Une fois, de plus, je suivis Matthew dans les couloirs de ce lieu étrange. Heureusement, le trajet ne fut pas long, et nous arrivâmes assez vite devant une double porte ornée de gravures de style ancien.
Avant d'ouvrir la porte, il se tourna vers moi et m'indiqua:
-Tenez-vous droite et utilisez un niveau de langue soutenu. Les personnes que vous allez rencontrer appartiennent à la haute société.
-A la haute société ? Nous ne sommes plus au seizième siècle. Vous allez me dire que ce sont des aristocrates avec des perruques qui parlent comment des lords anglais? ironisai-je.
Mais le regard et la réponse de Matthew effacèrent mon envie de rire.
-Exactement. Ils sont habitués à ce que l'on les traite avec respect, et à ce que l'on s'adresse à eux de la plus polie des manières. De plus, ajouta-t-il, ils apporteront sûrement des réponses à vos questions.
Super. Je vais jouer les lèche-bottes de service devant des gens que je ne connais même pas, et pour une raison aussi inconnue!
Mais, pensant aux réponses qui m'attendaient derrière cette porte, je poussai un soupir, résignée.
-Ne vous en faites pas. Je leur parlerai convenablement.
Matthew posa sa main sur la poignée de la porte, et ouvrit celle-ci.
Et c'est parti...
Nous pénétrâmes dans une grande pièce de style ancien, comme la porte d'entrée. Sur le mur, face à la porte, se trouvait une multitude de tableaux. Je les observai attentivement. Sur chacun d'eux, un visage était représenté. Mais tous ces portraits ne dépeignaient que six visages au total. Ces différents modèles semblaient tous venir de contrées différentes : je distinguai une femme asiatique, un homme à la peau noire, un autre au teint très pâle...
Mais je ne pus observer ces œuvres davantage, car une voix se fit entendre:
-Ainsi donc, Matthew, c'est de cette femme dont vous nous parliez tant?
Je me tournai lentement vers la voix.
A ma droite, assises autour d'une table ronde sur laquelle divers mets étaient disposés, se trouvaient six personnes qui, à ce moment-là, avaient les yeux braqués sur Matthew et moi.
J'en reconnus quelques-unes. C'étaient les modèles dont on avait peint les portraits! Il y avait quatre femmes, et deux hommes. La voix ayant posé la question appartenait à une jeune femme aux yeux bridés. À sa gauche se trouvait un homme à la peau foncée, qui sirotait tranquillement son thé comme s'il n'avait pas remarqué notre présence.
Il y avait également quatre autres personnes attablées: une femme à la peau mate, un homme au teint pâle et aux traits âgés, et deux autres hommes se ressemblant comme deux gouttes d'eau : ils avaient les mêmes yeux bleu lagon, les mêmes cheveux blonds. Je remarquai cependant une différence entre les deux : l'un des deux personnages avait une cicatrice sur la joue, près de l'oreille - très discrète, mais visible aux yeux de la policière que j'étais.
Je me tournai vers Matthew et chuchotai discrètement:
-Qu'est-ce que c'est que cet endroit? Est-ce une blague?!
Vas-y ils commencent sérieusement à me casser les coui*les à me fixer! Chuis quoi, moi, un p*tain de tableau pour qu'ils me regardent autant?! Ok... dis quelque chose, n'importe quoi...
- Bonjour, je m'appelle Fat...
- Francine! Elle s'appelle Francine, me coupa Matthew avec un air effrayé sur le visage. C'est bien la femme dont je vous ai parlé. Je suis sur qu'elle nous aidera dans notre mission.
WHAAAAAATTT?!
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Chronique la banlieusarde et le vampire
HumorSalem tout le monde j'm'appelle fatma et j'vais vous raconter ce que le mektoub a réservé à moi, keuf de cité, et à Matthew, le prince des vamp... Je vous arrête tout de suite. Vous vous dites probablement que cette chronique (100% fictive, bien-sûr...