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Gaétan claqua la porte de l'appartement, avant de jurer en enlever son manteau. Les mains tremblantes, je l'imitai avec lenteur, les paroles de la fille se mêlant dans mon esprit avec celles de mes parents. Et sans pouvoir me retenir, j'éclatai en sanglots. Et presque aussitôt, je sentis Gaétan me prendre dans ses bras.

Je m'accrochai désespérément à lui, il était comme ma bouée de sauvetage. Et il le comprit puisqu'il resserra son étreinte autour de moi, me laissant pleurer contre lui. Je nichai mon visage dans son cou, y déversant mes larmes. Comme la première fois où j'avais pleuré dans ses bras, Gaétan remonta l'une de ses mains dans ma nuque, et y traça des cercles apaisants. Sentir sa peau contre mes lèvres trempées par mes pleurs m'apaisait également.

Sa voix me demanda doucement, comme s'il avait peur d'aggraver mes sanglots :

« - Eh, ma crevette... Qu'est-ce que t'as ? »

Je secouai doucement la tête contre son cou, mais il insista :

« - Dis-moi. Je vois bien que ça te ronge.

- Mes parents... »

Je me mordis la lèvre pour tenter de retenir mes pleurs, mais j'avais l'impression d'être submergé par mes larmes. Gaétan continuait ses douces caresses, embrassant de temps à autre ma tempe, mon front, le bout de mon nez rougi par les pleurs.

Et je finis par balbutier, la voix cassée par mes reniflements et mes sanglots :

« - Ils m'ont dit la... La même chose...

- Putain, les enfoirés... »

Il me serra plus fort contre lui, avant de m'écarter pour prendre mon visage trempé de larmes entre ses mains. Son regard énervé se planta dans le mien tandis qu'il essuyait mes joues :

« - Ecoute-moi, Etienne. Tu n'es pas un monstre, c'est clair ? C'est eux, les monstres. Tu te rends compte, des parents qui renient leur propre fils ! Alors c'est eux les monstres. »

Jamais Christian ne m'avait dit cela. Il m'avait juste dit que je ne devais pas écouter mes parents, qu'ils étaient furieux et que les mots avaient donc dépassé leur pensée. Mais jamais il n'avait dit que c'était eux, les monstres.

Et je compris que c'était cette phrase que j'attendais pour aller mieux. J'avais besoin que quelqu'un me dise que le comportement de mes parents n'était pas normal, qu'abandonner son enfant n'était pas normal. Moi j'étais normal. J'étais un homme qui aimait. Et j'aimais Gaétan.

Je reniflai, avant de me jeter dans ses bras en pleurant de nouveau. Mais cette fois-ci, je pleurais de soulagement. J'avais l'impression d'être libéré. Je le serrai fort contre moi, et la phrase que je retenais depuis un moment franchit mes lèvres sans que je ne puisse m'en empêcher :

« - Je t'aime tellement, Gaétan... »

Je le sentis se raidir contre moi, mais il ne me lâcha pas, au contraire. Ses mains s'agrippèrent à mon pull, comme s'il avait peur que je ne parte. Mais c'était moi qui avait peur qu'il ne s'enfuie après m'avoir entendu lui avouer que je l'aimais !

Je l'entendis souffler à mon oreille :

« - Etienne... Si tu savais à quel point ça me rend heureux... J'ai l'impression de devenir quelqu'un de bien, de... De rattraper mes erreurs du passé, et... Et merci ! »

Il me serra encore plus fort contre lui. J'essayais d'oublier le fait qu'il ne m'avait pas dit qu'il m'aimait en retour pour lui rendre son étreinte.

Et Gaétan prit de nouveau mon visage entre ses mains pour m'embrasser doucement. Je le laissai faire, puisant de la force dans ce baiser. Il ne m'avait pas quitté, il était encore là. Je caressai sa joue lorsqu'il relâcha mes lèvres, et sentis son souffle sur mes lèvres lorsqu'il murmura :

« - Merci de m'avoir laissé une chance, Etienne... Merci infiniment. Je ferai tout pour te prouver que je le mérite. »



****************

Hey !

Enfin Etienne l'a diiiiiit !


L'homme du bus ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant