» CHAPITRE III «

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" Arabella ? "

Mes doigts sont serrés les uns dans les autres, je les tortille nerveusement tandis que mes yeux sont fixés sur cette femme avec qui discute Regina. Enfin, elles semblent plutôt se disputer. Celle qui m'a appelé « sa fille » dix minutes avant ça. J'ai le visage fermé et je ne bouge pas d'un poil jusqu'à ce que cette voix me force à revenir à la réalité. Je dépose mon regard sur cette personne et je viens automatiquement rouler des yeux lorsque je me rends compte qu'il s'agit d'Henry.

— Qu'est-ce que tu veux ?
— Discuter.
— Discuter ? Je me mets à rire nerveusement.
— S'il te plaît, n'agis pas comme un enfant.
— Fais un petit retour en arrière de six ans dans ta tête et réalise pourquoi je ne veux pas te parler.

Sur ces mots, je tourne les talons sans lui adresser le moindre regard et m'avance vers Aliyah qui discute avec Demetria tandis que Mary les observe.

— Est-ce que tu es une vraie princesse ? Finit par intervenir ma fille.
— Oui.
— Alors où est ta couronne ?
— Est-ce que tu es un vrai enfant ? Ajoute Demetria.
— Oui.
— Alors où est ta tétine et ta peluche ?

J'attrape Mary dans mes bras alors que cette dernière murmure à la brune qu'elle ne l'aime pas. Je plisse les yeux face à ses paroles alors que la petite se contente de hausser les épaules ce qui finit par me faire rire. On va dire que Demetria le mérite. Finalement, je décide de me balader un peu dans la pièce avec la blonde dans mes bras. Personne ne veut nous laisser partir pour le moment alors on doit patienter sagement, une chose qui n'est pas très évidente. Je relève la tête à cause d'un regard trop insistant sur ma fille et moi,bien évidement, c'est encore Henry. Il nous observe un instant avant de quitter la pièce et de partir en furie en claquant la porte. Toujours aussi mitigé dans ses émotions lui.

— Tu devrais lui parler Bella, intervient ma meilleure amie.
— Je peux pas.

Aliyah roule des yeux avant d'attraper et de déposer Mary au sol. Elle lui demande d'aller jouer un petit peu tout en lui tendant un billet et cette dernière s'exécute directement. Je plisse les yeux en venant croiser mes bras face au comportement de la jeune femme.

— Arrête d'acheter Mary, je grogne.
— Ta fille aime l'argent, quand je lui demande un petit service, elle me répond : « ça ne sera pas gratuitement » et elle ne parle pas de bonbons ou de tarte aux chocolats. Plus maintenant en tout cas.
— Depuis quand Mary fait passé l'argent avant les tartes au chocolat ?
— Depuis quelques mois... Mais n'essaye pas de changer de sujet, en revenons à Henry. Il s'est peut-être comporté comme un connard, mais il a le droit de connaître la vérité comme toi, tu as le droit de la connaître.
— Je ne peux pas.

Je répète en venant fermer les yeux un court instant. Je suis du genre très réservée et je ne pleure jamais devant les gens. Mais Aliyah a déjà tout vu de moi, elle me connaît, elle connaît toute ma vie. Son regard se dépose sur moi et sa main glisse dans la mienne alors que je tente de ravaler mes larmes.

— Bella, je sais que c'est dur pour toi. Je t'ai vu détruite pendant des mois par sa faute. Mais tu ne peux pas les priver l'un de l'autre encore plus longtemps.

— Tu penses que Dieu existe et que c'est lui qui a fait ça ?

— Je suis pas sûre de parler de la même chose que toi, est-ce qu'on parle toujours d'Henry ?

The  Q U E E N  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant