Coïncidence ou signe du destin ?

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Les deux garçons regardaient Hermione différemment, avec bien sûr cette lueur de respect continuelle dans leurs yeux mais cette fois-ci avec une grande admiration. Ils n'en revenaient pas de voir que leur petite Hermione soit capable d'autant de sadisme.

- Je sens que cette journée va être très intéressante, dit Harry en se levant de table, suivi par les trois autres.

- Mais au fait, ma douce, lança Ron avec une pointe d'amusement, tu ne nous a pas dit comment tu as fait pour convaincre Peeves. Jamais un élève n'a réussi à lui faire faire quelquechose!

Pendant qu'Hermione racontait son histoire de chantage aux garçons, ils marchèrent jusqu'à la porte des cachots où aurait lieu leur double cours de Potions de l'après-midi. Après de nombreuses exclamations de pure adoration des garçons et des éclats de rires de la part des filles, ils se séparèrent de Ginny qui devait rejoindre sa classe de Métamorphose avant, pour eux, d'arriver dans l'humide salle de classe du professeur Rogue.

Le cours se passa le plus normalement du monde. Griffondor perdit 60 points, du aux bavardages de Lavande et Parvati et à l'explosion du chaudron de Neville. Les serpentards ne manquaient pas de ricaner dès qu'Hermione bondissait de sa chaise pour répondre aux questions ou encore quand leur professeur s'acharnait sur Harry et Ron.

Cependant, tout le monde a pu remarquer que Severus Rogue regardait la major de la classe d'une manière moins froide, avec une petite étincelle d'on ne sait quoi dans le regard.

Hermione se dit qu'il avait sans doute entendu parler du côté Serpentard qui se dévoilait petit à petit chez elle.

La fin de journée se passa tranquillement. Ginny avec Harry et Hermione tenant la main de Ron sans autres gestes déplacés.

Au dîner, ils ne furent pas surpris de ne pas voir Melissa assise à son habituelle place à la table des Poufsouffles. En effet, il semblerait que Peeves l'assaille dès qu'elle sort de cours et lui balance tout ce qui lui tombe sous la main, en n'oubliant pas bien sûr de lancer des bruits grossiers à sa suite.

- J'ai entendu Hannah dire à Padma qui l'a dit à Parvati qu'elle n'oserait même plus se promener seule dans le château, même pour aller aux toilettes, dit Ginny avec un sourire jusqu'aux oreilles.
- Et bien, c'est pas plus mal, lança Ron à sa soeur. Au moins ça me fait des vacances et je peux vous dire que ce n'est pas du luxe!

Hermione s'était tournée vers lui, et au lieu d'afficher son sourire niais qu'elle maîtrisait fort bien depuis aujourd'hui, elle le regarda d'un oeil noir avant de lui dire :

- Pas du luxe? Tu pourrais au moins me remercier Ronald Weasley! C'est tout de même grâce à moi si on ne l'a pas vue depuis le déjeuner. Et puis je te ferais remarquer qu'à cause de ton incompétence, elle va m'en faire baver. Elle ne va certainement pas me laisser m'en sortir comme ça.

- Comment ça mon incompétence? Rétorqua Ron, outré par les propos de sa meilleure amie.

- Oui parfaitement! Si tu avais été la voir pour lui expliquer dès le début qu'elle ne t'intéressait pas, on n'en serait pas là, lui lança-t-elle avant de se lever de table pour rejoindre la tour des Griffondors, suivie par ses trois amis.

- Parce que tu crois que je n'ai pas essayé? Hermione, tu le sais bien pourtant! J'ai été lui parler dès la deuxième lettre. Je l'ai même ignorée le reste du temps. Ce n'est pas de ma faute si elle a un trou noir entre les deux oreilles! S'exclama Ron en prenant son air boudeur.

Hermione ne put y résister très longtemps, « comme toujours » se dit-elle.

- C'est vrai, je suis désolée Ron. C'est juste que si cette situation m'amusait au début, elle me fait perdre un peu le nord aujourd'hui. Les choses ont pris des proportions tellement grandes en si peu de temps que je me sens un peu dépassée, répondit-elle le regard baissé vers le sol et les joues légèrement rosies par le remord.

- Ce n'est rien. Allez t'en fais pas, on est là et on ne te laissera pas tomber tu le sais bien.

Il avait dit tout ça en la prenant dans ses bras pour la serrer fort contre lui. Il voulait la consoler et lui faire sentir qu'il serait toujours là pour elle. Bizarrement, il ne sentit pas gêné outre mesure par la situation comme il l'aurait sans doute été quelques jours plus tôt.

Il se dit que c'était sans doute cette histoire de « faux couple » qui les avait rapprochés et surtout qui leur permettait ces gestes tendres sans avoir peur d'une éventuelle remarque.

Ils étaients débout, contre un mur, dans un couloir du premier étage. Ginny et Harry ne les avaient pas attendus. Sentant la dispute arriver, ils préférèrent s'éclipser, comme d'habitude, de peur d'être pris à partie dans leur querelle d'adolescents.

Ron caressait doucement le dos d'Hermione après avoir poser sa tête sur la sienne. Il pouvait sentir la douceur de sa peau au travers du fin tissu de sa chemise. Il se dit en cet instant qu'il donnerait n'importe quoi pour que le temps s'arrête et qu'ils puissent rester ainsi indéfiniment.

Il humait avec beaucoup de minutie le parfum de pêche du shampooing d'Hermione mêlé à la douce fragrance de fruits rouges que dégageait son parfum, comme s'il voulait s'en imprégner et le garder en mémoire pour l'éternité.

Hermione, quant à elle, était plus qu'apaisée dans les bras musclés de son protecteur. Sa tête reposait sur son torse avec un tel naturel qu'elle ne put s'empêcher de sourire. Il sentait tellement bon. Elle ne s'était jamais aperçue à quel point son parfum était enivrant. Et les lents mouvements des doigts souples de Ron le long de sa colonne la fit frissonner de plaisir. Elle dut se mordre la langue une bonne dizaine de fois pour ne pas gémir doucement dans ses bras. Certes elle était bien, et sans aucun doute ses sentiments envers lui avaient été plus que renforcés depuis ce matin, ayant enfin un petit aperçu de la vie de couple avec Ronald Weasley. Mais elle ne voulait pas qu'il se rende compte de l'effet qu'il avait sur elle.

« Et si ce n'est pas réciproque? Bien sûr que ce n'est pas réciproque, se dit-elle. Mais alors pourquoi reste-t-on ainsi? Ca doit bien faire dix minutes qu'il m'enlace... Est-ce qu'il se pourrait que...»

Elle releva la tête vers lui à cet instant. Ils se regardaient tendrement, avec une lueur de désir dans les yeux. « La même que ce matin... » se dit Ron en l'observant de très près pour la deuxième fois de la journée.

Leur respiration était saccadée, irrégulière, uniquement commandée par l'angoisse et l'envie qui s'emparaient d'eux au fur et à mesure que les gestes de Ron se faisaient plus lents et que le visage d'Hermione se rapprochait dangereusement du sien. Leurs lèvres n'étaient plus qu'à quelques millimètres. Ils avaient attendu ce moment depuis si longtemps.

Ron déglutit difficilement tandis qu'Hermione passait doucement sa langue sur ses lèvres afin de les préparer au baiser qu'ils allaient se donner. Le coeur d'Hermione battait la chamade. Les muscles de Ron ne semblaient plus fonctionner. Il maintenait Hermione étroitement serrée dans ses bras, de peur qu'elle ne s'enfuit. Au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient, les bras d'Hermione remontaient doucement le long du torse de Ron pour aller se placer derrière sa nuque en même temps que ceux de Ron resseraient leur étreinte autour de la taille de la jeune fille. Leurs lèvres commençèrent à s'effleurer quand un cri retentit au bout du couloir.

« Ronichouuuuuuuuuuuuu!!!!!!!!!!!!!! »

- Mais bordel, c'est pas vrai?! Jura Ron dont les oreilles avaient maintenant pris la teinte de la couleur de sa maison.

- Génial... Faut toujours qu'elle se pointe au bon moment celle-là! Fit Hermione, levant les yeux au ciel, en se séparant à regret de Ron.

Mais ce dernier ne lui laissa même pas le temps de réfléchir et lui pris la main pour l'emmener en courant vers leur tour, en priant pour que Melissa ne leur court pas après.

Ils arrivèrent essoufflés à leur étage et lançèrent rapidement le mot de passe à la Grosse Dame avant même d'être arrivés devant elle.

- Ça va! Pas la peine de crier! Je ne suis pas sourde! Protesta le tableau tout en pivotant pour laisser entrer les deux malpolis.

Une fois que le tableau fut refermé, une ombre disparut au coin du couloir.

- Merci « Ronichou »... C'est Melissa qui va être contente quand je vais lui apprendre que je connais ton mot de passe...

Au secours !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant