Casino

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Le ciel avait été enfin clément ce soir-là, ne laissant planer que de rares nuages clairs, qui paresseux, glissaient lentement devant la lune pleine. Ce soir, les étoiles n'étaient pas au rendez-vous tant l'éclair de l'astre lunaire venait masquer le leur. Il s'agissait du genre de temps que j'adorais, que je savais apprécier alors que la paix tombait enfin sur la ville Z. J'avais eu envie que nous subissions une pluie violente ce soir-là comme les jours précédents, mais finalement on ne m'avait octroyé ce doux plaisir de décommander pour rester au chaud dans mon appartement. J'avais déjà tout prévu, un bon film, quelques friandises, du chocolat et un thé. Je ne voulais que cela, et pourtant j'allais devoir m'enfoncer dans le temple du jeu, de la luxure et de la beuverie. Rien que d'y penser j'en avais la nausée, et c'est le cœur lourd que j'avais dû parcourir les rues que le soleil n'éclairait plus que depuis plusieurs minutes pour aller rejoindre mon petit groupe d'amis. A vrai dire, ils me servaient surtout pour ne pas me sentir seul lorsque je m'ennuyais, et parfois même ils se révélaient être de bons compagnons. Or, ce soir, je doutais qu'ils puissent l'être au vu du fait qu'ils prévoyaient déjà de jouer bien trop d'argent, de boire de manière excessive et surtout de terminer leur soirée dans la débauche. Cela ne m'intéressait pas vraiment. Le seul parmi tous qui n'était pas déterminé, tout comme moi, c'était Charanko. Il avait voulu passer sa soirée à étudier mais els autres avaient jugé qu'il devait être instruit autrement. Cette mauvaise idée venait Garoh, son ami mais également un type de son école. Il s'était vite intégré dans mon groupe, c'est-à-dire celui composé par notre Geek de service King, Rider -qui d'ailleurs refuse qu'on l'appelle autrement que par son surnom 'roulette rider', ridicule- et moi-même. Genos.

Malheureusement, lorsque je fus enfin parmi les autres ils prirent directement la route du Casino de la ville, les poches déjà pleines d'argent à perdre. Ils avaient déjà prévu un budget pour les boissons alors que pour ma part je n'avais pas pris plus d'argent que d'habitude. Je n'avais que 5.000 yens en poche et donc je ne comptais pas dépenser grand-chose. Surement un peu à boire histoire de ne pas m'ennuyer jusqu'au bout. Je les avais donc suivis, les mains dans les poches alors que je soupirais. Tout paraissait normal à leurs côtés, et je me sentais bien, même si je me savais différent. En effet, souvent je faisais une drôle d'impression au premier regard. Après tout, un regard ambré comme le mien restait rare, et ce même si le blanc de mes yeux était normal, que seule la couleur changeait, ils ne savaient que me fixer. J'étais pourtant un jeune garçon normal, légèrement négligé au vu de mes cheveux blonds décoiffés et de mes vêtements parfois abimés, mais je n'étais pas non plus effrayant ? Si ? en tout cas cela m'arrivait souvent de repousser le monde sans le vouloir. Mais avec le temps j'avais fini par m'y habituer et le regard des gens m'importait peu. De plus, avoir des amis me prouvait bien que mes yeux jaunes n'étaient pas si étranges que cela.

Un soupir me quitta alors qu'enfin nous étions devant le casino. Tout brillait de mille feux si bien que la lune semblait presque inutile. L'entrée était ouverte sur une immense fontaine où déjà on pouvait gaspiller son argent en y faisant des vœux. Déjà j'y voyais quelques couples sautillants et faisant des vœux puérils. « Je souhaite que notre mariage soit un succès. » « Que notre enfant soit un garçon. » « J'espère que j'aurai ce job pour t'offrir une nouvelle maison ! ». Et les femmes marchaient dans leurs baratins. Ces crétins venaient dépenser bêtement de l'argent mais ils espéraient un job pour une maison ? Je ne comprenais décidément pas le genre humain. Mais je n'avais pas non plus le droit de trop les critiquer alors que moi-même je pénétrais dans cet immense bâtiment où la musique et les odeurs d'alcool montaient déjà au nez. J'avais donc froncé les narines alors que je suivais les quatre à l'intérieur. Ils semblaient tous émerveillés par la hauteur du plafond et des milliers de tables de jeux où déjà des dizaines de femmes et d'hommes hurlaient de joie ou pleuraient bien le contraire. Mais pour commencer ils ne voulaient pas jouer, ils tirèrent donc Charanko jusqu'au bar, et silencieusement j'avais suivi, après tout j'avais rien d'autre à faire. Je les avais donc regardé commander au barman plusieurs verres et s'installer tous sur des tabourets hauts, posant les verres face au plus jeune.

One Punch Man [OneShots]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant