1. "Maman, je veux voir Dieu"

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La précocité dans la foi ne semble pas vraiment intéresser, car malgré mes recherches, je n'ai pas trouvé d'articles, ni sur internet, ni dans les livres ou les revues, traitant du sujet. Précocité dans la foi? Kézako? 

"Et Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent."  Matthieu 19:14

Pourtant, j'ai entendu de nombreux témoignages semblables au mien, preuve qu'il n'est pas rare d'être "précoce dans la foi". 

  « En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui » Éphésiens 1 :4-5 

Il y a plusieurs définitions au mot "précoce". Le dictionnaire Larousse en propose cinq, jumelées à trois synonymes: prématuré, hâtif et avancé. Ici nous ne parlons pas de "précoce" dans le sens d'une intelligence sur-développée (surdoué), mais de la volonté du Seigneur d'entrer dans le cœur des enfants dès leur plus jeune âge, non pas parce qu'ils sont "enfants de chrétien", mais parce qu'Il agit tout simplement en eux.

Dans "L'évangélisation dans l'église primitive" l'écrivain M. Green cite deux martyrs, Paeon et Euelpistus, à qui l'on demande pourquoi ils sont chrétiens. Paeon répond, "C'est de nos parents que nous avons reçu cette bonne confession." et Euelpistus dit, "Certes, j'ai appris beaucoup de Justin, mais mes parents eux aussi m'enseignèrent à être chrétien." Pourtant, je suis certaine que c'est une fausse vérité. Comme le disait Tertullien, un chrétien du troisième siècle (un de ceux que l'on a appelé père de l'Eglise), « On ne naît pas chrétien, on le devient ». 

« C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c'est un don de Dieu, ce n'est pas le fruit d'œuvres que vous auriez accomplies. Car par notre union avec le Christ, Jésus, Dieu nous a créés pour une vie riche d'œuvres bonnes qu'il a préparées à l'avance afin que nous les accomplissions » Ephésiens 2:8-10 

Il n'y a pas d'âge pour Croire en Dieu, de même qu'il n'est jamais trop tard pour accepter Jésus dans sa vie. Souvent, on devient chrétien sur le tard, à l'âge adulte. Nous sommes nombreux à être des "convertis", après avoir été des croyants "par habitude" (de différentes confessions). Certains attendront l'appel toute leur vie sans que ce soit la bonne saison, alors que d'autres connaîtront le Seigneur sans même sans rendre compte... Je le dis souvent, mais nous sommes tous légitimes, car nul d'entre nous n'est légitime. Il n'y a pas de privilégiés, aucun chrétien ne peut être meilleur qu'un autre. Il n'y a de toutes façon aucun "croyant" parfait, dans aucune des religions de ce monde. Seule la Foi compte, la maturité en Christ et l'amour de Dieu. Qu'on ait 5 ans... ou 95.

Moi je devais avoir 7 ans. Sûrement un peu moins; peut-être un peu plus... Je ne sais pas, ou je ne sais plus. Le site www.mamanpourlavie.com me donne une explication: "En effet, ce n'est que vers l'âge de 4 ou 5 ans qu'il [l'enfant] intéressera véritablement à notion de temps, d'heure ou de durée. Il commencera à tenter de déchiffrer ces indications à sa façon, mais ne sera vraiment habile avec le présent, le passé et le futur, comme avec les jours de la semaine et les horaires de la journée, qu'en première année (6 ans)". Forcée d'admettre à regrets que je ne me souvient plus,  je devais avoir certainement entre 5 et 7 ans (Là je suis dans le vrai, mais ce n'est peut-être pas si important, finalement). 

Ma précocité dans la foi ne fera jamais de moi une "meilleure" chrétienne, ni même une "élue au statut particulier". J'ai été choisie comme chacun d'entre vous, comme tout un chacun devrait comprendre qu'il est choisi. Dans mon cas s'en est même dommage... Je regrette de ne pas  avoir senti le souffle de Dieu dans mon cœur. J'ai connu beaucoup de témoignages de personnes au volant de leur voiture qui ont été touché par la grâce comme un éclair en pleine poitrine; d'autres encore en ont été réveillé en plein milieu de la nuit, etc... Moi la seule chose dont je me rappelle, c'est de m'être approchée de ma mère et de lui avoir simplement dit: "Maman... Je veux voir Dieu". De cet instant perdu, je peux quand même encore ressentir la température de cet instant, les réminiscences des odeurs et des bruits de la maison où nous habitions, papa, maman et moi. Il y a des choses que l'on oubliera jamais.

Ma mère est une femme incroyable, bénie soit-elle. C'est une personne droite, honnête, et elle ferait une fantastique chrétienne. Elle n'est jamais négative, ni blessante. Elle ne force jamais personne à penser comme elle. Elle ne m'a jamais obligée à être comme elle. Lorsque j'ai voulu "voir Dieu", elle m'a regardé calmement, sans ironie dans ses yeux, sans sourire amusé sur son visage. C'est comme si elle avait compris. Compris quoi? Je ne sais pas. Compris certainement que, malgré ses croyances, j'étais appelée à quelque chose de plus grand qu'elle, plus grand que sa propre compréhension de la Vérité et de la Vie. Je ne sais pas. En tout cas elle n'a pas dit un mot. Comme tous les adultes, elle aurait pu se lancer dans de grandes phrases sur la théologie ou la spiritualité. Elle aurait pu aussi donner une définition flou de ce "Dieu" que je réclamais. Essayer de me convaincre que je courrais après une fiction, un conte. Non. Parce que ma mère est une femme incroyable, elle m'a assuré qu'elle me montrerait. Elle est donc tout simplement allée au vidéo-club, elle a tout naturellement loué les cassettes de "Jesus de Nazareth", le film de Franco Zeffirelli (six heures et seize minutes, quand même). De retour à la maison, elle les a lancé sur la télévision du salon, les unes après les autres... 

La j'ai vu Dieu. Et j'ai su que je le verrais toute ma vie...

Et un jour Il a ouvert mon coeur...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant