le premier saut

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LA nuit humide tombe sur la ville encerclée de néons lumineux.
LES hautes enseignes bleuâtres illuminent alors les trottoirs de leurs froides lumières.
DANS les recoins les plus sombres de la capitale, ceux qui sont cachés des regards indiscrets et placés à l'étroit entre des immeubles crasseux, des cris stridents retentissent.
C'EST seulement dans ce genre d'impasses inhabitées que les engueulades et les coups résonnent bruyamment.

PENCHÉ à son ultime fenêtre, le brun aux yeux noirs charbon soupire d'un long souffle brûlant tout en montant son regard désireux vers le ciel.
EN cette claire soirée, ce tapis couleur bleu obscur parsemé de pointillés blancs voltige au dessus de toutes les têtes.
CETTE immense étendue étoilée qui s'étend vers chaque horizons, commence à pleurer en cette heure tardive.

DE fines gouttes, glaciales et sans émotions, coulent de la haut pour s'écraser sur le goudron dans un dernier clapotis de détresse.
LES rugissements de colère du temps grognent contre la cité, faisant trembler les enfants qui tentent désespérément de s'endormir malgré l'orage effrayant qui plane dehors.

HOSEOK sent son visage se refroidir sous les torrents de pluie qu'il reçoit mais ça l'importe peu, il reste cloué à sa fenêtre, la tête penchée vers l'extérieur, subissant la météo et ses caprices.

MÊME la vue brouillée par les lianes de pluie, l'homme, certain d'apercevoir une silhouette se dessiner devant lui, plisse les yeux et s'approche encore plus de la froideur nocturne.

LA bouche entre-ouverte, les yeux presque clos, la respiration difficile, il est maintenant sûr qu'une personne vient d'apparaître sur le toit d'en face.
IL fronce les sourcils, presque naturellement, et déglutit d'inconfort quand la course de son cœur prend de la vitesse.

UN et deux, puis trois pas sont exécutés par l'homme qui s'aventure dangereusement vers le bord de l'immeuble.

HOSEOK s'apprête presque à crier, tétanisé par une infime peur, quand il découvre avec plus de détails le corps et le visage de l'inconnu qui s'avance vers un chemin sans issue.

DONC voilà, l'histoire d'un homme, perché à sa fenêtre, qui ne voulait que profiter du calme inexistant de la tempête, prêt à trembler de rage quand il voit cet autre partir vers une mort des plus sûres.

NOTRE brun transpire à grosses gouttes sous les larmes ravageuses du ciel, ses mains serrent de plus en plus fort la barrière qui l'empêche de tomber, et ses yeux, eux, scrutent le garçon à la chevelure d'ébène de l'autre côté de la rue.

APRÈS quelques secondes cruellement longues, enfin, hoseok a l'impression que ce poids énorme sur sa poitrine s'en va, quand la silhouette prête à tomber se résout à faire quelques pas en arrière et à disparaître finalement dans la pénombre de la nuit.

HOSEOK claque des dents, de froid et de peur;la mort elle-même a failli se découvrir sous ses yeux voilés de terreur et il n'a rien fait pour la faire fuir,
trop préoccupé par l'énigme qui encerclait sa fenêtre au même instant...

...à suivre...
¢JUSHU4

✈longue enigme/namseokOù les histoires vivent. Découvrez maintenant