III - Sa belle Cléopâtre

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Mais la nuit, doux voile en soie recouvrait déja ciel,
Chassait déja soleil.
Ses guerrières, menées par le général
Scintillaient de toutes leurs forces
Pour montrer qu'à elles toutes
Elles valaient autant que l'astre solitaire.
Mais le froid devenait impitoyable pour Thétras
Les hommes lui paraissaient plus distants
Luttant, jouant des coudes
Afin de rentrer sains au logis.

Logis, avait-il un logis ?
Une connaissance chez qui se blottir quelque temps,
Chez qui bavasser et discuter de l'avenir ?
L'homme ne crût pas.

Il avait fait tant de dégâts.
Mais il avait eu une famille.
Des gens l'avaient aimé.
Il avait aimé des gens.

Parmi eux, sa Cléopâtre
Bien loin de la royauté pour les autres
Mais sa reine à lui elle fût.

Belle et douce comme un ruban de velours
Forte comme le caractère rouge
Élégante telle la déesse Oya
Parée de ses mille voiles et bracelets
Invisibles, mais existants
Lorsque l'on songe à sa légendaire [magnificence.
Il semblait transporté dans le ciel
Lorsqu'elle était là.
Il ne sentait rien d'agressif dans un champ de bataille
Lorsqu'elle était là.
Il se sentait fort et victorieux
Lorsqu'elle lui disait qu'elle croyait en lui.
Il promettait à sa bien-aimée
Qu'il serait là.

Malheur, malheur !
Il tomba amoureux de l'Homme en Or
Car celui en plomb, grisaille féroce
Repoussant aux extrêmes
Lui montrait tous les camaïeux de souffrance.
Mais l'Homme en Or resplendissait
Il lui courut par derrière
Versa sur le sol des ancêtres quelques gouttes noires de rage et de violence
Puis elle partit.
Simplement.
Effacée.
Lointaine...

Car son aura blanche et orange s'était teintée de noir.

L'éveil du prisonnier [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant