Chapitre 2

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La première chose que je sentis, lorsque je me réveillai, fut une douleur dans le cou.

Wesh c'est quoi ce délire?

Je regardai autour de moi. La pièce dans laquelle je me trouvais était probablement un bureau, à en juger par l'ordinateur et la bibliothèque que je distinguai. La pièce était sombre, seul un rai de lumière provenant de l'extérieur passait entre les rideaux mal tirés.

J'étais allongée sur un sofa qui, je dois l'avouer, était plutôt confortable. Starfallah qu'est-ce que je raconte? J'me tire d'ici en vitesse sinon ça va partir en sucette !

Je tentai de me lever, mais je fus prise d'un vertige qui me fit instantanément rassoir sur le sofa. Pourquoi avais-je du mal à me déplacer? Que me voulait-on? Pourquoi moi? Toutes ces questions demeuraient sans réponse.

Soudain, j'entendis des bruits de pas provenant de l'extérieur de la pièce. Je m'allongeai rapidement et calmai ma respiration pour feindre le sommeil. Malheureusement, ma tentative de tromper mes potentiels agresseurs fut vaine.

-Vous pouvez ouvrir les yeux, je sais que vous êtes réveillée, dit une voix que je reconnus.

C'était Matthew, l'homme de la ruelle. J'ouvris les yeux et l'aperçus au centre de la pièce. Il portait un pantalon de sport noir et un t-shirt de la même couleur.

Je lui demandai :

-Comment avez-vous su que je ne dormais pas? Et puis, pourquoi ai-je du mal à bouger?

Il désigna un coin du bureau.

-Nous avons placé une caméra ici afin que je vous rende visite après votre réveil. Pour ce qui est de votre état, c'est un effet secondaire du sérum que je vous ai administré l'autre soir, et je m'en excuse.

Mdrr il dit administré comme si c'était mon docteur qui me vaccinait! Il me l'a plutôt injecté de force, ouais! Pff...

-Ne vous en faites pas, je ne vous ferai rien de mal...

-Ah bah c'est déjà fait!

Il continua sans prêter attention à ce que j'avais dit.

-...Nous avons juste besoin de vous. Tenez, me dit il en me tendant une bouteille d'eau, cela va améliorer votre état. Ainsi, vous pourrez vous déplacer sans problème, et je vous emmènerai manger.

J'aurais aimé lui dire que je voulais juste rentrer chez moi, mais je préférai me désaltérer. Je lui arrachai la bouteille des mains et bus tout le précieux liquide contenu à l'intérieur. Je ne savais pas que j'avais aussi soif.

Une fois désaltérée, je sentis mes forces revenir.
Je lançai à Matthew mon regard le plus noir.

-Avez-vous vraiment cru que je vous suivrais sans rien dire? Je veux tout simplement rentrer chez moi, et si je dois vous mettre hors d'état de nuire pour y arriver, alors je n'hésiterai pas! La seule chose qui vous a permis de me kidnapper je-ne-sais-où était ce fameux sérum que vous m'avez injecté sans prévenir lorsque nous nous sommes battus. Or, je ne pense pas -je regardai sa tenue de haut en bas- que vous portiez une quelconque arme, ou seringue, sur vous. Reconnaissez-le, vous n'avez aucune chance de me vaincre sans vos fichus tranquillisants, alo...

Il ne me laissa pas le temps de terminer et m'attrapa le poignet. Je me levai du sofa et tentai de me dégager de sa poigne ferme, sans succès.

-Mais lâchez-moi, bon-sang!

-Mais enfin, n'avez-vous donc rien compris? Pensez-vous être en position de demander quoique ce soit, ici et maintenant? L'autre soir, j'ai préféré employer la méthode douce en vous endormant, pour ne pas vous blesser! Vous ne pensez pas que, si je l'avais voulu, vous auriez fini en piteux état, inconsciente, par mes coups? Alors arrêtez de vous égosiller et suivez-moi, bon sang!

Interloquée, je ne réagis pas et, quand Matthew m'entraîna à sa suite, je le succédai sans un mot. Une fois qu'il fut sûr que je le suivait bien, il me lâcha le bras et nous sortîmes du bureau.

Chronique la banlieusarde et le vampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant