Une fois sortis du bureau, nous arrivâmes dans un couloir dont les murs étaient peints en bleu ciel, et ornés de quelques tableaux.
Au détour d'un couloir, Matthew me conduisit dans une chambre immense, composée d'un lit double, d'un paravent au coin de la pièce, et d'une grande armoire, que mon agresseur ouvrit.
Ma mâchoire se décrocha tant les vêtements qui s'y trouvaient étaient superbes. Il y en avait pour tous les goûts: des robes, des tenues de sport, des tenues de travail, composées de pantalons classiques et de chemisiers, ainsi que de nombreuses paires de chaussures.
-Je vous emmène quelque part où il vous faudra faire bonne impression pour être prise en considération, me dit Matthew. Vous pouvez vous changer derrière le paravent, là-bas.
Il sortit de la chambre, mais resta près de l'entrée, dos à moi.
Je me demandais toujours pourquoi mon agresseur me traitait comme une invitée, mais, sachant qu'il n'allait pas me lâcher tant que je ne l'aurais pas écouté jusqu'au bout, je décidai de lui obéir. Je regardai donc le contenu de l'armoire dans l'intention de choisir une tenue. Mon choix se porta sur un bas de jogging Adidas noir ainsi que des chaussures de même marque et de même couleur, accompagnés d'un sweat Abercrombie. Quoi, il fallait bien que je me sente un peu à l'aise dans cet endroit qui m'était inconnu! Avec ces vêtements, je me sentais comme chez moi. Ah, la cité...
-J'ai fini.
Il se retourna, et écarquilla les yeux de surprise. La bouche entrouverte, il me regarda de bas en haut. Ses yeux s'attardèrent sur ma poitrine, où le mot "ABERCROMBIE" était écrit en lettres capitales.
-Vous...bredouilla-t-il, vous êtes...
Je le regardai, confuse. Ma tenue avait-elle un problème?
-Vous êtes complètement dingue ! Vous comptez vraiment vous promener dans cette tenue, ici? Je vais vous faire rencontrer des gens haut placés dans ma société! Vous auriez au moins pu faire un effort!
"Sa" société? Décidément, cet homme m'étonnait.
-Ce n'est pas grave, marmonna-t-il. Nous allons vous trouver une tenue convenable. Pas ça, pas ça, non, trop ample, pas assez professionnel...
Il examinait nerveusement les nombreux vêtements de la penderie, écartant ceux qu'il ne jugeait pas assez convenables pour l'occasion.
-J'ai trouvé ! s'exclama-t-il.
Avec un air de triomphe, il me montra la tenue qu'il avait sélectionnée pour moi.
Il s'agissait d'un jean noir taille haute, ainsi qu'un chemisier de la même couleur. Des bottes à talons, noires également, complétaient la tenue. Je dois avouer que je la trouvais assez belle, mais ce n'était définitivement pas mon style.
-Ce n'est pas moi, ça, fis-je en montrant la tenue du doigt.
-La question n'est pas de savoir si vous allez porter des vêtements qui vous correspondent, mais plutôt si vous allez porter une tenue qui fera bonne impression! répéta-t-il.
-J'imagine que je ne saurai rien de la raison de ma présence ici si je ne mets pas cette tenue?
-Vous imaginez bien.
C'est malin, ça! Vazy il imagine même pas à quel point j'ai envie d'le tarter!
Avec un soupir, je lui arrachai la tenue des mains avant de l'enfiler derrière le paravent.
Une fois les vêtements mis, j'attachai ma chevelure bouclée en un chignon bien serré.
Je contournai le paravent et me postai devant lui.
-Alors?
Il m'étudia quelques secondes.
-C'est parfait. Cependant, vos chev...
Je lui lançai un regard noir.
-N'y pensez même pas.
J'avais quand-même envie de garder ma coiffure, seule chose à laquelle j'avais encore un droit ici.
-C'est d'accord. Vous pouvez conserver cette coiffure.
-Cela veut dire que l'on peut y aller?
-Vous avez tout compris.
-Mais, demandai-je, où allons-nous, exactement?
-Vous le découvrirez bien assez vite.
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Chronique la banlieusarde et le vampire
HumorSalem tout le monde j'm'appelle fatma et j'vais vous raconter ce que le mektoub a réservé à moi, keuf de cité, et à Matthew, le prince des vamp... Je vous arrête tout de suite. Vous vous dites probablement que cette chronique (100% fictive, bien-sûr...