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    Erik ne travaille pas, Erik boit beaucoup en soirée. Erik ne s'habille pas avec des chemises et des petits pulls, Erik est mal vu. Pour dire, aux repas de famille, son père essaie toujours de l'empêcher de parler de peur qu'il ne choque sa vieille grand-mère. Alors sur le quai de la gare, quand Erik s'adosse au vieux mur en briques, il est seul. Il a des amis bien sûr, il est même assez populaire, mais personne ne prend le train pour son petit bled paumé. Face aux rails, il est face à lui-même, à sa solitude, entouré d'adultes fatigués qui rentrent de leur journée de travail. N'allez pas croire qu'Erik est malheureux ; il s'accommode de tout cela d'une manière remarquable. Il est la honte de sa famille ? Aucune importance, il a ses potes. Il est seul, sur ce quai en piteux état ? Tant mieux, il a besoin d'espace, d'un temps pour réfléchir. Mais ce qu'Erik ne supporte pas, c'est qu'on le croit stupide. Il n'a pas un comportement exemplaire c'est vrai, mais cela ne signifie pas qu'il gâche sa jeunesse ! Il a juste besoin de se sentir vivre, ce que personne ne comprend. Pour ça, Erik s'est persuadé au fil des années que tout ce qui lui manquait, c'est d'être adulte. Depuis, il attend ses dix-huit ans avec impatience.

De 7h09 à 18h02Où les histoires vivent. Découvrez maintenant