Chapitre 1

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Le froid. Ce fut tout d'abord ce qui envahit le corps déjà frigorifié de Gracie Dean. Elle mit un temps fou à se relever, surement dû à la lourdeur de son sac à dos. Ses mains tremblaient et sa tête lui donnait l'impression qu'elle allait se fendre en deux. Au bout de quelques minutes, tout ce qui s'était déroulé juste avant, lui revint en mémoire. Sans savoir pourquoi, elle chercha Harry des yeux. Nulle trace de sa personne pour le moment. Le puits était assez étroit mais tout de même profond. Peut-être était-il remonté et partit chercher de l'aide qui sait ? Non, impossible, cet homme l'abhorrait et ne voyait pas pourquoi il ferait ça pour elle ou pour les autres, c'était de sa faute s'ils avaient chuté, c'était elle qui l'avait frappé.

Il l'a mérité se murmura-t-elle.

Elle essaya de garder contenance et prit son courage à deux mains pour escalader le muret. Curieusement, elle mit très peu de temps à atteindre la surface. Gracie fut étonnée de voir comme le ciel était bien dégagé et comme les arbres étaient bien plus vieux et plus grands. Elle ouvrit son sac à dos et entreprit de sortir son téléphone portable. Malheureusement il n'y avait pas de réseau, elle avait beau marcher et s'arrêter toutes les trente secondes, pas de connexion.

Étrange... Pourtant elle ne se trouvait pas dans un coin très reculé de la population. Elle attacha en une queue de cheval sa chevelure ambrée et but une gorgée d'eau

Gracie hésita longuement à partir vers le village mais se serait bête d'attendre toute seule comme une idiote. Elle regarda sa montre, elle avait encore le temps d'emprunter la forêt et de gravir la montagne jusqu'au point de rendez-vous. A cette heure, la plupart des étudiants n'étaient pas encore arrivés à destination. Avec un peu de chance elle rattraperait cet abruti de Styles et elle lui passerait un savon.

Tout ne se passa pas comme prévu, en effet, elle ne se doutait pas que le chemin sinueux qu'elle avait emprunté la mènerait tout droit dans une immense sylve, sans pancartes ou indications sur les lieux qu'elle devait prendre. Gracie ne parut pas le moins du monde déboussolée ; lorsqu'elle était enfant, elle se perdait souvent dans les bois, mais elle arrivait toujours à se retrouver.

Elle ne put s'empêcher d'admirer le paysage. La nature était si belle, si propre si.... dénuée d'homme.

Elle marcha longtemps, très longtemps, si bien qu'elle consentit à s'arrêter pour une courte pause bien méritée. Elle s'affala devant un arbre et voulu piquer un petit somme, après tout, il lui restait quelques heures avant le crépuscule.

Gracie Dean fut entraînée dans les bras de Morphée.

Sacrebleu Louis ! Supposes-tu qu'elle se soit éteinte ? Il fait d'une froideur, même en juin. De plus, tu as vu comment elle est apprêtée, elle a attrapé la mort c'est sûr ! 

Bien sûr que non sale nigaud ! Ne vois-tu donc pas que cette dame sommeille. Je présume que ses songes sont d'une agréable sensation, sinon elle se serait éveillée en nous entendant arriver. Penses-tu, elle doit sûrement aspirer à un meilleur spectacle que celui de se retrouver captive de voleurs ! 

Par Dieu, je n'en donne pas cher de ma peau ! Regarde, elle se ranime. Gracie leva des yeux emplis de fatigue sur les deux hommes qui se tenaient devant-elle. Voyant qu'elle n'était plus seule dans cette forêt, elle fut sur ses pieds rapidement.

Qui êtes-vous ? Questionna-t-elle sur la défensive. Elle chercha des yeux son sac, mais il avait disparu. C'est alors qu'elle remarqua le remue-ménage qui se déroulait autour d'eux. Des hommes accoutrés d'une façon peu éloquente  montaient un camp ainsi que des tentes. La jeune femme se détourna de cette vision pour revenir vers les deux hommes qui lui faisaient face. Elle était complètement perdue, et attendait sagement qu'on lui explique la situation.

Steal meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant