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Le bruit de la radio était bien trop fort pour moi. J'aimais mettre le son a fond quand la musique me plaisait mais ça, ce n'était pas de la musique. Juste un amas d'instruments plus vieux que le monde et tous regroupés dans un groupe de musique qu'ils appelaient ici bagad.
J'étais perdue, dans cet endroit je ne connaissait rien. Les lieux m'étaient inconnus, leur jargon tout autant. La seule chose que je savais était une info répétée lorsque l'on parlait de la Bretagne: "Tu verras là-bas il pleut comme vache qui pisse". Pas vraiment rassurant pour une parisienne fraîchement sortie de son appartement vu sur l'île de la cité et pour seul argument, des vacances chez ses grands-parents c'est tout ce qu'il faut pour passer un été mémorable.

Ces deux personnes, je les connaissais à peine. On se voyait lors des repas de famille à Noël ou aux anniversaires. La seule chose qu'ils savaient nous dire, à moi et mes cousins, c'était qu'on avait beaucoup grandi depuis la dernière fois qu'ils nous avaient vu et que c'était fou comment on ressemblait de plus en plus à papa maman.

Malgré ça, je m'apprêtais à passer mes deux mois de vacances dans un coin perdu, sans Wifi ni 4G. Avec comme seul contact du monde extérieur mon téléphone et son chargeur que je m'étais pressée de mettre dans la valise pour ne surtout pas oublier lors du départ.
Plus le paysage défilait sous mes yeux plus je me demandais ce que j'allais bien pouvoir faire pendant tout ce temps.

- On est presque arrivé, me dit ma grand-mère qui me tira de ma rêverie

La voiture venait de tourner pour emprunter une allée de graviers qui menait à une vieille ferme. Je l'avais vite compris car la cour était entourée de grands bâtiments en bois qui semblaient être tout droit sorti de leur époque. On pouvait facilement imaginer les poules courant et chahutant au milieu de cette place puis le bruit de vaches dans l'étable et la grange juste à côté qui regorgeait de foin fraîchement coupé.

Le crissement des pneus me fit prendre conscience de la réalité. J'allais devoir m'adapter à ce milieu hostile et peut être même devoir survivre.
J'ouvris la portière, pris ma valise qui pesait un âne mort, plaquait mon plus beau sourire sur mon visage et avancer jusqu'au perron de cette vieille maison. Je remarquais une gamelle vide posée devant l'entrée ce qui signifiait sûrement la présence d'un animal dans cet endroit. La vieille femme ouvrit la porte et me laissa passer avant elle en m'aidant à porter mon baluchon même si je sentais bien que sa participation n'était pas d'une grand aide.

L'intérieur était... dans son jus on va dire. Un vieux canapé, même pas de télévision, une vieille pendule qui émettait ce tic-tac tant redouté. Tout le mobilier avait l'air de sortir d'un autre siècle. Avec les indications de ma grand-mère j'arrivais à trouver sans trop de problème la chambre qui m'était réservée. On y trouvait un lit une place au milieu de la pièce, une armoire ornée de gravures de bois et une coiffeuse un peu miteuse dans l'angle derrière la porte.

Je pose ma valise au pied de l'armoire parce que on m'appelle déjà pour aller manger en bas. J'en profite juste pour ouvrir ma fenêtre parce que je ne sais pas depuis combien de temps cette pièce n'a pas été aéré et je découvre une vue imprenable sur les landes avec la mer à ses pieds.

Finalement cette destination n'est peut-être pas une cause perdue.

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Voilà voilà
N'hésitez surtout pas à me laisser des commentaires pour que je puisse améliorer mon histoire
Merci beaucoup

Coeur De CoquillageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant