Coeur De Coquillage

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Ma grand-mère m'appela pour aller manger. Je finis de ranger en quatrième vitesse mes habits dans la grande armoire en bois au bout de mon lit. Vous savez, c'est le genre d'armoire dans laquelle on s'imagine bien entrer dans le pays de Narnia si l'on s'y cache.
Je descendais les escaliers de pierre en essayant de ne pas me cogner la tête au plafond beaucoup trop bas pour moi. Un corps de 1 mètre 75, c'est pas si facile à gérer.
J'entrais dans la pièce principale qui faisait office de salle à manger et de cuisine ouverte sur le salon. Le couvert avait était mis sur une table imposante en chêne qui trônait au milieu de la pièce. Trois assiettes y étaient mais j'étais la seule à m'y être assise. J'en profitais pour observer et essayer de mieux connaître ce lieu dont je ne connaissais rien. Le patient avait réellement besoin d'un coup de jeune, mais il flottait dans la pièce, une ambiance apaisante, quelque chose qui vous faisait vous sentir chez vous en un rien de temps. Ma grand-mère arriva les bras chargés de produits du coin. Elle avait décidé qu'elle me ferait goûter tout ce qui était nouveau pour mon palais. Moi qui souhaitais ne pas prendre trop de kilos. Ça allait être difficile. Elle appela, ou plutôt cria, dans l'entrée pour que grand-père rentre. J'avais cru comprendre que depuis qu'il avait eu ses nouveaux outils, comme le taille haie et compagnie, il passait tout son temps dehors.
Le menu de ce soir c'était pâté de campagne, huîtres avec du citron et en dessert un Kouign Amann. C'est un gâteau rond super collant, apparemment, et sucré, ça a pas l'air mauvais à l'œil.
Le repas commence dans la bonne humeur, mes hôtes partent dans un débat sur l'avenir des grands bâtiments à l'entrée de leur cour. L'un souhaite les vendre car ils prennent trop de place pour rien et l'autre n'est pas d'accord et voudrait essayer de les rénover. Je ne prend pas parti, me lève pour débarrasser mon assiette et remonte à l'étage pour me coucher. Il fait maintenant plutôt frais dans la chambre donc je referme la fenêtre avec un peu de difficulté car je ne sais pas depuis combien de temps ce bois était resté immobile.
En me posant sur le lit, je me rappelle que j'ai zappé le brossage de dents. Mince... Je prends mon courage à deux mains, me lève pour prendre ma trousse de toilette et part en expédition dans le couloir pour trouver la salle de bain. J'ouvre la première porte et tombe sur un bureau ensevelie sous un bazar sans nom. Des cartes du monde, des dossiers tous plus gros les uns que les autres, des livres de toutes les tailles et toutes les couleurs qui menacent de tomber. Mauvaise pioche, donc je continu et rentre dans la seconde pièce. Cette fois ci c'est bien la salle de bain. Elle est petite mais tout y est, un lavabo, une étagère, une baignoire et des toilettes. J'ouvre ma trousse, prend ma brosse à dent et le dentifrice puis commence le brossage. Trois minutes c'est long donc quand j'estime que c'est bon je me rince la bouche et retourne dans ma chambre. Le lit n'est pas super confortable mais étant donné mon état de fatigue ça fera l'affaire. Je sombre rapidement dans les bras de Morphée après avoir reconnu que mes grands-parents n'étaient pas si ennuyeux qu'ils le laissaient prétendre et que en fin de compte je trouverais bien de quoi occuper mes deux mois de vacances ici.

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