Chapitre 8

70 2 0
                                    

Je me réveillais avec beaucoup de mal alors que je me remettais difficilement de la nuit que j'avais passé avec Takumi. Avant même que je me redresse, je sentis une forte douleur au niveau de mon bas du dos. Il n'y est pas allé de main morte c'est sûr! D'ailleurs, où est-il? Je me levai et marchai avec difficulté. Je pris des habits se trouvant dans l'armoire de Takumi et les enfilai comme je pouvais. Il est vrai que je n'avais pas l'habitude des vêtements Hoshidiens mais il va falloir que je m'y habitue. Je sortis de la chambre en longeant le couloir de peur de tomber. Sur le chemin je croisai une femme aux cheveux bruns et avec des tâches de rousseurs sur le nez. Lorsqu'elle m'aperçut, elle me fit un regard de haine avant de repartir comme si de rien n'était. Ce geste me mis vraiment mal à l'aise puisque je me rendis compte que j'étais quand même leurs ennemis il y a encore une semaine au plus. En avançant dans ce couloir qui semblait être sans fin, je sentis une odeur qui me mit l'eau à la bouche. Je me dirigeais vers cette délicieuse odeur jusqu'à arriver devant une porte. Je l'ouvris timidement et entendis une voix: celle de Jakob:

« Il faut les couper plus petit. Sinon la cuisson ne sera pas parfaite.

-Je vois. D'accord. répondit une autre personne dans la salle. »

Il me semblait entendre la voix de Takumi donc pour en être sûr, je rentrais dans la pièce qui semblait être la cuisine. Il se retourna et me sourit:

« Tu es réveillé Léo? Dommage, je comptais te l'apporter au lit.

-Que fais-tu Takumi?

-Messire Takumi était en train de m'aider à préparer le repas du petit déjeuner. répliqua Jakob.

-Puis-je faire quelque chose pour vous aider? demandais-je.

-Ça va aller Léo, on va se débrouiller.

-Hum...très bien »

Je tournai les talons un peu déçu de la réponse de Takumi. Pas que j'adore faire la cuisine mais je ne voulais pas recroiser un de ces regards que m'avait adressé la jeune fille brune. D'ailleurs en parlant d'elle, je la recroisai en train de discuter avec une autre femme aux cheveux bleus et en tenue traditionnelle hoshidienne. Lorsqu'elles sentirent ma présence, la timide se cacha derrière la téméraire tandis que cette dernière s'approcha dangereusement de moi. Elle me prit alors par mon haut et me colla à elle:

« Je te préviens Nohrien. Tu as peut-être réussi à convaincre messire Takumi mais s'il y a bien une chose que je déteste sur cette Terre, c'est les Nohriens. À cause de ta race, le village de Mozu a été détruit par des sans-visages que tu as créé. S'il doit arriver quelque chose à Takumi, sache que je ne pardonnerai jamais. Est-ce bien clair Nohrien?

-Pourquoi détestes-tu les Nohriens à ce point? Il est vrai que j'ai fait de mauvaise chose mais tout les Nohriens ne sont pas des tueurs.

-Parce que vous êtes ce que vous êtes. Un point c'est tout. Viens Mozu, ça empeste ici.

-O-oui... tu as raison Oboro. »

Les deux filles partirent sans dire un mot. Je n'étais vraiment pas à mon aise ici. À peine je commençai à rencontrer l'armée de Corrin que cette dernière me rejettait comme la peste. Mais je ne pouvais pas pour autant leur en vouloir. Ils ont en partie raison de m'en vouloir car comme l'a dit cette « Oboro », j'ai fait des choses horribles sous les ordres de Père: brûlés des villages, tuer des innocents, massacrés des peuples... des choses impardonnables. Mais je ne pouvais faire autrement car c'était eux ou moi. Père m'aurait déjà tué s'il avait appris que je n'avais pas tué les deux espions hoshidiens que Corrin devait tuer. Je sortis du dortoir pour prendre l'air et me détendre un peu. Mais c'était une mauvaise idée. Toute l'armée de Corrin me regardait d'un maivais œil, comme s'ils voulaient ma mort. Que pouvais-je faire contre ces regards pesants faisant serrer mon cœur de honte. Soudain, j'aperçus une autre personne venir vers ma position. Je reconnus rapidement cette personne: c'était la princesse aux cheveux rouges écarlate ayant accompagné Corrin lors de son choix. Elle vint à ma rencontre d'un air féroce et me demanda:

« Est-ce vrai que Takumi a été d'accord sur ta libération Norhrien?

-C'est vrai.

-As-tu la moindre idée que ce je pourrais te faire si tu nous trahissais? Je commençerai par te...

-Si tu as si hâte, pourquoi ne le fais-tu pas maintenant? Après tout princesse Hoshidienne, ton comportement montre que tu veux me tuer. Pourquoi te retiens-tu?

-Parce que je ne veux que le bonheur de mon frère. C'est une chose que les Nohriens dans ton genre ne connaissent pas: l'amour familial. Répliqua-t-elle d'un air hautain.

-Nous avons veiller sur Corrin pendant 17 ans! Nous l'avons éduqué, aimé, chéri comme un membre de la famille alors qu'elle était sensée n'être qu'un otage! Alors dire que nous n'avons aucun amour familial, c'est une insulte envers nous et je n'accepterai pas que l'on insulte ma famille! répondis-je en m'emportant totalement. »

Je tournai mes talons vers le dortoir énervé de leurs comportements. Je ne leur ai rien fait! Que faut-il faire pour leur faire comprendre que ce ne sont que des clichés? Ils mériteraient presque que Corrin soit venue de notre côté pour leurs faire comprendre que les Norhriens ne sont pas que des clichés. Si Corrin était venue avec nous, nous les aurions exterminés jusqu'à der... mais qu'est-ce que je raconte! Les pensées de mon père me montent tellement à la tête! Argh... je refuse de devenir comme lui!

Je rentrai dans la chambre où j'avais dormi avec Takumi et pris un de ses livres au hasard avant de ressortir pour m'assoir sur un petit muret donnant sur un petit lac. Cet endroit semblait calme et cela me plaisait. Alors que j'étais plongé dans ma lecture, des bras vinrent délicatement entourer ma taille et quelqu'un vint poser sa tête sur mon dos courbé. Alors que j'allais me retourner, une voix m'arrêta:

« J'ai fini de préparer le petit-déjeuner. Veux-tu le prendre avec moi Léo?

-Excuse-moi Takumi mais je n'ai pas très faim...

-Il s'est passé quelque chose pendant mon absence? Tu n'as pas l'air bien.

-Ce n'est rien. Je ne suis juste pas encore à l'aise à la surface...même si je ne peux pas leur en vouloir, les personnes de l'armée me regardent d'un mauvais œil. Je dirais que cela est normal puisqu'il y a ne serait-ce qu'une semaine, je tentais de les tuer.

-Je suis désolé. Tout le monde ne voit pas que tu es gentil. Ne les écoutent pas. Je sais que tu ne nous trahiras pas et que je peux avoir confiance en toi. »

Malgré mon ancien malaise, je souris à Takumi. Il avait réussi à me donner de l'espoir en un instant. Je l'aime tellement... j'aimerais que cette guerre n'eut jamais eu lieu.

De la guerre à l'amour (Léo x Takumi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant