Chapitre 6

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Vite fait la vie repris son cours. J'intégrai une nouvelle école de la place toujours non loin de la maison. Si j'avais un faible pour les écoles proches de chez nous ? Mais non voyons !!! Si acheter du pain nous coûtait souvent les yeux de la tête, je n'ose imaginer la peine que pourrait engendrer le fait de me donner de l'argent chaque jour pour le transport. Qu'est devenu Bamidèle ? Prenez patience !

Plus les années passèrent, plus je grandissais et Bamidèle aussi. J'avoue qu'elle a beaucoup changé depuis le temps. Moi qui autrefois vous parlais d'une portion d'humain voulant tout le temps attirer l'attention, aujourd'hui je vais vous la présenter sous une autre forme. Avec le temps, nos relations ne se sont pas améliorées. Notre complicité était maussade. J'étais constamment en rogne contre le Monde mais encore plus contre elle. Contre le Monde parce qu'il me l'avait donné et contre elle parce qu'elle avait le don de me contrarier. Moi qui timide que j'étais avait du mal à lui tenir tête très longtemps. Je recevais des injures, punitions et humiliations de toute sorte de la part des parents. On me punissait pour ses bêtises et aussi pour les miennes. En bref, j'étais juste bon à vexer. Et pourtant quand les parents étaient absents, je m'étais du mien pour tout contrôler. Il m'arriva par moment de prendre la résolution de ne plus parler. J'avais comme l'impression qu'elle attendais que je lui donne la conduite à tenir pour qu'elle commence le désordre. Elle faisait tout le contraire de ce que je lui disais. Au final, pour les parents j'étais irresponsable.

Toute cette pression était de trop pour moi. Je devenais très rétracté à la maison. Par contre à l'école j'étais le Roi. Cette situation m'emmène à vous parler de Lassini. Nous qui aujourd'hui sommes devenus les frères siamois, le début de notre relation fut compliquée. Il me détestait sans me dire pourquoi. Quand même j'étais en conversation avec certaines personnes, il venait toujours me provoquer. Je me serais dis que ça aurait été de l'amour s'il était une fille. Alors que j'attendais patiemment l'heure pour rentrer chez moi, Lassini me découvra avec une game boy. Ah oui oui !! Une game boy. À notre temps c'était la crème en matière de jeu vidéo. Me l'offrir fut un sacrifice de mes parents afin que je ne puisse plus me voir aussi différent des autres enfants. À me voir, il était fort impossible de déduire la classe social que je Représentais. Ah oui, Lassini me decouvra avec une game boy en main. Tout de suite elle lui tapa à l'œil. Nous fîmes les passes passes. Avant que je ne comprenne ce qui se passe, il disparu avec le jeu. Il disparu si longtemps que je ne pu l'attendre. Implicitement, nous venions de bâtir les fondements d'une bonne et longue amitié. Tous les jours je lui demandais mon jeu. Tous les jours il me donnait la même excuse: <<Je l'ai oublié à la maison. Demain ! >>. Finalement l'espoir de revoir mon jeu me quitta. Je ne le lui demandais plus pour qu'il puisse me le rendre mais au contraire pour faire la conversation. On se rapprocha sans le savoir. Nous étions désormais dans les mêmes coups fourrés. Nous étions plus célèbre que les artistes de notre temps. En tout cas dans notre école ! Nous étions mêlés à tous les vices: vol, bagarre, escroquerie, etc... Une fois arrivé à l'école, je ne rêvais plus d'y ressortir. Dans ce lieu je me sentais vivre. C'est le seul endroit où je me faisais vraiment écouté. C'est vrai que je devenais délinquant mais je n'oubliais cependant pas mon éducation. De temps à autres j'organisais des déjeuners entre élèves, je rendais service à qui en voulait. Car on m'a toujours appris les notions de partage, solidarité et amour.
Il m'arrivait souvent de passer midi dans l'établissement. Avec ou sans quoi manger, j'étais toujours satisfais. D'ailleurs c'était notre activité préférée à Lassini et moi, le raquetage. Le peu de monnaie que nous avions en poche nous permettait de faire des économies ou de nous satisfaire autrement.
Sans m'en rendre compte, je devenais une nouvelle personne, une personne que je ne connaissais pas, un étranger de ma personne, un autre Moi

Pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant