Et un jour Il a ouvert mon coeur...

5. Protestante... Ou Chrétienne?

"Le protestantisme est l'une des principales branches du christianisme avec le catholicisme et l'orthodoxie. Entendu largement, le protestantisme est l'ensemble des groupements « issus, directement ou non, de la Réforme et qui rejettent l'autorité du pape ». La Réforme est le résultat du rejet des orientations prises par le catholicisme pendant le Moyen Age (et qui ont été définitivement réaffirmées par Rome au Concile de Trente ). La Réforme a été menée sous l'impulsion de théologiens tels que Martin Luther et jean Calvin parmi tant d'autres... Ils sont considérés comme des précurseurs de la Réforme." Définition Wikipédia. 

Le protestantisme n'est pas une religion. C'est le surnom donné par les adversaires Allemands de la Réforme, vers 1529. Mais qu'est-ce que la Réforme? Il faut remonter 500 ans en arrière pour la comprendre... retour sur aventure incroyable qui a révolutionné le monde et rendue à la Parole toute sa Vérité.

Le 31 Octobre 1517, Martin Luther, un prêtre catholique, guidé par la main de Dieu,  placarde une affiche de 95 thèses sur la porte d'un église de Wittenberg (une ville allemande de Saxe-Anhalt). Il y dénonce le clergé (catholique) qui s'enrichit grâce aux dons des fidèles (les obédiences) et explique fondamentalement la base de la Foi:

- Oui à Dieu, mais non au pape et à l'Église romaine.

- Oui à la foi, mais non aux « œuvres »

- Oui à l'Écriture, mais non à la tradition ecclésiale.

- Oui à la grâce, mais non à l'autorité doctrinal absolue.

- Oui à l'Église, mais toujours appelée à se réformer.

- Oui à la liberté d'expression, mais non à la distorsion des textes.

Pour pousser un peu plus loin la réflexion, voilà ce qu'explique Wikipédia sur les points fondamentaux du protestantisme:

- Sola gratia (« par la grâce seule ») : L'homme ne peut pas mériter son salut auprès de Dieu, mais Dieu le lui offre gratuitement par amour. Ce qui rend l'homme capable d'aimer lui aussi. Ainsi, la valeur d'une personne ne dépend que de l'amour de Dieu, et non de ses qualités, ni de son mérite, ni de son statut social.

- Sola fide (« Seule la foi compte »): Ce don se fait à l'occasion d'une rencontre personnelle avec Dieu, par Jésus (solo Christo, par Christ seul). C'est cela la foi, non une doctrine ou une œuvre humaine. D'une personne à l'autre, elle peut surgir ou être le fruit d'un cheminement. Chacun la vit de manière particulière, comme sa réponse à la déclaration d'amour de Dieu.

- Sola Scriptura (« par l'Écriture seule »): Considérée comme porteuse de la parole de Dieu, laBible est à la fois la seule autorité théologique et le seul guide, en dernière instance, pour la foi et la vie. Elle est éclairée entre autres par la prédication de ministres appelés par l'Église et formés par elle (mais essentiellement par le Saint-Esprit). À travers les témoignages humains qu'elle transmet, elle dessine des principes de vie à partir desquels s'exerce la responsabilité personnelle de chacun.

- Solus Christus (« Jésus Christ seul »): Jésus Christ est le seul intermédiaire entre Dieu et l'humanité. 

- Soli Deo Gloria (« à Dieu seul la gloire »)Il n'y a que Dieu qui soit sacré, divin ou absolu. Ainsi, aucune entreprise humaine ne peut prétendre avoir un caractère absolu, intangible ou universel, y compris la théologie. De plus, partant du principe que Dieu a donné la liberté aux hommes, les protestants sont généralement favorables à un système social qui respecte la pluralité et les libertés.

- Ecclesia semper reformanda (« l'Église doit se réformer sans cesse »): Les institutions ecclésiastiques sont des réalités humaines. Elles sont secondes. Elles peuvent se tromper, disait Luther. Ainsi, les Églises doivent sans cesse porter un regard critique sur leur propre fonctionnement et leur propre doctrine, à partir de la lecture de la , lecture éclairée par l'Esprit. 

- Sacerdoce Universel: Principe de la Réforme protestante, que Luther considère comme central, selon lequel chaque baptisé est « prophète, prêtre et roi » sous la seule seigneurie du Christ. Ce concept anéantit les principes de hiérarchie au sein de l'Église. Chaque baptisé a une place de valeur identique, y compris les ministres (dont les pasteurs font partie). Issus d'études de théologie et reconnus par l'Église, ils sont au service de la communauté pour l'annonce de la Parole de Dieu (prédication et sacrements) et les missions particulières qui en découlent. Les femmes ont accès aux ministères de certaines Églises protestantes, cela a évolué en fonction des pays et des époques.

Mais plus simplement, ce qui sépare catholiques de "protestants" repose sur des bases simples de compréhension du texte des Saintes Écritures.  Car si catholiques et protestants croient en un Dieu unique en trois personnes (le Père, le Fils et le Saint-Esprit), bon, tout-puissant et éternel, leur foi diffère:

- Bien que croyante "exemplaire", Marie ne peut-être une Immaculée conception, puisqu'il n'existe aucun être humain parfait; étant faite de chair, elle est soumise au péché; bien qu'ayant engendré Jésus, elle n'en reste pas moins une femme.  Née de manière naturelle, d'un père et d'une mère, Marie a été tâchée elle aussi par le péché originel. Reproches faits aux catholiques, les "protestants" voient dans la dévotion à Marie de l'idolâtrie, en contradiction avec la Parole dans Luc 4:8 "Jésus lui répondit: Il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul."

- De même pour les Saints, vénérés par les catholiques. Toujours considéré comme de l'idolatrie,les "protestants" ne les prient pas et ne les sanctifient pas. Paul, Pierre, Jacques ou tout autre apôtre étaient des humains, exemplaires certes, mais ils n'étaient des hommes.

- Le concept de l'enfer n'est pas biblique pour les "protestants" puisqu'il apparaît de manière claire dans le dogme catholique en 1133. Les "protestants"rejettent tous ce concept, car il n'apparaît pas clairement dans les Écritures saintes. Pour eux, le feu rédempteur évoqué dans le Nouveau Testament est le jugement et, s'appuyant sur le second épître de Pierre, une fois la mort survenue, tout est joué. (2 Pierre 3:7-14)

- La vision du baptême repose sur une idée simple que j'approfondirais plus tard mais que je dois citer brièvement ici: pour les catholiques, le baptême par "aspersion"peut se faire dès la naissance alors que pour les "protestants" il est impératif d'être maître de sa décision, de se faire baptiser par "immersion", en état de conscience, après une repentance et une acceptation d'être disciple en Jésus. 

- Pour simplifier, l'autorité du Pape ne peut être reconnue par les "Protestants", car Jésus est le seul intermédiaire entre Dieu et les hommes.

"Donc, ce qui fonde la foi protestante, c'est Jésus Christ et son Évangile, non Luther, Calvin ou Zwingli. Bien sûr, ces grands réformateurs ont permis aux chrétiens du XVIe siècle de retrouver la vérité première du message évangélique devenue prisonnier d'une Église devenue infidèle au sens fondamental du message du Christ. [...]Le but premier des Réformateurs n'a jamais été de créer une nouvelle Église ou de fonder une nouvelle religion. Ils voulaient tout simplement amener l'Église chrétienne à se « réformer » pour retrouver une fidélité rigoureuse à l'Évangile. Ce qui caractérise d'ailleurs l'activité religieuse du protestant et sa façon de célébrer son culte à Dieu, c'est son soucis de lire attentivement et d'interpréter rationnellement les textes bibliques car ils nourrissent sa foi." (source www.egliseuniedesteadele.com)

Nous ne sommes pas des protestants. Nous sommes des Chrétiens. Nous sommes le corps du Christ: ses membres. Je suis Protestante parce que je suis une chrétienne post Luther. Je suis Protestante pour ceux qui mettent les gens dans des cases. Christ est mon sauveur, et donc étymologiquement je suis Chrétienne. Je suis Fille dans le Royaume de mon Père. Le vocabulaire importe peu. Il n'a jamais eu d'importance pour moi. Même ce dimanche où j'ai poussé la porte de l'Eglise avec Judith et sa famille...