Aurélien sortit de sa chambre plusieurs heures plus tard, les cheveux emmêlés et les traits plus apaisés que quand il était parti se reposer. Guillaume avait décidé de préparer à manger pour son réveil et il avait vu le regard étonné d'Aurélien quand il était entré dans la cuisine, en sentant la bonne odeur de nourriture.
« Tu as cuisiné ? lui demanda son ami en s'approchant de lui, près des plaques de cuisson, et regardant par dessus son épaule ce qui sentait si bon.
— Oui, je me suis dit que tu aurais faim après ta sieste... expliqua-t-il, frissonnant en sentant les cheveux du plus jeune caresser délicatement son cou.
— Gringe... commença Aurélien en se reculant lentement.
— Qu'est-ce-qu'il y a Orel ? demanda-t-il en se retournant vers lui.
— T'es sûr que ça va ? dit Aurélien après un instant où il l'avait dévisagé, soucieux et se mordant la lèvre, et il le vit porter une main à son front avant qu'il ne puisse réagir.
— B-Bien sur que ça va, balbutia-t-il, troublé du geste tendre d'Aurélien sur son front. Pourquoi ça n'irait pas ?
— Je sais pas... dit Aurélien en redescendant sa main. C'est pas dans tes habitudes de cuisiner. Normalement, tu préfères commander une pizza ou des nouilles, non ?
— Euh ouais, c-c'est vrai... bégaya-t-il. Mais je voulais te faire plaisir... Je me suis dit que ce serait mieux qu'une pizza.
— Ça me fait plaisir, sourit Aurélien un peu rêveusement. Très plaisir. Je te remercie, Gringe. »
Il sentit son coeur battre plus fort dans sa poitrine et regarda Aurélien s'éloigner pour aller mettre la table, un petit sourire sur ses lèvres.
***
Ils avaient mangé en silence, sur leur petit canapé, devant un film qu'Aurélien avait choisi dans leur collection de dvds. Soudain, il sentit un poids sur son épaule et en se retournant il s'aperçut qu'Aurélien s'était assoupi contre lui. Son ami avait un air apaisé sur le visage et Guillaume sourit tendrement, lui passant une main dans les cheveux. Il était vraiment tombé amoureux de ce petit homme, avec son air innocent et sa candeur. Il plaça un bras autour de ses épaules pour le caler plus confortablement contre lui et au contact, Aurélien poussa un petit soupire de bonheur. Il se concentra sur le film de nouveau, le poids et la chaleur d'Aurélien contre lui, et soupira à son tour de bonheur. Est-ce qu'il allait trop loin ? Faire un câlin à son pote pendant qu'il dormait contre nous, ça se situait où dans les choses qu'il pouvait se permettre en tant qu'ami ? Sans que ça soit vu comme plus que de l'amitié aux yeux des autres, et surtout aux yeux d'Aurélien ? Il soupira de nouveau, de frustration cette fois, et arrêta de se poser des questions, se concentrant sur le film de nouveau.
***
Une heure plus tard, Aurélien bougea un peu dans son sommeil et ik comprit qu'il était en train de se réveiller doucement. En effet, le plus jeune ouvrit bientôt les yeux, lentement, et il se tourna vers lui, le sourire aux lèvres. Il vit Aurélien rougir légèrement en voyant sa position et se redresser contre le dossier du canapé.
« Je me suis endormi sur toi...? demanda-t-il d'un air soucieux.
— Ouais, tu devais encore être fatigué, sourit-il.
— Je suis désolé alors... » murmura le plus jeune en baissant les yeux et se reculant légèrement.
Il fronça les sourcils. Pourquoi il s'excusait ? Aurélien se leva alors et lui sourit :
« Je vais aller me coucher dans ce cas. Bonne nuit, Gringe.
— Bonne nuit Orel. » répondit-il, toujours confus, et il le regarda s'éloigner.
Est-ce-qu'il était allé trop loin, encore une fois ? Il éteignit la télévision et se coucha dans le canapé, en se disant qu'il devait vraiment faire attention à ses gestes et à son comportement lorsqu'Aurélien était près de lui.
