Chapitre 5 : Propagation

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Pendant ce temps, à l'hôpital, Gabriel n'arrêtait pas de fixer avec intensité l'homme qui le surveillait. Il arborait un visage des plus sérieux, sur lequel se mélangeaient colère et arrogance. En effet, le jeune homme voulait rester fier et digne face à Marc. Il bomba le torse et se tint aussi droit que possible.

- Tu vas arrêter de faire le caïd, dit Marc, avec sa voix rauque.

Après un court silence, Gabriel répondit.

- J'ai pas peur de vous moi. Si vous n'étiez pas armé, ça ferait longtemps que j'aurais quitté cette chambre.

Marc ricana et ne dit rien.

- C'est la vérité ! Répliqua le jeune homme en haussant le ton. J'ai même envie de dire que de toute façon, je sortirai d'ici, puis j'irai sauver Maggie de ce conn...

- Hé ! J'ai aucune envie de parler avec toi, d'accord ? Donc tu te tais et tu me laisses tranquille.

A défaut de ne pas pouvoir faire grand-chose, Gabriel avait bien décidé d'embêter son ravisseur.

- Vous n'allez pas me tuer de toute façon. On est pas dans Pulp Fiction. On est dans un hôpital.

- Je ferai ce que mon patron m'ordonne de faire, même si ça inclus de te coller cette bastos dans le crâne, répondit-il en montrant son arme.

En ce qui concerne Maggie, elle était pour le moins perturbée par le fait que quelqu'un venait de sonner chez Gabriel. N'étant pas chez elle, elle ne sut pas quoi faire face à cet appel. Elle éteignit la chaîne hi-fi et décrocha l'interphone.

- Euh... Oui ? Qui est-ce ?

Pascal était à l'autre bout du fil. Il se trouvait à seulement quelques étages plus bas, devant la porte d'entrée de la résidence. En effet, cette porte étant fermée aux visiteurs, il fallait sonner chez quelqu'un pour pouvoir entrer.

Pascal resta bouché bée pendant quelques secondes quand il entendit et reconnut la voix de sa fille.

- Ma... Maggie ? Dit-il d'une voix tremblante.

La jeune fille lâcha soudainement l'interphone et recula de plusieurs pas en arrière, comme effrayée à l'écoute de la voix de son père. Ce fut un véritable ascenseur émotionnel que vécut Maggie à ce moment là. Elle pensait que sa vie avait changé du tout au tout et que le bonheur avait enfin frappé à sa porte mais malheureusement pour elle, ce n'était pas lui, mais bien Pascal. Elle commença à paniquer. Elle ne vit aucun échappatoire à cette situation avant de réfléchir et de faire preuve d'une grande intelligence. Après quelques minutes de réflexion, alors que Pascal continua d'appeler l'adolescente dans l'interphone, elle trouva une idée. Malgré la peur qui commençait à l'envahir, elle était plus que déterminée à échapper aux griffes de son père. Elle raccrocha tranquillement l'interphone, passant d'un visage craintif et effrayé à un visage colérique et certain. Elle sortit de l'appartement, ferma la porte à clé et prit les escaliers. Arrivée au rez-de-chaussée, elle tomba presque face à face avec Pascal. Une seule vitre les séparaient, celle de la porte d'entrée. Ils se lancèrent un intense regard. Et se voyant dans l'incapacité totale d'atteindre Maggie sur le moment présent, Pascal perdit son sang-froid, comme à son habitude. Il laissa place à une colère et une agitation qui faisaient froid dans le dos. Il se mit à secouer la porte en criant le nom de la jeune fille. Elle ne prêta même pas attention aux vociférations de son père et passa par l'issue de secours. Pascal se calma et ordonna aussitôt à ses collègues de le suivre. Il se rendit derrière le bâtiment, là où se trouvait l'issue de secours par laquelle Maggie était supposée sortir. Pensant coincer sa fille de l'autre coté, il fut très déçu quand il se rendit compte qu'il venait de se faire rondement avoir. En effet, Maggie n'emprunta pas cette sortie. Elle attendit derrière la porte et écouta attentivement pour savoir si son père et ses amis étaient tombés dans le panneau. Et elle vit juste. Ainsi, lorsque ses poursuivants n'étaient plus devant l'entrée principale, elle prit la fuite. Pascal et son groupe comprirent rapidement qu'ils venaient de se faire duper. Par conséquent, ils firent demi-tour dans le but de rattraper l'adolescente. La jeune fille était déjà loin. Cependant pas assez loin pour échapper au regard de Matthieu, qui fut le seul à l'apercevoir. Une fois de retour à la porte d'entrée, il vit au loin Maggie courir et emprunter une autre rue. Il se tourna vers Pascal et le regarda avec insistance, sans dire un mot.

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