Chapitre 1 : Je me réveille amnésique et timbré (ou tout comme)

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Chaque histoire commence généralement par : « Bonjour. Je m'appelle... ».

Mais quand tu ne sais pas qui tu es, ni où tu te trouves et que le seul indice que tu as c'est une adresse tatouée à l'encre d'or sur le bras, l'histoire commence déjà mal.

Tout ce que je peux dire, c'est que je me trouvais dans un terrain vague (on se passera de descriptions), que je suis un garçon pas très vieux – peut-être dans les quatorze-quinze ans, que je suis de type caucasien (le politiquement correct préfère cette appellation à blanc) et que je devais sûrement être un sans-abri vu les vêtements que je portais.

Si je m'étais rencontré dans la rue, j'aurais changé de trottoir, je peux vous l'assurer ! Avec ma veste en cuir déchirée, mon tee-shirt éventré au niveau de ma poitrine et mon pantalon couvert de boue, je devais plus ressembler à Gollum qui n'aurait pas pris de douches depuis sa naissance qu'à Superman qui viendrait juste de sauver le monde pour la millième fois.

Fait intéressant avec l'amnésie, c'est qu'on a beau n'avoir aucune idée de qui on est, on se rappelle encore comment parler anglais – ah oui ! je suis américain au fait – ou de tous les films qu'on a pu voir dans sa vie.

Passé le stade du questionnement « où suis-je ? qui suis-je ? quand est-ce qu'on mange ? », j'ai entrepris de trouver un bar qui accepterait qu'un SDF puisse se refaire une beauté dans ses toilettes. Tout ce que j'ai pu trouver à deux pas – littéralement – c'était une cabine de chantier entre un bâtiment en ruines et un bulldozer qui n'avait pas daigné s'enfuir après son méfait.

À l'intérieur de la cabine se trouvait un miroir brisé. Étant donné que je n'étais pas le responsable, je n'avais pas à craindre les sept ans de malheur qui allaient avec. Sauf si mon amnésie était la conséquence de cet acte... Je préférais me dire que non.

Je me suis regardé dans l'un des éclats et ai ainsi découvert que j'étais blond, que j'avais les yeux verts et que je devais vivre en Floride pour avoir un teint aussi bronzé. Ou alors j'avais abusé de l'auto-bronzant et les effluves avaient dû endommager mon cerveau.

J'ai essayé de me décrasser autant que j'ai pu avec l'eau sale et le papier toilette de basse qualité jusqu'à ressembler à Gollum qui se serait déguisé en Clark Kent pour passer inaperçu. Pour mes vêtements, j'ai passé un peu d'eau sur mon pantalon pour enlever la boue et ai fermé ma veste pour cacher mon tee-shirt troué et taché.

Je me suis intéressé ensuite au tatouage qui parcourait tout mon avant-bras droit. Il semblait avoir été tatoué à la va-vite, si bien qu'il m'a fallu deux bonnes minutes pour le déchiffrer :

Colonie des Sang-mêlé, Colline des Sang-Mêlé, Far Road 3.141 Long Island, New York 11954.

Vous devez penser : « Mais ce tatouage doit recouvrir tout son bras ! ». Vous êtes assez proche de la réalité (seul le creux de mon coude avait survécu à la boucherie). Je ne savais toujours pas comment je m'appelais mais peut-être allais-je trouver une réponse à cette adresse. « Faute de merles on mange des pigeons », où quelque chose comme ça.

Mais avant de me rendre dans cette colonie, il fallait que je sache où je me trouvais. Je suis sorti des toilettes trois étoiles et ai observé les alentours : outre l'engin et les décombres, de grandes tôles encerclaient le terrain vague. Une entrée se trouvait à deux cents mètres de moi, d'où j'apercevais la circulation.

Dieu merci, je n'avais pas échoué dans un trou paumé au fin fond du Wyoming (je ne sais pas pourquoi mais cet État ne m'a jamais attiré). À cet instant précis, je me suis rendu compte des bruits et des odeurs qui m'entouraient.

Le char du soleil (Fanfiction OC de Percy Jackson de Rick Riordan) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant