Sans Contact

Chapitre 1 : Un passé infecté

Fille de Milana, une grande et belle femme passionnée de théâtre, et de Pascal un scientifique reconnu dans toute la France pour ses découvertes et son génie en ce qui concerne l'hématologie, Maggie découvrit le monde pour la première fois le 6 Avril 1996. Sa mère pouvait crié sur tout les toits que ses cheveux noirs, son teint pâle et ses yeux bleus étincelants faisait d'elle la petite fille la plus belle au monde. Elle lui portait un amour démesuré.

Son père, lui, était beaucoup moins expressif quant à ses sentiments pour son enfant. C'était un homme dont le travail lui prenait énormément de temps, il avait su gravir les échelons de la société et devenir en très peu de temps, le créateur et le directeur d'un des plus grands laboratoires français, portant son nom de famille : Auda.

Il l'aimait sa fille, du plus profond de son âme, mais son travail avait toujours eu la plus grosse place dans son cœur. Malheureusement pour lui, les sombres moments que sa famille traversa lui fit perdre la raison.

Maggie vivait une vie pour le moins compliquée. Atteinte d'un virus mortel appelé le FENA, son existence n'était que peur, isolement et solitude. Elle contracta ce virus à l'âge de deux ans. Ce triste événement résultait de l'inconscience et de l'obsession presque maladive de son père pour son travail.

En 1998, alors que Milana fût contrainte de s'absenter toute une journée et donc de laisser la garde de sa petite fille à son mari, elle n'imagina évidemment pas que cette décision allait engendrer la descente aux enfers de son conjoint ainsi que la destruction de la vie de son enfant. 

Pascal accepta de mettre son travail de coté le temps d'un après-midi et d'assurer son rôle de père, sans se douter une seule seconde qu'un incident de gravité 7, selon sa propre échelle des risques, survint au laboratoire. Il reçut un appel de la sécurité lui demandant de venir de toute urgence afin de résoudre le problème car lui seul était en mesure de donner des directives à ses employés. L'autoclave qui permettait de stériliser le matériel de microbiologie du laboratoire surchauffa et explosa créant ainsi une secousse suffisamment puissante pour avoir un impact sur la salle qui se trouvait à coté. Le FENA était conservé dans cette pièce et s'échappa des fioles dans lesquelles il était contenu. 

Sans même y réfléchir, Pascal se rendit au laboratoire avec Maggie, ne pouvant pas la laisser seule à la maison. La sueur coula sur le front du père de famille qui vit tout son travail s'envolait. Il était littéralement paniqué à l'idée de perdre ce virus qu'il avait lui-même créé par accident, Il avait accordé tellement de temps et de travail à l'étude du FENA.

L'alarme retentissait et les gens s'affolaient. Une lumière rouge tournoyante éclaira le visage de Pascal alors qu'il entra dans le bâtiment avec Maggie dans les bras.

- Donnez moi une combinaison, dépêchez vous ! ordonna t-il.

Un employé s'empressa de lui en amener une. L'ascenseur sonna et s'ouvrit, laissant sortir trois autres hommes, eux aussi protégés par une tenue spéciale. Il déposa ensuite Maggie sur une chaise et ordonna à Matthieu, un jeune homme travaillant au laboratoire, de garder un œil sur elle et de ne surtout pas la toucher, sa combinaison étant entrée en contact avec le virus.

- Que s'est-il passé ? dit-il en entrant dans la salle.

- L'autoclave de la zone de stérilisation a explosé, le FENA s'est libéré dans toute la pièce mais on a appliqué le protocole de sécurité et isoler l'endroit, comme convenu.

- Personne n'a été contaminé ?

- Non, il n'y avait personne dans la salle lorsque l'incident s'est produit, répondit l'employé, on a tous mis nos combinaisons avant d'y entrer.