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Je me réveillais avec les rayons du soleil que laissait passer le rideau. Ne sachant pas quelle heure il était, je pris mon téléphone qui trainait quelque part sur ma table de chevet: 7h27. Ce qui était sûr c'est que je n'arriverais pas à me rendormir donc je me levais, assez difficilement du lit et descendis au rez-de-chaussée. Le pyjama que j'avais mis hier en quatrième vitesse n'était pas très chaud, j'essayais donc de repérer une polaire ou quelque chose comme ça aux abords de la chambre et de l'escalier. Le carrelage était carrément froid sous mes pieds mais je pensais à autre chose et continuais. Arrivée en bas, des bruits venant de la cuisine se faisaient entendre. Ça ne pouvait être que Mamie parce qu'elle m'a raconté hier que avant 9h, il était impossible que grand père soit levé.
Je passe la tête par l'entre bâillement de la porte et trouve ma grand-mère en pleine préparation du petit déjeuner. Elle soulève les casseroles et les reposent en essayant de faire le moins de bruit possible. En levant la tête, nos regards se croisent et elle me fait un sourire amusé, l'air de dire: « ne te moque pas, un vieux grognon réveillé trop tôt c'est pas bon pour le moral ». Elle avait fait une brioche maison, trop bon. Maman n'en fait jamais, j'ai toujours le droit aux restes de pain d'hier ou d'encore avant. Je sens que cette journée commence bien.
-Tu sais quelles activités pourraient m'intéresser sur le bord de plage pour ne pas traîner ici pendant toutes les vacances ? demandais-je
- Des activités... je ne suis pas du tout calée sur le sujet donc si tu veux, tu t'habilles et on part voir avec le pickup si on trouve quelque chose pour t'occuper là-bas, me répondît-elle.
- Cool ! Je me dépêche !
Après avoir rangé ma table du petit déjeuner, je monte les marches deux par deux et tourne à droite dans le couloir en sautillant pour éviter les dalles glaciales. En ouvrant la porte je constate que les rayons du soleil inondent maintenant toute la pièce.
Il me faut des habits... j'ouvre donc le plus doucement possible l'armoire bretonne en faisant attention à ne pas faire grincer le bois.
Un short et un sweat seront largement suffisant pour aller au bord de la mer. J'en prends au pif et me dirige vers la salle de bain pour essayer de tirer quelque chose de cette fameuse tête du matin. Cette tête où tous les gens de ta famille vont nier quand tu vas leur demander si ça passe ou pas. Alors que après en passant devant le miroir tu verras très bien que il faut faire appel au maquillage sinon tu ne seras pas sortable.
Je sors ma trousse et commence par le lavage de dents. Quelle n'est pas ma surprise quand je vois que à la place d'un tube de Signal basique, ma mère a trouvé plus sain de me mettre un dentifrice bio. Il va falloir qu'elle m'explique son délire parce que je commence à en avoir ma claque de voir mes affaires disparaître et être remplacé par des produits étiquetés biologiques.
J'en mets sur ma brosse à dent et me dépêche de me brosser les dents. Les menteurs ... ils marquent que le tube est à la menthe mais je voudrais que quelqu'un m'explique ce que cette horrible pâte a à voir avec de la menthe. Pour oublier ça je me rince la bouche deux fois à l'eau froide et enlève mes vêtements. L'image que me renvoie le miroir accroché sur la porte n'est pas jolie à voir. Une grande quiche avec la peau aussi bronzée que Dracula. Il va vraiment falloir que je me mette à bronzer pour au moins avoir un alibi si je veux dire à mes amies que je suis allée dans la sud de la France pendant les grandes vacances.
Je tourne rapidement la tête et enfile en moins de deux mes sous vêtements puis mon sweat gris que j'ai acheté chez les hommes parce que je trouve que c'est sous-estimé leur rayon et mon short kaki taille haute.
- Katherine, tu es prête ? me demanda Mamie qui serait placée derrière la porte pour ne pas réveiller l'ancêtre qui dormait.
C'est Kate Mamie, c'est pas compliqué à comprendre Kate. À tous les repas de famille je la reprends sur mon prénom mais je crois que ça n'est toujours pas encré dans sa tête. Kate ça se présente mieux que Katherine donc pour ma famille c'est Kate.
Je sors de la salle de bain et suis ma grand-mère jusque dans l'entrée. Mes Converses sont restées là donc je les chaussent et on monte en voiture.
Pendant le trajet je reste accoudée à la fenêtre en regardant le paysage défiler. Des landes, des forêts... ça possède son charme tout de même. À la radio passe leur interminable musique bretonne prise de tête quand le morale n'est pas là et entraînante quand la joie est au rendez-vous.
Dans un crissement de pneus et avec un peu de poussière à l'arrivée, la voiture se gare sur un parking vide à part deux 4x4 près de l'entrée de la plage. On entends d'ici le bruit des vagues qui s'écrasent sur le sable. C'est tellement relaxant que je pourrais rester ici pendant des heures juste en écoutant ce bruit.
Nous empruntons un chemin à travers les pins qui nous mène directement à la plage. J'ai déjà enlevé mes chaussures parce que la sensation du sable qui se glisse entre les orteils y'a rien de mieux. Un cabanon en bois est situé au milieu de la plage. Quelques touristes vont ici et là. Cette plage ne ressemble vraiment pas aux grandes étendues de sable blanc sur les magasines qui nous font rêver. Elle a des coquillages un peu partout et ça pique les pieds mais ça m'est égal. C'est décidé, cet endroit sera mon havre de paix.
Je ne sais même pas où je vais, je suis les pas tout frais dessinés dans le sable de ma grand-mère. On arrive devant ce vieux cabanon et elle toque. Mon cœur rate un battement quand c'est un Apollon qui ouvre la porte.

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Voilà un troisième chapitre et j'espère qu'il vous a plu, pensez à laisser un commentaire pour que je puisse m'améliorer ça fait toujours plaisir
Merci beaucoup

Coeur De CoquillageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant