Why Kids Need Their Dads (HIATUS)

Jour 62 : Baby Time

En voyant faire Yoongi, Namjoon arrive à comprendre pourquoi il est interdit d'emmener tout enfant au travail et, dans la même lancée, pourquoi certains parents se retrouvent dans l'obligation de faire appel à des baby-sitters. 
S'occuper d'un enfant et se concentrer ne font pas bon ménage. C'est soit l'un, soit l'autre, mais les deux en même temps relèvent de l'impossible.
Un enfant demande de l'attention, de l'affection ; chose qu'on ne peut décemment pas lui accorder avec un patron sur le dos qui ne demande qu'efficacité et rentabilité.
Ce n'est pas que l'adulte ne veut pas, c'est qu'il ne peut tout bonnement pas s'arrêter toutes les deux secondes pour surveiller son petit lutin au faciès d'ange.

-Yoongi, peux-tu te tenir cinq minutes ?

Pour la première fois en deux mois, l'adulte se sent agacé par toutes ces petites mimiques que l'adolescent semble apprécier. S'il trouve tout cela adorable en règle générale, aujourd'hui ce n'est absolument pas le cas. Au contraire, il aimerait que Yoongi y mette du sien et qu'il se tienne un minimum pour éviter de le pousser au bout de ses limites.
Si son flot de paroles le séduit au quotidien, si ses yeux remplis de malice l'amuse et l'invitent à jouer avec lui d'habitude ; il aimerait tout l'inverse en ce jour et il ne s'est pas privé d'en faire part à son intenable lutin sur ressorts.

-Yoongi, si tu ne m'écoutes pas je te mets au coin.

Il sait que tout cela n'est pas évident, qu'il ne peut pas totalement tenir Yoongi pour fautif ; il aurait dû savoir d'office qu'il serait difficile de tenir l'adolescent en place dans son état mental actuel. Autant demander à un enfant en bas-âge de n'émettre aucun son, de ne pas s'exciter d'un rien, de rester sur une chaise sagement pour le bien de son parent ; pour sûr vous n'obtiendrez aucun résultat, ou pas suffisamment satisfaisant pour reconduire l'expérience. C'est un besoin, une nécessité, de se mouvoir lorsque l'âge de raison n'est pas encore atteint ; c'est le seul moyen dont les enfants disposent pour dépenser ce trop plein d'énergie qui les caractérise.

Celui qui se veut en faute, celui qui a mal pensé ; c'est Namjoon et non Yoongi. Il aurait dû songer à appeler un parent, un ami -ou tout autre personne en pleine possession de ses moyens ; pour s'occuper de cet enfant à l'apparence trompeuse.
Il s'en veut à l'idée de sanctionner l'adorable poupée pour une erreur qu'il n'aurait dû commettre, il ne s'en veut rien qu'à l'idée de voir ce visage bercé de larmes après une injuste sanction qu'il aurait pu éviter en accordant plus de crédit à cette situation délicate.
En tant que Daddy, Namjoon se devait de songer davantage aux conséquences que cela engageait d'emmener Yoongi toute une journée, avec son esprit enfantin, dans ces bureaux sans vie et oppressants.
Le pire dans tout cela, c'est qu'il s'en doutait, il le savait par avance ; s'il n'en avait pas eu la moindre idée, s'il l'avait proposé en toute innocence, jamais il n'aurait mis l'adolescent en garde avant de quitter leur appartement. Namjoon pressentait que la journée ne se terminerait pas dans des effusions de joie.

-Yoongi. Stop.

Parce qu'il est un homme de bureau, parce qu'il est tenu à une certaine rigueur, l'adulte ne peut laisser l'adolescent faire ce que bon lui semble. Il se doit de le reprendre avant que toute cette histoire ne s'aggrave et n'engage ces deux personnalités dans des explications compliquées.

Yoongi s'approche, la tête basse, de l'adulte. Il a bien entendu ses avertissements, il a bien compris qu'il n'agissait pas comme il le devrait ; simplement, il n'a pas pu s'arrêter. Il faut comprendre qu'il n'a pas tout son discernement, qu'il ne pense pas comme il aurait la coutume de le faire ; dans sa tête, il ne doit pas voler au-dessus des cinq ans ; son corps réclame une certaine activité, son esprit a besoin de stimulation – c'est ainsi que sont les enfants, on ne peut l'en blâmer.