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Plein feux sur une pièce aménagée comme une salle de classe. On y voit le professeur Dubonnet, c'est un homme brun, la quarantaine. Il fait les cent pas. Il semble nerveux, voire même apeuré.

M. Dubonnet en marmonnant : Mais comment je vais pouvoir leur annoncer ça...

Alors qu'il se lamente, une personne entre dans la pièce. C'est une femme, la trentaine, avec des cheveux blonds serrés en un chignon. Elle a l'air grave.

Mme la directrice : Charles, calmez-vous. Les élèves vont rentrer de la récréation, ils ne sont pas au courant.

M. Dubonnet : Mais je ne veux pas... Je ne peux pas leur annoncer leur propre mort ! J'ai déjà du mal à ne pas m'effondrer moi-même...

Mme la directrice en posant une main sur son épaule : Charles. Vous devez le faire. Ensuite, nous les renverrons chez eux. Vous pourrez faire ce que vous voudrez, vous effondrer si cela vous chante, mais avant, assumez votre rôle.

M. Dubonnet baisse la tête. La directrice rajuste son tailleur et sort.

Une sonnerie retentit.

M. Dubonnet : Ils arrivent... Je n'y arriverai pas...

Entre quelques élèves en papotant. M. Dubonnet prend un air impassible tant bien que mal. Les élèves s'assoient. Ils cessent de parler et attendent que je cours commencent, un peu déconcertés par le silence de leur professeur.

Élève 1 en levant sa main : Monsieur ?

M. Dubonnet : Oui, excusez-moi j'étais dans mes pensées. Bon. Il frotte ses mains nerveusement. Pendant que vous étiez en récréation, le gouvernement a envoyé un message à tous les citoyens. Je vais vous le transmettre, mais avant je vous demanderai de ne pas faire de chose inconsidérée. Compris ?

Les élèves acquiescent. Ils sont perdus. Ils commencent à avoir peur.

M. Dubonnet : Hier, des astrophysiciens ont repéré un astéroïde immense, de plusieurs centaines de kilomètres de diamètre. Il se dirige vers la Terre.

Les élèves n'y croient pas, ils pensent que c'est un canular.

Élève 2 : Monsieur, c'est pas vrai. Vous nous faites marcher.

M. Dubonnet en retenant les tremblements de ses mains et de sa voix : Je vous assure que ce n'est pas une blague. Cet astéroïde va s'écraser sur la Terre dans peu de temps. Le... Le gouvernement... A estimé le délais à... Vingt-quatre heures.

Les élèves restent figés. Ils ne disent rien. Ils se regardent entre eux.

Ana : On... On va tous mourir alors ?!

M. Dubonnet ne dit rien. Des élèves commencent à sangloter, d'autres fixent leur banc, n'y croyant pas.

M. Dubonnet : Je vais vous demander de rentrer chez vous. Vous n'avez plus école. Bonne chance...

Il sort de la scène, laissant les élèves seuls. Un garçon se lève, paniqué. Il regarde les autres.

Garçon : Il nous reste vingt-quatre heures ! Qu'est-ce que je vais faire ?!

Il court et sort de la scène. Les autres suivent petit à petit, en pleurs ou paniqués. À la fin, il ne reste qu'Ana. C'est une fille brune adolescente. Elle est encore assise, et, contrairement aux autres, elle ne fait pas de crise de panique ou de peur.

Ana : Vingt-quatre heures... Je ne veux pas mourir comme ça... Simplement... Écrasée sous un astéroïde, comme tout le monde. C'est enfin le moment, je crois. Le moment de me libérer.

Elle ferme les yeux puis se lève et sort.

Last 24 [FINIE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant