Règle numéro un du code la route d'un amnésique : toujours se rappeler de sa gauche et de sa droite. Fort heureusement, je n'avais pas oublié cette règle et j'avais eu la présence d'esprit de bien choisir le côté par lequel j'ai sauté hors du taxi. L'atterrissage n'a pas été aussi assuré que je l'avais espéré.
Règle numéro deux : éviter de sauter d'une voiture en marche surtout si celle-ci ne respecte pas les limites de vitesse.
Mes bras et mes jambes n'ont pas apprécié le contact avec le bitume. J'ai effectué un roulé-boulé digne d'un cascadeur de film d'action, sauf que ce n'était pas une cascade. Résultat : j'avais tout le bras en sang tandis que l'autre était partagé entre de l'encre dorée et rouge.
Ma tête avait été épargnée, si on oublie mon amnésie – vous avez compris ? – et je n'avais rien cassé. Mes jambes me faisaient mal quand je me levais mais c'était supportable.
Une voiture a fait une embardée devant moi avant que le conducteur ne m'insulte de noms d'oiseaux en me montrant son majeur droit comme la justice. Pour certains, voir un adolescent en sang sur le côté de la route équivaut à un nid-de-poule : mieux vaut l'éviter tout en le maudissant.
Petit aparté : vous croyez au karma ? Comme quoi l'univers cosmique vous punirait ou vous récompenserait en fonction de vos actes dans votre vie. Vu ma situation, je préfère me dire que le karma n'est qu'un concept sinon j'ai dû faire quelque chose de vraiment horrible pour en perdre la mémoire. Fin de l'aparté.
Mais entre le cosmos et moi, le gagnant n'est jamais un petit blond cascadeur. Ni un chauffard malpoli.
Apparemment, Meg ne se contentait pas de dépasser les limitations de vitesse, elle roulait également à contresens. Après un demi-tour digne d'un film d'action au rabais, le taxi jaune accéléra de plus belle, forçant les automobilistes à l'éviter à grands coups de volant. La voiture qui m'a poliment esquivé s'est alors retrouvée à moitié enfoncée dans un ravin tandis qu'une autre a freiné au milieu de la route, créant derrière le taxi un embouteillage digne de New York.
Quant à Meg, elle avançait de plus en plus vite vers... moi. N'écoutant que mon courage, et malgré mes jambes douloureuses, j'ai couru dans la direction opposée du taxi. Ne me critiquez pas, vous savez aussi bien que moi qu'entre une voiture et un ado, on sait qui est-ce qui gagne. Décidément, mes combats sont toujours perdus d'avance...
Malgré les voitures qui arrivaient droit sur elle mais qui la ralentissaient légèrement, Meg n'allait pas tarder à me rattraper ou à m'écraser, au choix. Je préférais la troisième option : ne pas m'attraper du tout !
J'ai sauté par-dessus une barrière de sécurité et atterri dans un champ. Dans les films de courses-poursuites, le protagoniste sème parfois le méchant en se cachant dans un champ de blé bien haut. Évidemment, je ne suis pas dans un film – sinon vous verriez des images qui bougent – et le champ était parfaitement moissonné. Si je n'étais pas poursuivi par une conductrice folle aux dents jaunes, je serais allé dire deux mots au propriétaire !
Idée reçue : une barrière de sécurité comme son nom l'indique offre une protection à tous ceux qui se situeraient derrière elle. Faux !
Encore une fois, Meg méritait son permis en fonçant droit dans la barrière. Cette dernière s'est tordue mais n'a pas résisté à l'assaut. Le taxi non plus.
De justesse, j'ai pu l'esquiver en me jetant sur le côté. La voiture quant à elle a fait plusieurs tonneaux sur la terre meuble avant de s'immobiliser sur le toit et d'exploser dans une gerbe de flammes. Le spectacle était hypnotique comme horrible. Je ne savais pas pourquoi Meg m'en voulait autant mais elle ne méritait pas de mourir ainsi. Mais personne ne pouvait survivre à ça, pas même une Meg enragée.
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Le char du soleil (Fanfiction OC de Percy Jackson de Rick Riordan) [EN PAUSE]
FanfictionCyrus se réveille amnésique à New York avec pour seul indice, un tatouage qui va le mener jusqu'à la Colonie des Sang-mêlé où il apprendra qu'il est le fils d'un dieu. Et qu'il va devoir retrouver le char du soleil disparu avant que le soleil lui-mê...