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J'ouvris lentement les yeux, l'esprit reposé. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi... Je m'étirai avec volupté, appréciant la douce chaleur des draps. En me passant une main dans les cheveux, j'attrapai mon portable pour voir l'heure. 11h53. Ça allait, j'avais le temps de...

Je me figeai, les yeux écarquillés. Non, ça n'allait pas du tout ! J'étais horriblement en retard ! Je me levai précipitamment, et m'aperçus que mes affaires n'étaient pas dans la chambre. J'avais dû les oublier dans la salle de bain ! Mais pourquoi mon réveil n'avait pas sonné ?

Le cœur battant, je me ruai hors de la pièce, et débouchai dans le grand salon. Alors que j'allais me précipiter dans la salle de bain, un grésillement attira mon attention, tout comme une délicieuse odeur. Je m'avançai vers la cuisine, les jambes tremblantes, et oubliai tous mes soucis lorsque je vis un dos musclé.

Gaétan était occupé à remuer je ne savais quoi dans une poêle, seulement vêtu d'un jogging. Son dos dénudé s'offrait à ma vue, me faisant perdre tous mes moyens. Je ne savais presque plus respirer, captivé que j'étais par cette peau hâlée, ces muscles qui roulaient sous la peau, ces quelques grains de beauté parsemés çà et là.

Brusquement, Gaétan se retourna, et s'immobilisa en me voyant. Mon regard se trouva attiré par son torse, magnifiquement dessiné par les muscles. Ce ne fut que lorsqu'il se racla la gorge que je me rendis compte de ce que je venais de faire. Je venais de le reluquer. Ouvertement.

Ma bouche s'entrouvrit de honte, et j'eus envie de disparaître dans le sol. Je plaquai mes mains sur mes joues brûlantes, n'osant croiser son regard bleu. Qu'allait-il penser de moi ? Finalement, Gaétan plaisanta :

« - Ca va, tu t'es bien rincé l'œil ? »

Je me sentis me décomposer. Je secouai la tête, sans oser relever la tête vers lui, et bafouillai :

« - Je ne me... Enfin, je ne voulais pas, et... Je... Je dois aller travailler ! »

Tout m'était brusquement revenu en tête. Mais alors que je me retournai pour me précipiter dans la salle de bain, Gaétan m'agrippa brusquement par le bras, me figeant de tout mouvement :

« - Depuis quand tu travailles le dimanche ?

- Je... Je ne travaille pas le dimanche... »

Où voulait-il en venir ? Je fronçai les sourcils, relevant mes yeux vers les siens. En voyant que je ne réagissais pas, il me secoua légèrement :

« - Eh, la crevette. On est dimanche. »

J'ouvris de grands yeux, avant de dégager mon bras :

« - Pour de vrai ?

- Evidemment que oui ! Sinon je t'aurais pas laissé dormir, tu te doutes bien... »

Embarrassé, je me passai une main dans les cheveux, évitant de regarder son torse. Quand bien même j'en avais terriblement envie. Je toussotai, mal à l'aise. J'avais l'impression qu'une sorte de tension alourdissait l'air, et pesait sur mes épaules.

Soudain, Gaétan m'ébouriffa les cheveux :

« - Allez la crevette, va t'asseoir, le repas est bientôt prêt ! »

Il me laissa là, retournant près de la poêle. Je me détournai brusquement pour ne pas être retenté d'admirer son corps, et me dirigeai vers le canapé. Je m'y assis délicatement, craignant d'abîmer le cuir blanc. Mon regard erra sur la table basse, couverte de livres, d'assiettes sales, et de télécommandes. Je serrai mes mains sur mes genoux, n'osant toucher à rien. Il ne manquerait plus que je casse la table.

En soufflant, je me renfonçai légèrement dans le canapé. Il était confortable, mine de rien. Je pianotai des doigts sur ma cuisse, et sursautai lorsque Gaétan apparut à mes côtés, deux assiettes fumantes dans les mains. Il eut un éclat de rire qui fit courir un frisson dans mon dos, avant de se laisser tomber à côté de moi et de me tendre une assiette :

« - Tiens, il faut que tu grossisses, la crevette. »

Les joues rouges, je pris l'assiette, et m'écartai légèrement de lui pour commencer à manger. C'était délicieux, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas mangé quelque chose d'aussi bon qu'une escalope de dinde et de la purée. Je dégustais mon assiette, savourant chaque bouchée dans un silence apaisant.

Mas cela ne pouvait pas durer. Soudain, Gaétan brisa le silence :

« - Parle-moi de toi. »


**************

Hey !

Et un dos musclé, hein ! (Non, je n'aime absolument pas les dos un peu musclés xD)

L'homme du bus ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant