Chapitre 4 : Traquée

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Pendant que l'un ferma une mallette remplie de seringues, l'autre plia des combinaisons de protection. Une troisième personne remplit une caisse de tubes à essais et de fioles, alors qu'un quatrième individu éteignit toutes les lumières du laboratoire. Matthieu, lui, ameuta encore plus de gens. Quant à Pascal, il ouvrit un placard métallique dans lequel étaient entreposées de nombreuses armes à feu. Ils étaient tous prêt à prendre la route, à la recherche de la jeune Maggie. Ils prévirent de partir le lendemain, à l'aube.

Sans se douter que son père était sur le point de la retrouver, elle s'épanouit au coté de Gabriel, à qui elle tint compagnie depuis son hospitalisation, plus tôt dans la matinée. Ils passèrent l'après-midi à discuter de tout et de rien, jusqu'au moment où le passé de Maggie devint un sujet de conversation.

- Parle moi un peu de toi, de ton enfance, de ton passé, dit Gabriel.

- Et bien, il y a pas grand-chose à dire en réalité. Je l'ai passé dans une salle de quarantaine.

- Vraiment ? Mais je pensais que ta maladie était un secret. Tu as été hospitalisée ? Questionna t-il.

- Pas vraiment. C'est mon père qui m'a enfermée, répondit Maggie. C'est d'ailleurs à cause de lui que je suis comme ça. Je t'épargne les détails, c'est pas très marrant. Le fait est qu'il y a quelques années, je me suis échappée et depuis je vis ici, par mes propres moyens.

- Et qu'est-ce qu'il est devenu ton père ? Tu as des nouvelles ?

- Il a tenté de me retrouver le lendemain de ma fuite. J'ai pas eu de nouvelles depuis. Il doit penser que je ne suis plus de ce monde.

- Faut pas dire ça. Si ça se trouve tu le reverras un jour, dit Gabriel.

- Mais je n'ai pas envie de le revoir ! Répondit-elle d'un ton énervé. D'ailleurs, on ne peut pas dire que ce soit mon père. C'est un connard, un monstre, qui a gâché ma vie. Je ne veux plus en entendre parler.

La fin de sa phrase fut ponctuée par un lourd bâillement.

Gabriel s'apprêta à poser sa main sur la joue de l'adolescente avant de se rappeler qu'il ne pouvait pas. Il prit donc la main de Maggie qu'il posa sur sa joue et mit la sienne par dessus.

- T'es fatiguée ? Demanda Gabriel d'une douce voix.

- Un peu, oui.

- Tu pourrais aller chez moi, te reposer, manger, je veux bien te laisser mon appartement.

- Non, c'est bon, répondit Maggie en souriant. Je dois rester avec toi.

- Non, non, tu ne dois pas. Je vais bien maintenant, je vais rester ici tranquillement jusqu'à ce que ça aille mieux. Rentre, j'insiste. Tu reviendras demain si tu veux.

La jeune fille acquiesça d'un geste de la tête.

- Les clés sont sur ma veste. Il y a tout ce qu'il faut là-bas, tu vas être bien.

- Merci, dit-elle en serrant la main de Gabriel.

- Il y a pas de quoi, répondit-il.

Maggie prit toute ses affaires et commença à partir quand le jeune homme l'interpella en lui montrant le film plastique. Elle comprit directement qu'il souhaitait l'embrasser une dernière fois pour dire au revoir, comme si la maladie ne les empêchait pas de se comporter comme un couple normal. Elle prit un bout du film alors que Gabriel prit l'autre et ils s'embrassèrent. Un baiser rempli d'amour et de tendresse. Puis elle s'en alla. Pour la première fois de sa vie, Maggie allait vivre quelques temps dans un vrai foyer, entre quatre murs décorés, disposant d'une télé, d'une douche et de plaques de cuisson pour se concocter ce que bon lui semblait. Ces quelques instants passés dans l'appartement de Gabriel signifiaient presque une renaissance et le début d'une nouvelle existence pour l'adolescente. Cependant, elle était tellement exténuée qu'elle ne prit même pas le temps de profiter, de manger ou de se laver. Elle entra, jeta son sac, et s'étala de tout son long sur le lit. Les conditions de vie qu'elle connut auparavant ne lui permettaient pas de se reposer convenablement. Elle accumula énormément de fatigue et n'ayant pas dormi dans un véritable lit depuis des années, elle tomba immédiatement de sommeil. Elle dormit jusqu'à tard dans la matinée.

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