Lies (malec)

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Mains sur le volant, pied appuyé sur l'accélérateur, Magnus n'avait plus aucunes limites. Il commettait de nombreuses infractions sur la route, les feux, les panneaux, les priorités. Ce fut étonnant que la police ne soit pas alertée et qu'elle ne soit pas à ses trousses. Plus rien n'avait d'importance à cet instant, pas même Alec, et encore moins sa propre vie. Il était en train de jouer avec, en duel avec la mort. Même s'il adorait le danger et prendre des risques, il ne pouvait qu'être comblé. Ce comportement inconscient attisait sa haine un peu plus à chaque seconde. Plus il se rapprochait de sa destination, plus la colère s'emparait de lui. 
Il était capable du pire.

Des images assez malsaines lui torturaient l'esprit. Les mots d'Alec résonnaient tel un écho assourdissant, qui le rendait fou. Il voulait la tuer, il voulait le tuer, il voulait tous les tuer, et c'est exactement dans ce genre de situation qu'il en est capable. Son problème n'était autre que le fait qu'il était incapable de gérer sa colère. Il fallait qu'il détruise quelque chose pour se calmer, mais dans ce cas-ci, ça ne suffirait pas. Il avait besoin de plus, de beaucoup plus pour calmer ses pulsions meurtrières.

Arrivé sur le campus, Magnus ne prit pas la peine de se garer correctement. Il s'était arrêté en plein milieu de la route devant chez lui. Claquant la portière après être descendu de sa voiture, le garçon avançait en furie le long de l'allée jusqu'à la porte d'entrée. Il l'ouvrit d'une violence dont il n'avait jamais fait preuve jusque là. Elle était là, et en la voyant, son regard était mêlé de haine, de tristesse, de déception, mais surtout de dégoût.

- J'espère que tu as bien profité de la situation ma douce, parce que maintenant c'est à mon tour de le faire.
-Magnus, arrête ça, je t'en supplie. Je ne suis pas la seule fautive de l'histoire et je...

Pas le temps de finir sa phrase, Magnus lui hurlait de se taire tout en lui jetant le premier objet qu'il avait sous la main. Elle se baissa instinctivement pour l'éviter, et Magnus regrettait qu'elle ne l'ait pas reçu.

- J'ai envie de t'arracher la tête, comment tu as pu me faire une chose pareille après tout ce temps? Je croyais que notre amitié représentait quelque chose de fort à tes yeux, que c'était important, et qu'on ne se ferait jamais une telle chose, que ce soit pour toi ou pour moi.
- Tu le négligeais.
- N'importe quoi.
- Et moi, j'étais là, j'attendais mon tour pour le rendre heureux parce que toi tu n'y arrivais pas.
- Non, il l'était.
- C'est de ta faute si vous en êtes là, avec moi il l'était bien plus que tu ne peux l'imaginer, il était épanoui, serein, léger, et il a fallu que tu foutes tout en l'air en revenant dans sa vie, et il s'est rendu compte qu'il t'aimait toujours.
-Il m'appartient.
- Regarde-toi pathétique que tu es, tu me fais pitié.

Magnus ne prit même pas la peine de lui répondre, il se contenta de prendre le premier objet à sa droite, pour la seconde fois. Il n'en faudra pas une troisième, puisque celui-ci s'est brisé sur le haut du crâne de la jeune femme qui s'écroule sur le sol aussitôt. Sa rage était dorénavant passée. Il venait de merder à son tour, et il savait pas comment y faire face. Une vague de panique s'était éprise de lui, il faisait les cents pas à travers la pièce pour trouver une solution. Il y a toujours des solutions, à n'importe quel problème. Sauf qu'à cet instant précis, il était incapable de la trouver tout seul, cette solution. Il s'approchait donc du corps de le jeune femme afin de vérifier si elle est toujours vivante. Elle l'était, mais il persiste un problème, elle était inconsciente. 

Commotion cérébrale. 

Aïe.

C'est avec ses mains tremblantes que Magnus prit son téléphone pour appeler Alec, mais celui-ci ne répondit pas. Il insistait encore et encore, parce qu'il était le seul à pouvoir l'aider. Si Magnus devait tomber, il le ferait tomber avec lui. Finalement, il se décida à décrocher.

-Si tu m'appelle pour m'insulter de tous les noms ou me faire une leçon de morale, je t'en prie, garde-le pour toi ce n'est pas la peine de m'en parler.
- Alec, j'ai un problème.