8- Fête et embrouille

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Ban me regarda surpris, ne comprenant pas ce que je lui demandais. Sa tête me fit rire, même quand il ne faisait rien, il avait une tête hilarante.

- Alors ? Tu n'as pas de robe à me prêter ?

Son visage tourna au rouge et il me lança la première chose qui lui passa sous la main, soit un torchon.

- Mais respecte moi un peu, saleté !

Mon fou rire redoubla alors que le tissu claqua autour de mon bras, me laissant une marque légèrement rouge. Avantage à ne pas marquer vite sur la peau : +1 ! Je lui envoya un baiser volant avant de déguerpir en vitesse, l'image de Ban en robe à froufrous passant dans mon esprit. Bon, maintenant que j'avais fui, je devais quand même trouver quelque chose à me mettre... Va parler à Narval, elle a surement d'autres robes. Je suivais donc les paroles de ma renarde, traversant les couloirs pour me retrouver une fois de plus devant mon ancienne chambre, le cœur battant assez vite. Pourquoi j'ai une appréhension ?... Peut-être parce que tu t'es fait jetée ?... Ouais, surement. Cette fois, je toquais et attendis patiemment une réponse.

Quelques instants plus tard, la porte s'entre-ouvrit et le visage mécontent de Narval passa l'encadrure.

- Qu'est-ce que tu veux ?
- Je voudrais m'excuser d'être rentrée comme ça dans ta chambre mais, je n'ai rien à me mettre pour ce soir... Tu ne pourrais pas me dépanner d'une robe ?

Elle fit une tête surprise et réfléchit pendant quelques instants. C'est comme si un débat se passait dans sa tête, ses yeux me fixant sans me voir. Après une longue minute de silence, elle s'effaça et me laissa passer. Je la remerciais en lui offrant un sourire, mais elle grommela, me tournant le dos.

- Sers-toi.

Je suivis du regard son doigt, il montrait une grande armoire de fer, les portes étaient des miroirs.

- Merci

J'ouvris le placard et fis face à une ribambelle d'habits en tout genre : des combinaisons comme des robes, des jupes comme des t-shirts. Je fouillais un peu dans les robes, tentant de ne pas mettre trop de pagaille dans son placard mais que voulez-vous, je suis une renarde.

Après quelques minutes de recherches intensives, je dénichais enfin une robe convenable (soit pas trop décolleté, je n'avais rien à mettre en valeur à ce niveau là, donc c'était inutile). Une petite robe noire patineuse. Quoi ? Vous allez me dire que c'est la même que ma robe prune mais en noire ? Non ! Faux ! Bah ! Non mais oh !... Vous avez en partie raison...oui c'est bon, je me calme...

Je me tournais vers Narval, ses yeux exorbités sur moi. Je penchais la tête, avisant les habits sur le sol et l'armoire presque vidée. Oups...

- Tu te moques de moi ?!

Sa voix claqua entre les quatre murs de fer, ses points s'étaient refermés sur le bas de sa robe rouge, ses phalanges devinrent blanches

- Calme toi Narval ! J'ai rien fa...

Je vis clairement dans ses yeux qu'elle voulait mettre fin à mes jours, me faire souffrir... Son visage se crispa. Je haussais les mains aux côtés de ma tête, je ne voulais pas me battre contre une fille un peu trop susceptible. Je ramassais rapidement les vêtements au sol, les rangeais et partie de la pièce en coup de vent. Pourquoi elle agit comme ça ?... Elle t'en veut... Mais pourquoi ? Je ne lui ai rien fait et j'ai toujours essayé d'être gentille avec tout le monde... Tout le monde ? Tu es sur ?... Bon, sauf le capitaine mais il s'en fout lui, je suis gentille quand même... Tu n'es pas de nature méchante donc c'est pas ça le problème... Mais quoi alors ?... Je sais pas Ash, je suis pas dans la tête des gens !... Baaaaaaah, si justement ! Je l'entendis soupirer d'agacement tandis que mon sourire reprit le dessus sur mon visage. Je toquais à la cabine du capitaine. N'entendant pas de réponse, j'entrais et parcouru la pièce du regard, je le trouvais endormi, sur son lit. Je ne m'attardais pas et emprunta sa salle de bain, m'enfermant à clé. Je pris une douche rapide, enlevant toute la crasse que j'avais pu accumuler. Mon dieu, rester toute une journée à crapahuter dans la boue et la poussière n'était pas très bon pour l'hygiène, surtout quand ensuite, tu te prenais une saucée pas possible sur la tête. La douche froide me fit du bien, passant ma langue sur mes lèvres, j'attrapais une serviette propre et m'enveloppais dedans. Mon regard se fixa sur l'image que me renvoyait le miroir. Izou m'avait traité de maigre mais il n'avait vu que mes joues. Légèrement creusées mais sans plus. Je devais avoir perdu de la poitrine parce que je ne l'entretenais pas mais mes jambes n'avaient presque rien perdu, et encore heureux ! Je me rhabillais rapidement, entendant des coups contre la porte principale. Qui ça pouvait bien être ? Enlevant la clé de la serrure, je regardais par le trou.

Renarde à bord, Le RetourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant