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La scène représente un square, avec des bancs et des arbres. Deux jeunes garçons y sont assis. Ils ont l'air de racailles. Ana arrive sur scène d'un pas déterminé.

Ana : Eh ! Vous là-bas !

Les garçons lèvent la tête et sont surpris.

Garçon 1 : Qu'est-ce que tu fous ici, Ana ?

Garçon 2 : Je pensais qu'on t'avait si bien foutu la trouille que tu n'osais plus passer par ici...

Ils sourient méchamment. Ana se plante devant eux.

Ana : Vous comptez faire quoi de vos dernières vingt-quatre heures ?

Garçon 1 : Ça te regarde pas, meuf. On fait ce qu'on veut.

Garçon 2 : C'est-à-dire casse-toi si tu veux pas qu'on te pète la gueule à nouveau.

Ana : Je crois pas, non. Moi, pour mes dernières vingt-quatre heures, j'ai décidé de me venger et de lâcher ce que j'ai sur le cœur.

Garçon 1 : J'vois pas en quoi ça nous concerne.

Ana : Il y a un mois, vous m'avez battue ici-même. J'ai eu tellement mal que j'ai eu du mal à rentrer chez moi. Et vous savez quoi ?

Les garçons restent impassibles.

Ana : Je vais vous rendre la pareille.

Elle attrape un des garçons et le pousse par terre. Elle lui donne des coups, sous le regard médusé de l'autre. Enfin, elle se tourne vers le deuxième et lui donne une droite. Puis, elle lui donne un coup de pied et s'en va. Noir.

***

Plein feux sur un paysage d'une rue déserte. Ana marche en entrant sur la scène. Elle est seule et semble plongée dans ses pensées. Soudain, une personne entre par l'autre côté suivie d'une autre. C'est une femme et un homme. Dès qu'ils voient Ana, ils se précipitent vers elle.

Femme : Ana ! Enfin je te trouve.

Ana : Mère. Quel déplaisir.

Homme : Ne lui parle pas sur ce ton, s'il te plaît.

Ana : Je t'ai rien demandé, toi.

Femme : Ana, c'est la dernière journée que nous vivrons...

Ana : Ne me demande pas de la passer avec vous.

Femme l'air blessée : J'aurais aimé avoir ma fille près de moi.

Ana : Alors quand il ne nous reste que vingt-quatre heures, tu te souviens soudain que tu as une fille ? Il est temps ! Ça fait cinq ans que je ne te vois plus qu'en coup de vent. Après, tu es très occupée, donc c'est tout à fait normal.

Elle tente de les contourner mais la femme l'attrape par le bras.

Femme : Ana, je t'en supplie. Reste. Je... Je t'aime ! Tu es ma fille.

Ana : Pendant cette dernière journée, je compte réparer ma vie. Alors, s'il te plaît, laisse-moi. Je reviendrai peut-être pour vous dire adieu. Mais si tu ne me laisses pas partir je n'en aurai pas le temps.

Homme : Ana, ce n'est pas comme ça que tu vas te sentir mieux. Je sais que tu souffres, pas seulement à cause de tes... Problèmes familiaux, mais semer ta vengeance ne t'apportera rien.

Ana : Au contraire. C'est comme ça que je vais aller mieux.

Elle secoue son bras, sa mère la lâche et elle sort de scène.

Homme : Pourquoi ta fille veut-elle autant se venger ?

Femme : Peut-être parce que, ces dernières années, elle n'a fait que souffrir.

Homme : Ce n'est pas la bonne façon de s'apaiser.

Femme : De toute façon, on ne pourra pas la raisonner. Elle est têtue. Mais je ne peux m'empêcher de penser que ce qui lui est arrivé, est un peu ma faute...

Homme : Ne te sens pas coupable. Tu travaillais, et tu avais pour projet de la rendre plus heureuse avec l'argent que tu allais gagner.

Femme : Le problème, c'est que je n'en aurai jamais le temps.

Ils sortent de scène, bras-dessus bras-dessous.

Last 24 [FINIE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant