Le futur n'est jamais comme on l'avait imaginé

Chapitre 2

Je courrais le plus rapidement possible, désirant m'éloigner de ces deux vampires qui avaient causé ma transformation en empêchant Laurent de finir ce qu'il avait commencé. A peine quelques secondes après mon départ précipité, je les entendis se mettre à ma poursuite et accélérer ma course. Mon instinct me poussait à m'éloigner d'eux, me disait qu'ils étaient dangereux, leurs cicatrices en étant la preuve. Certes, la femme semblait être d'une certaine gentillesse et j'aurais aimé pouvoir lui faire confiance et lui demander de m'aider mais l'homme me terrifiait et cela était sans doute dû à son côté guerrier. Tous les hommes que j'avais connu étant humaine – en dehors de Charlie évidemment – m'avait blessé d'une manière ou d'une autre, alors plus jamais je ne m'autoriserais à faire confiance à l'un d'eux.

- Bella, attends, me cria Charlotte.

Soudain, alors que je m'apprêtais à accélérer, une odeur délicieuse me parvint et je me stoppai. Ma gorge était tout d'un coup en feu et je mourrais d'envie de calmer la douleur que cela me provoquait. Était-ce ce dont les Cullen m'avaient de nombreuses fois parlé ? Était-ce cela la douleur de la soif ? Je posai une main sur ma gorge tout en poussant un grognement. J'avais si soif ! Profitant de mon arrêt, Peter et Charlotte étaient parvenus à me rejoindre et me regardaient avec méfiance.

- Ferme les yeux et concentre-toi, me dit Charlotte.

- Que fait un humain dans cet forêt? râla Peter.

- On s'en fout, s'énerva Charlotte. Au moins, elle va pouvoir se nourrir sans attirer l'attention.

Un humain ? Était-ce son odeur que j'avais senti ? Aux regards que me lançaient les deux vampires, je n'en avais aucun doute. L'odeur me parvint une nouvelle fois et je dus couper ma respiration pour ne pas courir m'abreuver de son sang. Je ne voulais pas tuer d'humains. J'étais certes devenu un vampire assoiffé de sang mais jamais, je ne m'en prendrais à eux. L'image de Charlie, de Renée ou encore de toutes les autres personnes que j'avais côtoyé étant humaine était encore présente dans mon esprit. Je refusais de faire subir à quelqu'un ce que je n'aurais pas aimé qu'on leur fasse. Personne ne méritait de mourir comme un simple bout de viande. Cela semblait évident que Peter et Charlotte n'étaient pas végétariens et qu'ils se nourrissaient de sang humain mais ce ne serait pas mon cas. Me concentrant, je dus faire appel à toutes mes forces pour m'éloigner le plus possible de cette odeur qui se rapprochait.

Courant dans la direction opposée, il ne me fallut pas longtemps pour atteindre le bord d'un ruisseau. Respirant à nouveau, je pus alors sentir une nouvelle odeur et je vis rapidement qu'elle appartenait à ce puma situé à environ deux cents mètres de moi. L'odeur était certes moins tentante que celle que j'avais senti un peu plus tôt mais je préférais m'en prendre à un animal plutôt qu'à un humain. Ne réfléchissant pas plus longtemps, je me jetai sur l'animal, atterrissant sur son dos et plantai mes dents dans sa jugulaire. Le sang inonda alors ma bouche et je buvais avidement, ignorant les débattements de l'animal qui voulait s'échapper. Le feu dans ma gorge se calma légèrement au fur et à mesure que je buvais et rapidement, je repoussais la carcasse du puma.

Alors que j'aurais cru que ma soif aurait diminué, il n'en était rien. Ma gorge me brûlait toujours et je m'empressai de trouver un autre animal pour apaiser ma douleur. A cet instant, je ne pensais à rien d'autre qu'au sang et je m'en serais horrifiée si je n'avais pas été à ce point assoiffée. J'étais consciente que Charlotte et Peter n'étaient pas loin et qu'ils me surveillaient mais je m'en fichais. S'ils voulaient jouer aux baby-sitter, c'était leur choix. Tant qu'ils ne m'empêchaient pas de me nourrir alors ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient.

Après avoir bu avidement le sang de deux pumas, trois biches et un ours, je pus enfin penser à autre chose qu'à ma soif. La culpabilité s'insinua alors en moi et je finis par à nouveau par me stopper près du ruisseau. Baissant les yeux sur mes vêtements, je remarquai qu'ils étaient complètement abîmés et couverts de sang par endroit. Qu'avais-je fait ? Que m'avait-il pris ? Je savais que la soif chez les nouveaux-nés était incontrôlable mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle le soit à ce point. Je ne pus retenir le sanglot qui me secoua et rapidement, Charlotte fut près de moi.