II

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-Vendredi 20 octobre,Ohio-

Une lettre. 

Une lettre posée sur le coin de mon bureau avait réussi à me rendre heureuse un matin.Mon frère savait comment j'aimais qu'il m'écrive des lettres... Même si les dernières se sont un peu espacé... 

Ma mère avait le sourire scotché au visage en me voyant descendre, la lettre en main. 

J'hésitais à l'ouvrir. De peur qu'elle contienne une mauvaise nouvelle.

J'étais terrifié à l'idée qu'il m'écrive pour me dire qu'il ne revenait pas prochainement.

- Aller, ouvre là.

Même si elle était de dos, je pouvais percevoir le sourire scotché sur son visage. 

Je soupirai et ouvris la lettre. 

Une simple feuille et un morceau de papier s'y trouvaient. 

Je ne portai pas attention au rectangle de papier qui avait glissé de l'enveloppe. 

Je dépliai la feuille et commençai à lire à haute voix.

《 Salut Ju',

 Je sais que tu as toujours préféré une lettre qu'un simple mail ou un SMS. J'espère que tu la recevras à temps. Avec le groupe et la tournée, je ne peux pas revenir comme je l'avais prévu, mais je sais à quel point tu tenais à me voir. J'y tiens autant que toi, donc j'ai demandé à maman si elle acceptait de te laisser partir avec nous. J'imagine que tu comprends avec le billet d'avion que maman a accepté avec joie.Hâte de te voir sœurette.

Eben 》

Je restai scotché devant ma mère. 

Je n'arrivai pas à réaliser ce qui se passait : Je partais rejoindre mon frère et ses potes.

Je sortis dès mes pensées en entendant ma maman prononcée mon nom plusieurs fois. 

-Juliette ? Tu va bien ? Tu n'es pas heureuse de la nouvelle...?

Je reposai la lettre sur le comptoir de la cuisine et me dépêchai d'enlacer ma génitrice. Les larmes coulaient le long des mes joues pour finir par s'écrouler contre le tissu du tee-shirt à ma mère. 

-Merci Maman... 

- Ça me fait plaisir chérie, elle me souria tendrement. Dépêches-toi avant d'arriver en retard au lycée.

Je perdis rapidement mon sourire. Le lycée pouvait être synonyme de site de torture dans mon cas. Juste l'idée de passer les portes des classes de cours me donnaient envie de vomir. J'attrapai une pomme sur le vif et remontai me préparer. J'enfilai un simple jean noir, un tee-shirt et un sweat appartenant à mon frère. Il était beaucoup trop large pour moi et m'arrivais aux cuisses, mais je préférai mille fois mieux des vêtements trop larges aux morceaux qui moulaient ma silhouette. Je laissai mes longs cheveux marrons détachés, enfilai mes converses et prit mon sac de cours. Je dévalai les escaliers, fis un signe de la main à mère et sortie de la maison.

Je partis à la course pour essayer d'arrivée à temps à mon arrêt de bus. Je réussis à arriver à temps et m'installai dans un banc libre, seule. 

Je vissai mes écouteurs à mes oreilles et soupirai lentement. Je sentais déjà que la journée allait être pénible. J'entrai dans l'établissement et me dirigeai vers mon casier. En y plaçant mes livres, je sentis une main se poser dans le bas de mon dos. Je me retournai brusquement et senti seulement une paire de lèvres s'abattre sur les miennes. Mon copain se détacha de moi après ce langoureux baiser.

-Bonjour toi

-Salut...

Mes yeux se posèrent sur Oliver, mon copain. Il me plaque doucement sur mon casier et posa sa main dans le creux de mon dos.

-C'est à qui ce sweat ?

- À Eben

- Je le rencontre quand moi ?

Il dis cela avec un sourire en coin.

- Je sais pas, sûrement pas prochainement.

-  Pourquoi ? Il ne m'aime pas ? Il est au courant pour nous au moins ?

Je sentais son regard me transpercer. Je savais bien que la réponse que j'allais lui donner allait le contrarier, mais tant pis...

- Non... 

-Non quoi ? 

- Il est pas au courant....

- Tu es sérieuse Juliette ? Tu as honte de moi ou quoi ? 

Son ton commençait à monter, il donna un coup de poing à quelques centimètres de ma tête. 

- Je comprends pas pourquoi je reste avec une fille dans ton genre.

- Oliver...

- Ferme là Juliette. 

Il donna un second coup de poing et parti. Je soupirai longuement et me dirigeai vers ma classe.

La journée passa lentement, beaucoup trop à mon goût, mais ne je n'avais qu'une seule hâte : faire ma valise pour pouvoir aller rejoindre mon frère.

Ma mère était infirmière aux urgences. Elle travaillait donc beaucoup et souvent de nuit. Je montai dans ma chambre et préparai mes bagages. Une fois tout ça terminé, je me préparai a dîner et finit la soirée devant une série télévisée. 

Freedom | Why Don't WeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant