7h09

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    Non, non, pitié faites que ce ne soit pas lui... Liam se raccroche à ces pensées alors qu'au fond, il l'a déjà reconnu. Le Mec. Celui qui lui a apporté son sac la veille. Comme un con, Liam s'était barré en oubliant ses affaires, certainement inconsciemment ravi d'en être débarrassé. Il aurait pu s'agir d'un événement comme un autre, sauf que le Mec, celui-là même qui le scrute, l'avait rattrapé et lui avait tendu avec un sourire "Hé, tiens ton sac."

"Hé, tiens, ton sac !

- ...

- Prends-le, vas-y !

- ...

Il pue la clope ce mec. Pourquoi il me regarde comme ça ? Je veux qu'il parte ! Qu'il prenne mon sac et ses putains de problèmes ! Je sais que je panique, je ne veux pas paniquer mais je panique.

- Mais attends tu pleures ? T'as vraiment pas l'air bien mec, tu trembles et tout, je veux pas que tu fasses une crise ou je sais pas quoi et tu meurs et c'est ma faute hein.

Je suis contre un mur, il n'y a pas d'issue et... il s'assoit. Je sais que ce n'est pas grave. Mais il vient de s'asseoir. A côté de moi. Il me touche.

J'ai peur.

J'ai peur.

J'ai peur.

    Liam prend une grande inspiration et va se poser un peu en retrait, à un tiers de distance entre la barrière et le panneau d'affichage. Comme tous les matins. Comme si aujourd'hui, il n'y avait pas la présence du Mec pour le déranger, seulement quelques pas plus loin, contre le mur. Un filet de sueur teinté de honte coule le long de sa colonne vertébrale, lorsqu'il se remémore ce qui s'est déroulé la veille. Aussitôt assis à côté de lui, le Mec l'avait pris dans ses bras et Liam avait perdu le contrôle, alors il s'était mis à crier. L'autre s'était écarté rapidement, pensant sûrement qu'il était fou et dangereux. Le pire, c'est qu'il n'avait peut-être pas totalement tort. Liam est amer aujourd'hui.

De 7h09 à 18h02Où les histoires vivent. Découvrez maintenant