Chapitre 2 : Un nouveau monde

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Elle courut encore et encore, sans s'arrêter, comme si son père la pourchassait. Or, Maggie eût le temps d'aller déjà loin quand Pascal apprit la nouvelle, elle n'avait aucune raison de s'inquiéter, du moins pas pour le moment. 

Il faisait nuit noire, les seuls bruits que l'on pouvait entendre étaient ceux des feuilles qui murent au rythme du vent. La jeune fille était effrayée, cet environnement était nouveau pour elle. 

Dans sa panique, elle ne vit pas un fossé marquant la fin de la forêt et tomba dedans. Elle se recroquevilla rapidement à l'intérieur et attendit, se sentant cachée et à l'abri des dangers. Elle ne se douta pas que derrière ce fossé, à seulement quelques mètres, se trouvait la ville.

Du coté de Pascal, la nouvelle le rendit fou de rage. Il se rendit au laboratoire pour en apprendre un peu plus sur la fugue de sa fille.

Quand il sortit de sa voiture et claqua violemment la porte, Laura sursauta, redoutant la réaction de son patron. D'une petite voix, elle dit :

- Elle m'a menacé, j'ai pas pu l'arrêter..

- Êtes-vous en train de me dire que vous n'êtes pas parvenu à arrêter une adolescente de 17 ans ? Répondit Pascal.

Laura acquiesça d'un geste de la tête.

- Une bonne à rien, voilà ce que vous êtes ! S'exclama Pascal tout en rentrant dans le laboratoire. Il appuya sur le bouton de l'interphone et demanda à tout les employés de nuit, à savoir une dizaine, de descendre et l'aider à retrouver Maggie. Ils s'aventurèrent donc tous dans la forêt en criant le prénom de la jeune fille. Rien de plus discret.

- Elle ne connaît rien de ce monde, elle n'a pas pu aller bien loin, affirma Pascal. On ira jeter un coup d'œil en ville, puis on y retournera demain matin.

Maggie entendit les cris l'appelant et ne fit aucun bruit de façon à ne pas être repérée. L'un des employés s'approcha à quelques centimètres du bord du fossé, la lampe torche dirigée vers l'extérieur de la forêt. Le cœur de Maggie battit à un rythme effréné à la vue des pieds d'un des hommes qui la traquaient. 

Finalement, ils partirent en direction de la ville et malgré plusieurs heures de recherches, ils ne trouvèrent rien. C'était donc au petit matin que Pascal prévoyait d'y retourner, bien déterminé à retrouver son enfant.

Maggie, quant à elle, finit par s'endormir sous l'épais feuillage des arbres et du clair de lune. 

Le chant des oiseaux aux aurores réveillèrent agréablement la jeune fille, qui en ouvrant les yeux vit la lumière du soleil traverser les feuilles pour se poser sur son visage. C'était une sensation qu'elle n'avait jamais connu, ce réveil représentait pour elle le début de sa nouvelle et belle vie. 

Elle sortit de son fossé et se dirigea vers la ville, tout en contemplant les alentours. Maggie ne savait plus où donner de la tête tant il y avait de choses à voir et à découvrir. Les gens qui la croisaient se sentaient épiés par l'adolescente qui les regardait tous avec insistance. 

Néanmoins, ce joli moment durant lequel elle prit un immense plaisir à scruter en détail son nouveau monde ne dura pas. Elle aperçut au loin un groupe de personnes parmi lesquels se trouvait son père. Ils étaient là, ils avaient déjà repris les recherches. Maggie réfléchit et essaya de ne pas paniquer. Elle vit à quelques mètres un bus à l'arrêt dans lequel le conducteur attendait que des passagers montent. Alors elle s'empressa d'ouvrir la soute et se glissa à l'intérieur, le chauffeur étant occupé à discuter, il ne se rendit compte de rien. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait, ni même d'où elle allait, ce qui était important à ce moment, c'était de s'éloigner le plus possible de Pascal. Quelques minutes après, le conducteur finit sa conversation et prit la route pour une durée d'une heure et demi, nettement suffisant pour mettre de la distance entre elle et son père. 

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