On dit que les yeux sont le miroir de l'âme.
Ils permettraient de sonder au plus profond de chaque personne...
De percevoir la douleur qui se cache sous un sourire de circonstance,
D'apercevoir l'éclat de joie incommensurable d'un enfant qui ouvre son cadeau,
De voir la bienveillance d'une mère... la fierté d'un père,
D'admirer la lumière qui émane d'un cœur amoureux.
Comment un si petit organe peut-il avoir une telle importance, une telle signification ?
Comment peut-il refléter ce qui n'a aucune forme ?
Comment peut-il matérialiser l'immatériel ?
Je me suis toujours posé ces questions... sans jamais réussir à trouver des réponses.
Jusqu'au jour où j'ai croisé le regard de cette femme.
Le noir de ses yeux m'a rappelé le ciel des nuits de mon enfance...
Du temps où l’on partait en voyage au petit village natal de mes parents.
Là où la lumière citadine se fait rare… Là où la lumière céleste transperce la nuit noire.
Je me rappelle parfaitement de ce ciel vers lequel je levais ma petite tête chaque soir.
Je me souviens de chaque étoile… de chaque constellation.
Une longue et magnifique trainée lactée traversait ce tableau divin.
Je pouvais passer des heures à le contempler, le cou tordu, sans avoir mal.
A rêver du jour où je finirai par toucher une étoile... mon étoile.
Je me suis noyé dans ses yeux dès le premier regard...
Je n'ai point lutté, ni même cherché à le faire.
Une noyade consentie… prémédité… désirée.
La seule et unique noyade qui redonne vie à un cœur meurtri.Dans ses yeux, j'ai revu mon ciel étoilé.
J'y ai laissé ma peine… j’y ai trouvé ma paix.