait appris l'heure de Beatdown. Mais désormais, l'heure de régler leurs comptes a sonné. Nat est parti, alors que Lucy essayait de l'arrêter. Tout est de notre faute, si jamais ça se passe mal pour lui...

Non Grey, arrête de dire des conneries, Lucy est partie le rejoindre,pourvu qu'elle n'assiste pas à leur affrontement. J'essaie de me persuader, tout seul. Cette attitude est puéril, mais comme on dit l'espoir fait vivre.

Cette fois c'est bon le décompte affiche 00:00:00:00 signe que c'est l'heure du Beatdown.



Never AloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant