II - Le monde est prêt à tout pour l'homme en Or

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Thétras avança, mi-déterminé, mi-perdu
Qu'est-ce que le monde était différent !
Qu'est-ce qu'il se sentait bien
De songer faire ce qu'il voulait !

Mais le soleil, témoin de sa joie, se coucherait bientôt
Et ce serait au tour des ombres
Menaçantes, dansantes et séductrices
De revenir au galop.

L'envie n'y était pas, les moyens si.
Il avait les moyens de se laisser tenter
D'en profiter, de faire mal.
Mais il ne désirait pas en faire pour le plaisir
A l'origine, non.

Non, tout ceci est de la faute de cet homme
Brillant de mille feux, l'or lui pesant sur le corps,
Personne adulé de tous, aimé,
Cet homme pour qui des frères s'entretuent
Des femmes rejettent leurs droits, à contrecœur
Des gens vivent dans la crainte, dans l'angoisse
De pouvoir le trouver au moment attendu
Et de passer sa vie avec lui.

Même ceux qui le regardent d'un œil mauvais
Séduits, en cachette
Lui demandent son numéro
Et disent le "respecter", mais ne pas l'aimer.

Un homme se dit qu'il était déjà avec lui
L'homme de la vie de tout un peuple.
Il ne restait plus qu'à protéger son cher tendre de toutes ces mains
Véritables tentacules
Qui se glissent sous des vestes ou dans les regards
Dans les chiffres, dans la ruse
Pour au moins prendre ne serait-ce que ses souliers
Faits de diamants meurtriers.

Une femme se dit qu'elle a besoin de lui
Que son époux, ses enfants n'attendent que sa grande venue
Mais elle se penche, épuisée
Pour soulever les miettes qui tombent de son assiette en saphir
Pour échanger ces miettes, véritables beautés, si durement eues
Contre un autre trésor de terre.

Un jeune se dit qu'il le désire du plus profond de ses doigts
Qu'il le veut, qu'il le veut !
Afin de pourvoir à ses envies
Afin d'être aussi élégant que cet homme
Pour qui, mort d'amour
Il serait prêt à tout.

C'est ainsi que les frères s'entretuent,
Que des femmes rejettent leurs droits à contrecœur,
Que des gens vivent dans la crainte, le stress.

L'homme n'est pas méchant, mais crée le mal du moment où il pense à lui, uniquement à son bien.
À son bien qu'il désire
À son bien qui lui fût ôté
À son bien qu'il ne peut avoir
À ce bien auquel il désire goûter.
Lorsqu'il constate que la facilité est le moyen de le plus rapide,
Alors l'homme découvre Satan
Se laisse charmer
Et pour l'homme en or
Est prêt à tout.

Thétras se souvient de son épée
Cette épée que lui avait offerte le curé.
Cette épée, c'est le courage, le travail
C'est le fait de tuer toute tentation
Et d'apporter sur sa voie, la merveilleuse [lumière pour franchir les ténèbres.

×.×.×.×.×.×.

Pourtant, l'Homme en Or n'était ni charmant
Ni beau
Ni très intéressant.
Il ne correspondait à aucun critère de beauté
Mais on lui courait sans cesse derrière.

Il sentait mauvais.

Il était difficile à garder sous les regards d'envie.

Il était aussi insignifiant que toute autre chose
Mais intérieurement
Était bien le plus prisé.

L'éveil du prisonnier [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant