L'homme du bus ✅

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Je me forçai à ne pas repenser aux déclarations de Julien, et secouai la tête en soufflant :

« - Un seul... Il... Enfin... J'ai cru qu'il était sincère, qu'il m'aimait... Je voyais Christian et Ethan ensemble, ils étaient si heureux, alors... J'ai espéré vivre la même chose, j'ai cru aux mots de Julien, et... Après un an, j'ai... J'ai fini par découvrir que je n'étais pour lui qu'un de ses nombreux plans cul. »

Y repenser me faisait mal. J'avais tellement espéré... Il était le premier qui s'intéressait à moi, et... J'étais tombé la tête la première dans son jeu. J'avais délibérément ignoré certains faits, comme ses réponses évasives quand je l'interrogeais sur ses « soirées entre potes », les parfums masculins que je sentais parfois sur lui lorsqu'il me prenait dans ses bras... Je n'avais rien voulu voir.

Je sortis de mes pensées sombres lorsqu'une main se glissa sur les miennes. Je clignai des paupières, et aperçus la main de Gaétan, qui réchauffait mon corps. Son regard bleu ne m'avait pas quitté. Son autre main, celle qui était étendue le long du dossier du canapé, vint effleurer doucement ma joue dans un geste réconfortant.

Je devinai aisément que je rougissais, mais pour une raison qui m'était inconnue, ce contact m'apaisait. J'avais toujours été une personne en manque d'affection, et même Christian avec son côté tactile ne parvenait à me rassasier. J'étais constamment en recherche de gestes affectifs, et la gentillesse de Gaétan me ravissait.

Sans réfléchir, je pressai un peu plus ma joue contre sa paume, et fermai légèrement les yeux en écoutant sa voix grave et sensuelle :

« - Je suis désolé que ta seule expérience ait été avec un connard pareil. Tu mérites un gars bien, la crevette. Un mec qui prend soin de toi, qui te protège, qui t'aime. Pas un connard. »

Je rouvris les yeux à ses mots, surpris de son ton. Il était agacé, oui, mais aussi... J'avais l'impression qu'il parlait de lui.

Gaétan s'écarta de moi, me laissant l'impression d'un vide laissé sur ma joue. Il se pencha pour appuyer ses coudes sur ses genoux, et sans que je ne le lui demande, il commença à parler :

« - Tu sais, je suis tout ton contraire. Enfin... J'étais. Je l'espère. Je n'ai jamais eu aucun doute sur ma sexualité, et sur le fait que je sois gay. Alors... Je n'ai jamais eu de relation stable, j'ai toujours été du genre à coucher à droite à gauche. Un peu comme ton ex, maintenant que j'y pense... »

Je clignai plusieurs fois des paupières, avant de laisser mon regard errer sur ses cheveux verts. Je ne savais que penser. Je ne savais que ressentir. J'aurais dû vouloir m'éloigner de lui, après tout il venait de clairement m'indiquer qu'il ne s'attachait jamais. Mais pourtant, le Gaétan que je côtoyais depuis peu me semblait être tout, sauf une telle ordure.

Alors il l'avait sûrement été, puisqu'il me l'avait avoué, mais j'étais persuadé qu'il avait changé. Après tout, il m'avait aidé lorsque j'étais au plus bas, n'avait eu aucun geste déplacé, et venait même de m'héberger. Sans davantage me torturer l'esprit, je me contentai de hausser les épaules :

« - Je vois. »

Je vis clairement que Gaétan était surpris de ma réaction, mais n'y prêtai pas attention. Je préférai baisser les yeux sur mes doigts que je tordais. Et après un court instant, je l'entendis me demander :

« - Pourquoi tu vis dans un appartement miteux ? Y'a pas tes parents pour t'aider ? »

Je me rembrunis encore plus, avant d'avouer d'un ton que je savais triste :

« - Ils m'ont... Rejeté lorsque je leur ai dit que... Que j'étais gay.

- Oh... Désolé. Je ne savais pas.

- Tu ne pouvais pas savoir. »

Cela faisait longtemps que je ne pleurais plus en évoquant mes parents, mais l'envie était toujours présente. Alors je me levai brusquement en déclarant :

« - Je vais me préparer. Il faut que je rentre. »

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Hey !

Honte à moi, j'étais tellement fatiguée ce matin que j'ai oublié de poster ! xD 

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