Plusieurs semaines s'écoulèrent comme cela. Guillaume essayait de retenir ses gestes envers Aurélien de peur qu'il ne se doute de quelque chose. Cependant, il arrivait qu'il ne puisse pas s'arrêter à temps et, dans ces moments, il prouvait son affection d'une façon un peu trop visible à son goût. Un jour, pendant qu'Aurélien était en train de lire tranquillement sur le canapé, il glissa gentiment sa main dans ses cheveux et Aurélien lui jeta un regard étonné avant qu'il n'enlève sa main, soudain pris de honte. Une autre fois, il avait posé sa main sur la sienne lorsqu'il avait aperçu une faute dans la chanson qu'il était en train d'écrire et Aurélien avait baissé les yeux au contact. Il l'avait vu se mordre la lèvre et il avait rapidement enlevé sa main avant de s'éloigner vers sa chambre. Un autre soir encore, il avait posé doucement sa main sur sa taille afin de l'aider à prendre un pot en verre en hauteur dans la cuisine. Aurélien s'était rapidement éloigné en rougissant et il avait posé le pot sur la table de la cuisine avant de partir dans la pièce à côté, une boule dans le ventre. Aurélien réagissait bizarrement à chaque fois qu'il y avait le moindre contact entre eux et ça le perturbait. Il essayait de se contenir du mieux qu'il pouvait, mais des fois c'était simplement plus fort que lui. Il avait l'impression qu'Aurélien était gêné lorsqu'ils se touchaient alors qu'il était persuadé qu'il avait apprécié ces contacts lors de son séjour à l'hôpital. Il était confus de sa réaction et même un peu énervé, s'il devait dire la vérité. Alors, plus les jours passaient, et plus il s'éloignait d'Aurélien et essayait d'oublier ses sentiments. Essayait d'oublier qu'il était fou amoureux de lui et essayait de redevenir comme avant.
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Cet après-midi, Guillaume reçut un message de Claude lui disant qu'ils allaient à L'Embuscade ce soir faire la fête. Il se disait que c'était une très bonne idée d'aller boire avec ses potes, pour relâcher la pression. Aurélien entra a ce moment-là dans le salon et il se rappela alors qu'il serait aussi de la partie :
« Orel, les gars proposent d'aller à l'Embuscade ce soir, dit-il sans le regarder, les yeux rivés sur la télévision. Ça te dit ?
— Euh... Ouais, bien sûr. » répondit Aurélien après une hésitation.
Il serra la mâchoire en entendant sa petite voix triste et incertaine. Mais lui aussi il était triste. Et il n'aimait pas comment Aurélien se comportait récemment avec lui. Alors il resta devant la télévision et évita son regard jusqu'à l'heure du départ, deux heures plus tard.
Ils prirent le bus en silence et entrèrent dans le bar, cherchant leurs potes du regard. Ils les trouvèrent au fond du bar, à une table un peu reculée, et s'avancèrent vers eux, le sourire aux lèvres. Ils ne s'assirent pas à côté et Guillaume vit le regard confus que Skread jeta à Ablaye.
