Chapitre 2

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Je claque la porte de mon appartement lourdement tout en soufflant un bon coup. Je suis épuisé, aussi bien physiquement que mentalement. Malgré le fait que je sorte très souvent en semaine, on ne s'habitue jamais aux lendemains de cuite, ça devient même de pire en pire. Surtout que la journée au studio a été éprouvante, principalement à cause de ce foutu Louis Tomlinson. Rien que d'y penser ma mâchoire se serre. Il m'insupporte tellement, et pourtant je ne le connais même pas. Je ne suis même pas de nature méchante ou à juger les autres, mais son attitude de « star » à deux balles qui ne se sent plus pisser m'exaspère. Et dire que je dois me le coltiner pendant toute la durée de création de son album. Eh oui j'ai appris ça aussi aujourd'hui. Ça ne va pas du tout être une partie de plaisir.

Je me dirige maussadement vers la cuisine, je meurs de faim car je n'ai rien avalé de la journée à part ce vieux sandwich de la cafétéria à midi. Et puis j'avais tellement la gueule de bois que c'était dur d'avaler quoi que ce soit. Je fais bouillir de l'eau : ça sera pâtes ce soir, on va pas se casser la tête et tenter quelque chose de plus compliqué, de toutes manières je n'en ai pas la force. Je me dirige ensuite vers mon salon, qui fait aussi office de chambre, et m'étale sur mon lit. Parfois je me dis que je fais vraiment de la merde à sortir autant, mais ça m'occupe. Et j'imagine que ça m'empêche surtout de trop penser, à tout. Je mets mon portable à charger tout en regardant rapidement les quelques notifications que j'ai. Des messages de potes, ou plutôt de connaissances, qui m'invitent encore à des soirées, qui veulent que je sorte en boite, dans les bars, et j'en passe. C'est l'avantage de beaucoup sortir, on fait pas mal de connaissances et ça crée un réseau. En tous cas si jamais quelqu'un veut faire la fête à Londres et trouver les bons tuyaux, et là je parle de vraies soirées, il n'a qu'à m'appeler. Etant un habitué et sachant bien m'amuser, on commence un peu à me connaitre. Le message qui retient mon attention est celui de Niall. C'est vraiment un très bon pote, voire mon seul véritable ami. Il me demande encore si je veux sortir, mais ça sera sans moi ce soir, je n'en ai pas la force. Et puis repenser à cette journée me met de mauvaise humeur, j'ai besoin de me détendre.

Je me relève difficilement de mon lit pour lancer un vinyle, parmi toute ma collection j'en choisis un de Prince. Ça va me mettre de bonne humeur, enfin je l'espère. Ce soir je veux juste rester tranquille, je vais essayer d'écrire des chansons, fumer un joint et dormir. Longtemps. J'essore les pâtes dans mon évier tout en dansant sur la musique, et tout en mangeant j'essaie de penser à autre chose que cette journée au studio. Mais je n'y arrive pas.

Flashback de quelques heures

Après nous être fait violemment humilier par ledit Louis Tomlinson, on retourne dans le studio avec Alex. Il n'a pas bougé d'un centimètre, et je sens la colère monter en moi. Ok, Calme toi Harry. C'est encore un de ces connards « d'artistes » qui se croient supérieurs parce qu'ils ont vendu quelques milliers de disques. Enfin ça je n'en sais rien d'ailleurs, je n'ai aucune idée de qui c'est. Mais bon, ce que je sais c'est qu'il ne mérite pas que je me mette dans cet état pour sa personne. Je suis sûre que c'est juste la célébrité qui lui est monté à la tête, c'est une personne qui est devenue arrogante. Ca se voit bien, il n'a même pas pris la peine de nous dire bonjour à Alex et à moi, même pas un regard, rien. Pathétique.

Louis rentre dans le studio peu après nous, Frank est toujours en grande discussion avec son manager dans le couloir.  Il fait le tour de la cabine d'enregistrement tout en nous ignorant royalement, puis il s'assoit sur le canapé comme si de rien était. Je dois admettre qu'il a une certaine allure, enfin son style vestimentaire est simple, mais il dégage quelque chose que je ne saurais expliquer. Je secoue la tête pour stopper directement mes pensées, parfois j'ai juste envie de me gifler intérieurement. Le silence devient à la fois pesant et gênant, on se regarde avec Alex l'air de se demander ce qu'on va bien pouvoir se dire. Finalement, Alex rompt ce moment désagréable en lui posant une question.

CATHARSISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant